L'édifice figure sur le "Plan géométrique du château, bourg et environs de Montjean" de 1762, sur le "Plan général de Montjean et des veines de charbon de terre qui y sont connues" de 1775-1780 ainsi que sur le plan cadastral de 1827. La maison et ses communs sont mentionnés dans les documents d'archives du XIXe siècle comme une dépendance du château médiéval, et quasiment toujours sous l'appellation "Petit Château", probablement dû à sa proximité avec ce dernier et l'importance de la propriété. Avant que celle-ci ne soit vendue en 1833, elle appartenait aux de Mailly, barons de Montjean et propriétaires du château, attestés dans le procès-verbal d'adjudication de leurs biens du 3 octobre 1833. À cette époque, elle comprenait un jardin, un puits, un jeu de boules (côté nord), un poulailler, une remise et un pigeonnier à l'est, une buanderie, un bucher, une écurie et un second logis à l'ouest. La maison accueillait au rez-de-chaussée : un vestibule, une cuisine, une salle, un salon de billard et un cabinet, ainsi qu'un corridor avec escalier dans le corps principal, et un évier et une boulangerie dans l'extension est. Le second étage accueillait quatre chambres (cf : annexe 1). Le procès-verbal de 1833 mentionne que le Petit-Château est "depuis plus de soixante ans la propriété du père et mère et aïeux des dits de Mailly de Montjean", et une commission d'août 1875 sur les dégradations de l'édifice mentionne qu'ils ont "plus de deux siècles d'existences". De surcroît, l'étude de la charpente et de la cheminée du pavillon au rez-de-chaussée tendent à faire remonter sa construction au moins au XVIIe siècle (et peut-être au XVIe siècle ?).

En 1833, les bâtiments sont achetés pour 5 500 francs à Eugène Denis Charles de Mailly, par Pierre Alexandre Secher et Louis Branchereau, mandataires verbalement d'une partie des habitants se portant acquéreur au nom de la commune (cf: annexe 2). Ces derniers avancent les frais afin d'acquérir le Petit Château dans le but d'y installer d'abord le presbytère, dont l'ancien bâtiment a été incendié pendant la Révolution, puis très rapidement la mairie et la maison d'école (école primaire communale d'abord de garçons puis de filles). Cette transaction figure dans le document du 24 octobre 1835 de Louis Philippe, roi des Français, qui approuve "l'acquisition faite par adjudication publique, au nom et pour la compte de la commune de Montjean, moyennant la somme de 5. 500 francs d'une maison et dépendance appartenant au Sieur Mailly de Montjean et estimée à 6. 227 francs pour y établir le presbytère, la mairie et l'école [et autorise la commune à] s'imposer extraordinairement en six ans, [...] la somme de 14, 052 francs pour subvenir au paiement des frais d'acquisition et d'appropriation de la dite maison à sa destination."

Le corps de bâtiment principal, au nord, est attribué au presbytère, et l'aile ouest est attribuée à l'école de garçons (anciennement écurie et logis). Un nouveau bâtiment, au sud-est, est construit contre l'ancien pigeonnier pour accueillir la mairie. Voir le document figuré en annexe des "plans, coupes et élévations du presbytère, de la maison d'école et de la Mairie" de 1838. La distribution des espaces est en très grande partie remaniée, les écuries et le bûcher sont déplacés à l'est, excepté la buanderie qui reste en place. Un mur de clôture, parallèle à l'école, est construit pour fermer l'espace de la cour d'école. Ces travaux d'aménagement et de réparation sont effectués en 1838 par Henri Alambert pour un devis 5 213 francs et en 1841 par Pierre Pasquier pour 1 447 francs. L'école est agrandie en 1846 par l'artisan Gaubert pour 1 509 francs.

En 1879, le presbytère déménage place de l'Église, ce qui libère la maison, qui est alors occupée également par la mairie. L'aile ouest est démolie dans le premier quart du XXe siècle au moment où l'école est déplacée au 1 rue de la Mairie, puis reconstruite dans le quatrième quart du XXe. La mairie occupe les bâtiments jusqu'en 2007 où elle déménage dans l'ancien presbytère place de l'Église. Actuellement, le site comprend les archives municipales, des logements, et parties locatives.