Dossier d’œuvre architecture IA53004522 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Demeure de villégiature dite château
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune Château-Gontier-sur-Mayenne
  • Lieu-dit Mirvault
  • Cadastre 1833 A1 25-26, 28  ; 2022 AC 11-12, 21
  • Précisions anciennement commune de Azé
  • Dénominations
    demeure
  • Précision dénomination
    demeure de villégiature
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    dépendance, cour, parc, mur de clôture, portail, ferme, étable, écurie, remise, orangerie, four à pain, serre, terrasse en terre-plein

L'abbé Angot signale vers 1900 un dolmen très détérioré à Mirvault (originellement Mirouault ou Mirwault). La toponymie du lieu reste non élucidée, l'auteur n'accordant pas véritablement de crédit à l'hypothèse "mira vallis" (vallée magnifique) qui ne semble pourtant pas invraisemblable. Les archives concernant l'histoire du lieu depuis le XVe siècle, que l'actuel propriétaire tient de sa mère Mme Le Tessier de Coulonge, sont conservées sur place.

Aux origines de la seigneurie

Mirvault relevait de Château-Gontier, comme en attestent les divers aveux rendus par les titulaires de la seigneurie depuis le XIVe siècle. Toutefois, ses origines pourraient être plus anciennes encore, une motte – sans doute castrale – étant signalée à plusieurs reprises, par exemple dans les déclarations rendues au prieuré Saint-Jean-Baptiste de Château-Gontier autour de 1550 ("mothe de Mirouault"). Cette motte est localisée par les textes du côté de Bazouges, mais il n'en demeure aucun vestige visible. La motte de Mirvault apparait encore sur la carte d'Etat-major du XIXe siècle.

Le terrier du marquisat de Château-Gontier, rénové à la fin du XVIIIe siècle, fait référence aux plus anciens aveux de Mirvault connus, rendus par un certain Jean de Chalun dès 1394 et 1414, puis par Guillette de Chalun avec son premier époux Jean de Rallay en 1424, puis seule deux ans plus tard, puis avec son second époux Jean Subleau en 1427. En 1435 et 1453, Guillemine ou Guillemette de Chalun et son mari Jean Sibel (les mêmes ou leurs successeurs ?) sont propriétaires. Conservé dans son intégralité, l'aveu de 1435 décrit ainsi Mirwault : "c'est à savoir herbergement, estraux, courtils et issues dudit lieu avecques le verger et plesses, lesdites choses contenant deux journaulx de terre ou environ joignant de cousté à la rivière de Maienne jusques vos moulins de Mirouault". Le tout est dit ceint de "plesses, foussés, hayes et clouaisons appartenant aux dites choses et la garenne et deffence", attestant du dispositif de protection légère caractéristique d'un manoir rural.

Peut-être à la suite d'un partage, un certain Guillaume Durand rend aveu en 1467. Au XVIe siècle, on retrouve la famille Sibel, avec "noble homme Jean Sibel à raison du lieu et fief de Mirouault" en 1516. C'est ensuite sa fille et héritière Catherine Sibel avec son premier époux Jean Le Porc en 1519 et 1520, puis avec son second époux Jean Neveu en 1533. En 1558 et 1559, c'est leur fils Jacques Neveu et son épouse Françoise Leprés qui rendent à leur tour hommage et aveu. La formulation demeure identique et fait toujours référence à un hébergement dont on ignore tout des dispositions. Il n'en reste probablement qu'un vestige, la cheminée de l'ancienne cuisine, avec ses corbeaux en pierre à redents chanfreinés, qui pourrait remonter au XVe siècle.

Une métairie de la famille Le Tessier

Un glissement sémantique s'opère à partir de la 2e moitié du XVIe siècle : l'hébergement devient métairie et semble perdre son statut de résidence féodale, bien que la seigneurie perdure quant à elle jusqu'à la Révolution. C'est ainsi que le 8 décembre 1573, François Le Tessier, sieur de la Guindonnière, acquiert de Louis de Montecler la métairie de Mirvault ; il semble qu'il s'y réserve une chambre à l'étage pour y venir par intermittence. Vers la même époque, François Le Tessier père et fils achètent également les seigneuries du Grand-Coulonge en Fromentières et du Grand-Douaillon à Gennes. Par l'acquisition de ces terres féodales, cette famille de la magistrature castrogontérienne, peut-être lointainement issue du commerce textile comme le suggère son nom, renforce son assise foncière et se rapproche de la noblesse.

