Dossier d’œuvre architecture IA49010584 | Réalisé par ;
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Cité ouvrière de Saint-Crespin-sur-Moine
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de Communes Moine et Sèvre - Montfaucon-Montigné
  • Commune Saint-Crespin-sur-Moine
  • Adresse 22, 26, 28 rue de Gaudu , 4 à 10, 16, 18, 20, 22, 24 rue du Rayon-d'Or , 14 à 34 rue des Mineurs , rue du Coteau , place du Rayon-d'Or
  • Cadastre 2009 D
  • Dénominations
    cité
  • Appellations
    Cité ouvrière de Saint-Crespin-sur-Moine

L'ouverture du site de l'Écarpière situé sur les communes de Gétigné et de Saint-Crespin-sur-Moine en 1952 et l'ouverture, en 1957, de l'usine hydrométallurgique La SIMO (Gétigné) ont engendré un besoin en logements. En effet, la population de la commune de Saint-Crespin-sur-Moine est passée de 896 habitants en 1954 à 1404 en 1962. Entre 1954 et 1959 une cité ouvrière est construite au sud de la commune, en face du site de l'Écarpière. Cette cité est constituée de 197 logements (une première tranche de 80 logements terminée en 1957, une deuxième tranche de 67 logements terminée au début de 1959, une troisième tranche de 50 logements) conçus et réalisés par l'architecte Y. Moignet et l'entrepreneur Florio, auxquels s'ajoutent six logements pour le personnel de maitrise appelé "porion", construits en 1954, deux immeubles de 62 logements et un dortoir (aménagé dans un bâtiment réhabilité) pour les mineurs seuls, surnommé le "célibatorium". La cité comporte trois types d'architecture : 1- Le premier est constitué de six maisons pour les "porions", d´une à trois unités d'habitations (dont quatre subsistent aux 22, 26 et 28 rue de Gaudu et au 1 passage des Combrailles, 27 rue des Mauges) de type semi-métallique, appelé également architecture Fillod du nom de l'architecte Ferdinand Fillod qui inventa le procédé de construction en 1928. Chaque composant est préfabriqué dans l'usine de Florange en Moselle et livré sur le chantier prêt à être monté par le maître d'ouvrage selon un plan choisi au préalable. 2 - Le deuxième ensemble est constitué par des maisons doubles ou triples (4, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 16, 18, 20, 22, 24 rue du Rayon d'Or, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 28, 30, 32, 34 rue des Mineurs, rue du Coteau, place du Rayon d'or), qui comprennent un grand séjour, une cuisine séparée et deux à trois chambres à l'étage. 3 - Le troisième ensemble est constitué par deux logements collectifs (disparus). Les employés du site de l'Écarpière bénéficiaient de logements confortables pour l'époque avec eau courante, chauffage, douche, baignoire, sanitaire et la possibilité de posséder une parcelle de jardin. La création de cette cité a eu pour conséquence le développement de nombreux équipements et services publics sur la commune : construction d'un groupe scolaire construit entre 1958-1959 de six classes et de six logements de fonction, d'équipements sportifs, d'une mairie et de services publics, d'une station d'épuration pour l'assainissement et la réalisation de travaux de voirie, d'électrification et d'éclairage public et l'agrandissement du cimetière et d'un marché.

