Dossier d’œuvre architecture IA53004392 | Réalisé par
Seure Marion (Contributeur)
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
Manoir du Haut Glandsemé, actuellement maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Sainte-Marie-du-Bois
  • Lieu-dit le Haut Glandsemé
  • Adresse
  • Cadastre 2021 ZH 05
  • Dénominations
    manoir
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, grange, moulin, fournil

Construit à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe, le manoir du Haut Glandsemé a sans doute été édifié par la famille Bouchard, détenant alors le lieu. Il se situait au centre d'un complexe seigneurial, structuré par le ruisseau de Glandsemé, qui alimentait un moulin, une tannerie, une ou plusieurs exploitations agricoles et un village. Le toponyme de Glandsemé (ferme du Bas-Glandsemé, village du Glandsemé) ainsi que la présence répétée d'un écu fruste à la Tannerie et dans le village de Glandsemé semblent matérialiser l'influence seigneuriale sur les environs.

Les sources écrites mentionnent le manoir du Glandsemé pour la première fois en 1475. Jean Bouchart en était alors le seigneur. Son domaine se trouvait dans la mouvance de la châtellenie de Lassay, en atteste la somme de 10 sols qu'il devait aux Vendôme à la fin du XVe siècle. Les seigneurs de Glandsemé étaient intégrés à la petite noblesse locale, comme le prouve le mariage en 1489 entre Guillaume, fils aîné de Jean Bouchart, et Jeanne Dubois, fille de Jean Dubois et de Jeanne de Margerie, liés à la famille détenant la Baroche-Gondouin et la Drouardière. Le Glandsemé reste entre les mains de la famille Bouchart jusqu'au milieu du XVIe siècle environ (Guillaume, écuyer, en est encore seigneur en 1513), avant que le domaine ne soit réuni à celui du Bois-Froult, dans des circonstances inconnues : en 1534, François de Chauvigné détient le Bois-Froult, la Drouardière, la Baroche-Gondouin, Guehaigné et Glandsemé. A la suite de cette fusion, le Glandsemé perd son autonomie. Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, il apparaît parmi les possessions des seigneurs de Chantepie. En 1781, il est qualifié de métairie.

S'il apparaît incertain de restituer l'ensemble du domaine avant son déclassement, quelques remarques d'ordres topographique et toponymique peuvent être faites. Le manoir se dresse à proximité immédiate du ruisseau du Glandsemé, qui alimentait un grand étang situé en amont. Le village de la Fouchardière borde sa digue, aujourd'hui disparue. L'étang alimentait un moulin. Son emplacement ne laisse pas de doute sur le fait qu'il dépendait du seigneur de Glandsemé. Le moulin et l'étang sont encore mentionnés parmi les dépendances du lieu en 1781, alors que le Glandsemé est devenu une métairie. Le ruisseau du Glandsemé poursuit ensuite son cheminement jusqu'à la ferme de la Tannerie, où une tannerie est documentée par les états de section du cadastre ancien. Bien qu'aucune source écrite ne vienne le confirmer, l'implantation de cette activité proto-industrielle à moins de 400 mètres du manoir et la présence d'un écu sur le linteau d'une maison laissent deviner l'implication seigneuriale dans son installation. Egalement assis le long du même ruisseau, la ferme du Petit Glandsemé et le village du Glandsemé ont pu compter parmi les possessions de la seigneurie. Au-delà de ces fermes, village et proto-industries structurés par le ruisseau, on sait que Guillaume Bouchart possédait en 1513 le lieu du Bois-Thuboeuf. A défaut d'autres sources, il est néanmoins impossible de savoir si d'autres villages de la paroisse de Thuboeuf dépendaient de lui, ni comment celle-ci était partagée entre les seigneurs de Chantepie et de Glandsemé, ni même les liens de vassalité qui unissaient ces deux seigneurs.