En 1601, le partage de la succession de Andrée Eveillard, veuve de François Le Tessier, inclut en second lot, après le Grand-Coulonge, le lieu et métairie de Mirouault et le moulin à blé de la Chesnaye situé sur la chaussée de Mirouault, la vigne et la motte de Mirouault sur le bord de la Mayenne, du côté de Bazouges. En 1617, son fils Charles Le Tessier, conseiller au présidial puis doyen en l'élection de Château-Gontier, sieur de Coulonge, rend foi et hommage en 1604 puis aveu au roi en 1617 et 1634, au regard de la baronnie de Château-Gontier assujettie au duché de Beaumont : "mon lieu et métairie de Mirouault sis en la paroisse d'Azé dont la déclaration s'ensuit : premier la maison, granges, étables, jardins, vergers, estrages, rues, issues, contenant le tout deux journaux de terres ou environ". D'après un contrat, la métairie est vendue en 1656 à un marchand du nom de Gallais, avant de revenir aux Le Tessier.

C'est ensuite le fils cadet de Charles, Jean Le Tessier, puis sa veuve Renée Léridon qui possèdent Mirvault. René et Joseph Le Tessier, prêtres, sont successivement propriétaires au milieu du XVIIIe siècle. Ce dernier s'attache principalement à reconstituer le domaine du Grand-Coulonge qu'il laisse à sa mort, avec Mirvault, à son frère François Le Tessier-Douaillon, avocat à Château-Gontier. Ce dernier rend hommage en 1778 et déclare posséder la métairie de Mirvault, consistant "en maisons, grange sous laquelle est un pressoir, étables, rues, issues, vergers, jardins et noyraie dans laquelle est un reflus d'eau de la rivière de Mayenne".

Une maison de maître du début du XIXe siècle

L'intérêt des Le Tessier pour le Grand-Coulonge était allé de pair, semble-t-il, avec un certain délaissement de Mirvault, sans doute moins prestigieux et relégué à des métayers comme en attestent divers baux. Les Le Tessier n'habitaient pas Mirvault, ou alors très ponctuellement pour administrer le domaine. Lorsque survient la Révolution, le fils aîné de François Le Tessier-Douaillon, Julien-Joseph Le Tessier-Coulonge, émigre et les propriétés de la famille, considérées comme biens nationaux, font l'objet d'une estimation par l'administration en 1796. A l'inverse du Grand-Coulonge où se alors trouve une confortable résidence, la métairie de Mirvault compte pour seul logis de maître "une maison de réserve en ruine composée d'une chambre basse à cheminée, deux petits cabinets à côté, grenier dessus, cours en dépendant" jouxtant la maison du fermier, un four et des dépendances agricoles en mauvais état.

En l'absence de son frère, c'est le cadet François-Pierre Le Tessier-Douaillon qui récupère les domaines familiaux et fait du Grand-Coulonge sa résidence. C'est ainsi qu'à son retour, Julien-Joseph, grâce à l'entremise de son frère, récupère Mirvault où il ne trouve qu'un logis en ruine. C'est donc probablement dans les années 1800 ou peu après qu'une grande demeure, de dimensions comparables à celle du Grand-Coulonge, est édifiée à Mirvault. La documentation relative à cette maison qui précéda le château actuel a disparu. Les seuls témoignages sont deux dessins de Charles-Etienne Domaine datés de 1832. On y aperçoit, en arrière-plan, une grande demeure à étage et à façade à quatre travées dissymétriques. Deux ailes en rez-de-chaussée sont accolées de part et d'autre. Ces bâtiments, visibles sur le plan napoléonien cadastral de 1833, reprennent exactement les fondations du château actuel. D'autres constructions qui relevaient de la métairie ont disparu, à l'exception de la dépendance longeant la Mayenne, qui pourrait dater également du tout début du XIXe siècle, si ce n'est du XVIIIe siècle.

En 1847, au décès de Julien-Joseph Le Tessier de Coulonge, la propriété passe à son fils Camille, qui meurt à son tour en 1871 en laissant deux fils, Ludovic et Christian. Le premier hérite de la résidence principale de Château-Gontier, rue d'Ampoigné, le second de Mirvault, encore décrit en 1879 comme "composé de maison de maître, bâtiments d'exploitation, cour, jardin, serre, terres labourables et prés". Christian Le Tessier de Coulonge (1839-1902), homme de lettres et membre de plusieurs œuvres catholiques (président du patronage Sainte-Rosalie, puis de la conférence littéraire du Cercle du Luxembourg d'Eugène Beluze, puis de la conférence de Saint-Vincent-de-Paul de Frédéric Ozanam) vit à Paris rue Notre-Dame-des-Champs. Bien qu'il ne réside que très épisodiquement à Mirvault, il va agrandir par acquisitions et entièrement remodeler le domaine à la fin du XIXe siècle pour en faire sa villégiature.

La construction du château

Une augmentation de construction, dont la nature n'est pas déterminée, est signalée par les matrices cadastrales en 1869 : celle-ci témoigne peut-être d'une première campagne d'embellissement non documentée par ailleurs. En 1872, Christian Le Tessier de Coulonge fait élever un mur de soutènement pour protéger la maison de Mirvault des inondations de la Mayenne. En 1876, il obtient l'autorisation d'établir, à environ 500 mètres en aval du barrage, un port de refuge pour un canot de plaisance. En 1877, il passe commande à un architecte parisien, Henry Marchand, pour construire un chenil et un kiosque au bord de la route de Château-Gontier à Laval (aujourd'hui disparu). C'est ce même architecte qui est de nouveau sollicité au début des années 1880 pour la construction d'un château en lieu et place de la maison de maître. Les deux hommes se connaissaient bien, Henry Marchand étant l'auteur de la reconstruction de l'église Sainte-Rosalie de Paris à la fin des années 1860, et Christian de Coulonge le président du patronage de cette même église depuis 1861.

Le chantier est suivi sur place par un certain Simonet, agent-voyer et conducteur des Ponts-et-Chaussées à Château-Gontier, le régisseur Dupré et le frère de Christian, Ludovic. Les correspondances indiquent qu'à plusieurs reprises, Simonet questionne les plans de l'architecte et écrit par exemple à M. de Coulonge en 1882 : "Les nouveaux plans de M. Marchand ne sont pas, en ce qui touche à l'emplacement de l'avant-corps, semblables aux plans primitifs. Nous avons dû en conséquence reculer les fouilles du côté du parc […] Nous commencerons jeudi les maçonneries. Et je vous le répète, ne soyez pas impatient. L'organisation est toujours lente, mais ensuite on marche. Tout sera prêt à l'époque indiquée". Simonet se montre également réticent à l'établissement d'une cave sous le château, au regard du risque d'inondation. Une action en justice est même envisagée contre Marchand en 1883, du fait d'un devis sous-évalué : "Une construction de cette importance avec deux étages, quelle que soit l'économie apportée dans son établissement (et il y a eu économie, je vous assure) ne peut pas coûter moins de 45 000 F. J'ai une peur terrible que ce chiffre soit dépassé. J'espère que non cependant. M. Beignet m'a promis de venir incessamment". Il semble donc que l'architecte angevin Auguste Beignet ait été sollicité pour une visite du chantier.