Le manoir du Glandsemé présente les caractéristiques d'un logis noble de la fin du XVe siècle. D'une largeur conséquente, sa porte est surmontée d'un linteau à accolade portant un écu fruste, soutenu de corbeaux rudentés ; la croisée de son rez-de-chaussée est coiffée de deux accolades comportant également des écus frustes ; la fenêtre et la porte de sa face sud sont de dimensions étroites ; les pannes de sa charpente reposent sur des embrèvements et ses poinçons sont renforcés à leur base. Bien que les baies et la cheminée monumentale de la grande salle du rez-de-chaussée soient en place, la circulation verticale originelle a disparu. Les deux travées orientales semblent les plus anciennes ; les travées occidentales ont pu être ajoutées au XVIIe ou au XVIIIe siècle, à en croire la forme de la porte et celle de la charpente. Un corps de bâtiment a été accolé à la façade sud au début du XXe siècle.

L'intégralité des dépendances a été reconstruite au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, comme le prouvent les encadrements de grès blanc et de brique.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale

Le manoir du Glandsemé se dresse à proximité du ruisseau du Glandsemé, au nord-est du bourg de Sainte-Marie-du-Bois. Il est orienté est-ouest ; sa façade principale se trouve du côté nord ; elle ouvre sur une cour, bordée de dépendances agricoles (granges-étables, fournil, construits en moellon de grès et aux baies encadrées de grès blanc ou de brique).

Le manoir est haut d'un étage carré. Il est construit selon un plan en L : du côté oriental se trouve la salle basse ; à la jonction des deux ailes, un cellier ; l'aile sud constitue une adjonction postérieure dont les encadrements sont en brique. Le rez-de-chaussée de sa face nord est percé d'une porte, qui donne accès à la grande salle et dont le linteau est orné d'une accolade et d'un écu fruste, d'une croisée dotée d'une grille et surmontée de deux accolades portant chacune un écu fruste, et, du côté occidental, d'une porte en plein cintre donnant accès au cellier. Le premier niveau comporte une grande baie, sans doute une ancienne croisée. La face sud est ouverte d'une porte et de trois fenêtres. La porte et la fenêtre du rez-de-chaussée sont chanfreinées et de dimension étroite ; la porte est surmontée d'une accolade et d'un petit écu.

La grande salle du rez-de-chaussée est dotée d'une cheminée monumentale située dans le mur-pignon oriental ; son linteau de pierre a disparu mais les imposants corbeaux à deux quarts de ronds surmontent encore les piédroits fortement chanfreinés. De part et d'autre de la cheminée se trouvent deux étagères de pierre.

La partie orientale du manoir est surmontée d'une charpente composée de deux fermes, dont les pannes reposent sur des embrèvements, de poinçons renforcés à la base et dotées de faux-entraits. Les entraits et les poutres du plancher sont une même pièce.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    ardoise
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Image non consultable
Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 2823/3. Feuille A2 du cadastre napoléonien de la commune de Sainte-Marie-du-Bois, 1811.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 996. État de section de la commune de Sainte-Marie-du-Bois, 1825-1835.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 89. Contrat de mariage de Guillaume, fils aîné de Jean Bouchart, seigneur de Glandsemé avec Jeanne Dubois, fille de Pierre Dubois et de Jeanne de Margerie, 1489.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 26. Chartrier de Lassay. Aveux rendus par les seigneurs de Lassay.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 36. Chartrier de Lassay. Comptes de la seigneurie, 1485-1498.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 35. Chartrier de Lassay, hommages des seigneurs du Bois-Froult et du Bois-Thibault au seigneur de Lassay, XVe-XVIIIe siècle.

    Foi et hommage du sieur de Villeluisant pour ses terres du Bois-Froult, 1587.
  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 135. Chartrier de Lassay, déclarations de la baronnie du Horps, 1551.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 193. Chartrier de Lassay, inventaire des titres de la seigneurie, 1600.

    Rachat par Jean de Madaillant à Beraulde de Ferrières de terres dépendant de Lassay, 1592.
  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 26. Chartrier de Lassay. Aveux rendus par les seigneurs de Lassay.

    Aveu et dénombrement des terres dépendant des seigneurs de Lassay, 1756.
  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 30. Chartrier de Lassay, documents concernant les seigneurie de Chantepie (XV-XVIIIe siècle), de Glandsemé (1518) et du Val (1482-XVIIIe siècle).

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 708. Matrices cadastrales de la commune de Sainte-Marie-du-Bois.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Seure Marion
Seure Marion

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