Commencé en 1882, le gros-œuvre est confié au maçon et tailleur de pierre Auguste Renou. La même année, on réceptionne les parquets en chêne du rez-de-chaussée et en sapin de l'étage. En mai 1883 (?), "la charpente est posée et on établit les lucarnes. La couverture se fera immédiatement après". En 1884, le plâtrier Puy fournit le mémoire de ses ouvrages au château de Mirvault. On signale diverses finitions en 1884 et 1885. A l'été 1884, Dupré interroge M. de Coulonge : "M. Godin viendra finir un parquet et les petits travaux que je vous ai indiqués dès que les tapisseries de la salle à manger et du salon seront posées. Avez-vous des ordres à donner à ce sujet à M. Dupleix ? Lui avez-vous donné la couleur du plafond du salon dont il était question dernièrement ?". Les travaux semblent entièrement achevés avant la mi-1885 et la nouvelle demeure est portée au registre des matrices cadastrales en 1886. Il est amusant de noter qu'en 1890, lorsqu'il publie un recueil de contes dédicacé à sa nièce Christine, Christian de Coulonge demande au dessinateur Eugène Belville de s'inspirer de Mirvault pour illustrer le château fictif de Beaufeuillage.

Le château ne sera pas modifié par la suite si ce n'est par la suppression des décors sculptés et des lucarnes de la façade côté Mayenne, alors détériorés, en 1976.

L'aménagement du parc

Les travaux du parc de Mirvault commencent avant même la construction du château, comme en témoigne l'établissement du kiosque dès 1877. Gérard d'Ambrières, qui a longuement étudié les archives Le Tessier dont il avait hérité, écrivait que Christian Le Tessier de Coulonge "faisait de l'agriculture pour s'amuser", comme c'était la mode pour les grands propriétaires terriens du XIXe siècle. L'établissement d'un parc agricole apparaissait alors comme le complément indispensable d'un château de campagne. Les correspondances relatives au chantier ne donnent le nom d'aucun paysagiste, aussi il est probable que le parc fut pensé par M. de Coulonge lui-même et son interlocuteur à Mirvault, le régisseur Dupré. Dessiné à l'anglaise, il comprenait des pièces d'eau ainsi qu'une rivière artificielle alimentée par le ruisseau de la Charterie, dont l'aménagement commence semble-t-il avant 1880.

Selon les lettres de Dupré, les principaux aménagements sont réalisés en 1884 : en février, "le jardin est presque tout défriché […]. Je vais faire planter la bordure de bois autour des pelouses par Blanchard et les plantations qu'il vous plaira de m'indiquer ; il est grand temps d'y penser car la végétation commence […]. Il serait bon de faire extraire du sable dans votre carrière pour les allées du jardin et du parc". Il propose également l'établissement d'un parterre ovale devant l'orangerie, reprenant la forme d'un ancien massif. Il insiste sur l'importance de finir la clôture "qui empêche de terminer de ce côté le jardin". En avril : "Je crois qu'il est temps de semer les pelouses, veuillez donc Monsieur me dire si vous avez des indications à me donner pour les graines ou s'il faut m'en rapporter".

Les difficultés rencontrées avec la rivière artificielle, du fait d'un terrain trop plat et du débit trop faible du ruisseau qui l'alimentait, conduisent à l'établissement d'un bélier hydraulique par Ernest Bollée en 1885-1886. Dupré signale également des difficultés avec les arbres du parc en 1890 : "J'ai fait planter mille petits chênes dans le parc ainsi qu'il était convenu en remplacement de ceux qui avaient péri l'année dernière et de ceux qui pourront encore périr cette année car le planteur en a remarqué un grand nombre qui quoique ayant verdi après la plantation n'ont poussé aucune racine et ont au contraire pourri en terre". Il n'est pas indiqué si les animaux entrèrent de leur propre fait ou furent introduits dans le parc, toujours est-il que l'instituteur Leroy écrivait en 1899 : "Une magnifique allée conduit au château, entouré d'un vaste parc et de prairies closes de palissades où foisonne le gibier". La presse locale se fait également l'écho d'actes de braconnage aux lapins dans le parc de Mirvault en l'absence du propriétaire. La palissade du parc, ayant servi de bois de chauffage pendant la Seconde Guerre mondiale, a été par la suite remplacée par une clôture en béton.

Construit à la sortie nord de l'agglomération de Château-Gontier, le château de Mirvault est établi parallèlement à la rivière Mayenne, au ras de l'eau dont il n'est séparé que par sa terrasse. Les dépendances sont situées immédiatement au nord du logis et le parc s'étend à l'arrière, jusqu'à la route de Château-Gontier à Laval.

La demeure présente deux volumes bien distincts adossés l'un à l'autre : celui face à la Mayenne à l'ouest, avec un étage carré, celui face au parc à l'est, avec deux étages carrés et des toitures plus élevées. Au regard des archives conservées sur les travaux, il n'est pas établi que cette curieuse partition du bâtiment et la dissymétrie générale des façades soient tributaires de l'édifice antérieur, dont on a a minima repris les fondations, ni si elles sont liées à un changement de parti en cours de chantier ; néanmoins, il pourrait être intéressant d'approfondir l'étude du bâti par un relevé précis des volumes des maçonneries.

L'élévation ouest, à quatre travées irrégulières, est construite en moellons enduits, et en pierre de taille de tufeau pour la façade du pavillon formant léger avant-corps. Les lignes horizontales sont soulignées par le solin, le bandeau et la corniche moulurée, et les angles par des chaînages harpés. Les ornements des fenêtres ont été supprimés, mais la porte cintrée est magnifiée par deux colonnes engagées supportant une corniche et deux vases emplis de fleurs. L'agrafe sculptée en cuir découpé, d'où partent deux rameaux, porte un médaillon au monogramme de Christian Le Tessier de Coulonge surmonté d'un heaume à plumes. L'avant-corps est couronné par un fronton circulaire, autrefois interrompu par une lucarne avec balcon.

La composition de la façade est répond en miroir à celle de la façade ouest, avec quatre travées irrégulières et avant-corps décentré. L'élévation, en moellons enduits, est quadrillée par les bandeaux d'appui et de niveau ainsi que par plusieurs chaînages harpés. Les fenêtres, toutes ornées d'agrafes en pointe de diamant, disposent également de larmiers moulurés au rez-de-chaussée et de frontons cintrés au premier étage, tandis que celles du second étage sont dépourvues d'autres décor. Les lucarnes du comble possèdent des agrafes saillantes et des frontons triangulaires. L'ambivalence de cette façade postérieure conçue comme façade principale se mesure à la qualité du décor architectural de l'avant-corps, traité comme une entrée principale orientée vers l'entrée du parc, mais pourtant factice puisqu'il correspond à un espace purement fonctionnel (cage d'escalier). Il affecte la forme d'une tour polygonale dont les arêtes sont marquées par des chaînages harpés et des pilastres au niveau supérieur. La porte possède un encadrement à bossages richement sculpté : crossettes, table, enroulements, feuilles d'acanthe, damier de fleurs de lys et de croix pattées. L'entablement supérieur mouluré est interrompu par un médaillon en creux laissé vide et surmonté de deux pots à feu. La fenêtre médiane est surmontée d'une table en pointe de diamant entre deux enroulements et d'un fronton cintré interrompu par les armoiries familiales (Le Tessier de Coulonge et Bernard du Port "d'argent à deux lions léopardés de sable armés et lampassés de gueules, passant l'un sur l'autre") coiffées d'un heaume. La corniche supérieure supporte des vases en pierre et la lucarne à fronton cintrée est couronnée d'une urne.

A l'intérieur, l'espace du pavillon formant avant-corps est occupé par le vestibule et l'imposant escalier tournant en bois, inscrit dans la tour polygonale, initialement éclairé par un lustre dont subsiste le support en plâtre mouluré. Les espaces à vivre sont doubles en profondeur. Le rez-de-chaussée comprend, selon les descriptions de la fin du XIXe siècle, côté nord la salle à manger et l'office, côté sud le grand salon de compagnie et la bibliothèque ; le premier étage cinq chambres, dont celles de Christian de Coulonge, de Ludovic son frère et de sa belle-sœur, cabinet noir et cabinets de toilette ; le second étage et les mansardes d'autres chambres destinées au personnel.

La demeure est flanquée de deux ailes en rez-de-chaussée couvertes en terrasse, avec balustrades en tuiles creuses superposées. L'aile sud correspond à l'ancienne orangerie, l'aile nord à l'ancienne cuisine : on peut encore y voir une cheminée médiévale à corbeaux chanfreinés à redents.

La terrasse devant le château est plantée d'une broderie de buis et d'un imposant magnolia. En face de la demeure et bordant la Mayenne se trouve un corps de bâtiment remanié en habitation, coiffé d'un toit à longs pans et à croupes et pourvu d'une lucarne en pierre en arc segmentaire sur le pignon. Il se prolonge par l'écurie-remise, orné d'une génoise et percé d'ouvertures en anse de panier. Les anciens bâtiments de ferme sont disposés au nord du château autour d'une cour rectangulaire accessible par un portail à piliers. Au sud se trouvent un petit pavillon abritant un four à pain, une serre et un bassin rectangulaire. Le vaste parc a conservé ses bosquets et sa pièce d'eau, mais le kiosque et le bélier hydraulique ont été détruits.

  • Murs
    • schiste moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement architectural, colonne, agrafe, fronton
    • ornement en forme d'objet, vase, heaume, croix pattée, pot à feu, urne
    • ornement végétal, rameau, fleur de lys, acanthe
    • ornement géométrique, enroulement, cuir découpé, pointe de diamant
    • monogramme
    • armoiries
  • Précision représentations

    Façade ouest : porte cintrée à deux colonnes engagées supportant une corniche et deux vases à fleurs, agrafe en cuir découpé, d’où partent deux rameaux, portant un médaillon au monogramme de Christian Le Tessier de Coulonge surmonté d’un heaume de gentilhomme.

    Façade est : fenêtres ornées d’agrafes en pointe de diamant, de larmiers moulurés, de frontons cintrés ou triangulaires ; porte à encadrement à bossages sculpté de crossettes, table, enroulements, feuilles d’acanthe, damier de fleurs de lys et de croix pattées, pots à feu ; fenêtre médiane surmontée d’une table en pointe de diamant entre deux enroulements et d’un fronton cintré interrompu par les armoiries Le Tessier de Coulonge et Bernard du Port coiffées d’un heaume ; corniche supérieure supportant des vase en pierre et lucarne à fronton cintrée couronnée d’une urne.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Image non consultable
Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 2337. Procédure de Jean Le Tessier, sieur de Douaillon, propriétaire de la métairie de Mirwault en Azé, contre les époux François Taunay, ses colons, 1666.

  • Archives départementales de la Mayenne ; E 67. Terrier général de la baronnie de Château-Gontier, aveu et obéissances pour la métairie de Mirwault en Azé, XVIIIe siècle.

  • Archives départementales de la Mayenne ; H 24. Registre des déclarations rendues aux plaids du prieuré Saint-Jean-Baptiste de Château-Gontier, 1543-1550.

  • Archives départementales de la Mayenne ; MS 80/5-2. Monographie communale d'Azé, par l'instituteur Le Roy, 1899.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 26, 479, 1413. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de la commune d'Azé, XIXe-XXe siècles.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 131. Inventaires et partages de pré-succession des biens de la famille Le Tessier, 1797-1798.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 183. Biens nationaux, estimations des propriétés de Le Tessier émigré, 1796.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 272. Biens nationaux, liste des émigrés du district de Château-Gontier et désignation de leurs biens, 1792.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 S 509. Autorisation pour un mur de soutènement puis un port de canot de plaisance à Mirwault en Azé, 1872-1878.

  • Archives privées. Fonds de la famille Le Tessier ; papiers concernant Mirwault à Azé, XVe-XIXe siècles.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • LE TESSIER DE COULONGE, Christian. Contes à ma nièce. Dessin par E.C. Belville. Paris : Librairie Léon Piquet, 1891.

    p. 51

Périodiques

  • "Nécrologie de Christian de Coulonge". Le Patronage : bulletin mensuel de la commission des patronages, t. 5, mai 1902.

    p. 79-80

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

  • Chemin tout près des moulins de Mirouaux / dessiné par Charles-Etienne Domaine. 15 juin 1832. 1 dess. (Collection particulière).

  • Moulins de Mirouaux pris au nord / dessiné par Charles-Etienne Domaine. 2e quart 19e siècle. 1 dess. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Articulation des dossiers
Parties constituantes