La cité a connu plusieurs destructions, faisant disparaitre les logements collectifs, une partie des maisons de "porion" et des maisons doubles et triples. Les logements de manière générale se situent en alignement sur la voie ou s'organisent autour de cours ou de jardins collectifs, généralement agrémentés d'une entrée magnifiée (arcade, kiosque). Les maisons ont été équipées de garages (souvent a posteriori) construits à l'écart et possèdent des jardins en fond de parcelle. Les logements collectifs étaient construits en parpaings et enduit, couverts d'un toit à longs pans en tuiles mécaniques. Les logements et les dépendances étaient répartis sur quatre niveaux. Les maisons à deux ou trois unités sont construites en parpaing et enduit. La toiture à longs pans repose sur une charpente en bois et est couverte de tuile mécanique. Les accès principaux se situent sur rue et dans certains cas sur le pignon. Les maisons sont éclairées par de nombreuses ouvertures donnant principalement sur le jardin. Le décor se limite à l'utilisation d'enduits de couleurs pour souligner les ouvertures. Les maisons de type semi-métallique (22, 26 et 28 rue de Gaudu, 1 Passage des Combrailles, 27 rue des Mauges) se composent à l'origine d'une, deux ou trois unités d'habitations. Elles sont construites sur des fondations en béton et des murs de soubassement en parpaing de béton, avec une cave. Les murs extérieurs sont réalisés en panneaux métalliques plissés préfabriqués, montés par emboitement. La toiture à croupe est constituée de quatre grandes plaques de tôles qui reposent sur une charpente par fermettes en bois et sur chaque paroi. Elle est couverte en tuile mécanique. Les ouvertures possèdent des encadrements métalliques et sont équipées de volets en bois. Le plafond est en tôles planes rigides. L'habillage intérieur est en aggloméré avec des matières isolantes pour combler l'espace entre les deux panneaux. Les maisons doubles avaient une superficie en moyenne de 257,38 m2, comprenant pour chaque habitation : séjour, cuisine, quatre chambres, salle d'eau, WC, entrée et dégagement. Les maisons simples comprennent : cuisine, séjour, trois chambres, salle d'eau, WC, entrée et dégagement.

  • Murs
    • granite
    • brique
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tuile creuse
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée

La cité ouvrière est aujourd'hui le seul témoignage construit du passé minier de la commune de Saint-Crespin-sur-Moine. On signalera particulièrement quelques exemples de maisons semi-métalliques, de type Fillod, certaines non modifiées, et dont une accueille "La maison du mineur et des énergies", lieu de mémoire du site de l'Ecarpière. Ce type de maisons d'habitation, non alignées sur la rue et non contiguës, évoque notamment les nouveaux procédés de préfabrication mis en œuvre après la Seconde Guerre mondiale afin de répondre rapidement aux exigences du relogement. Cette préfabrication "légère", fait alors appel à des matériaux rapides à monter car usinés en atelier.

Documents d'archives

  • AM, Saint-Crespin-sur-Moine. Correspondance entre le M. Maire de Saint-Crespin-sur-Moine et M. le directeur de l'Office Départemental d'HLM, 2 mars 1957.

  • Correspondance entre le M. Maire de Saint-Crespin-sur-Moine et M. le sous-préfet de Cholet sur la situation de la commune au 1er septembre 1957.

    Archives communales, Saint-Crespin-sur-Moine
  • AM, Saint-Crespin-sur-Moine. Correspondance entre M. le sous-préfet de Cholet et M. le préfet de Maine-et-Loire, 28 mai 1957, sur les besoins de la commune de Saint-Crespin-sur-Moine.

  • Archives Areva. BEAUMIER Jacques, Descriptif technique général des maisons Fillod de la commune de Saint-Crespin-sur-Moine, juin 1986.

  • Archives Areva. Correspondance entre ALIX P. de la division de Vendée à la Constructions métalliques Fillod Ardon, 2 janvier 1958, pour la création d´un pavillon pour célibataire de 16 chambres.

  • Archives Areva. Permis de construire pour un dortoir, 13 mai 1958.

  • Archives Areva. Permis de construire pour la transformation d'un bâtiment pour la création de deux logements, 1er juin 1962.

  • Archives Areva. Plans maison Phenix, pavillon 4 pièces.

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

  • CHAPOT, Georges, COUPRIE, René, DUMAS, Jacques, KEROUANTON, Jean-Louis. L'uranium vendéen. 40 ans de recherches et d'exploitations minières dans le Massif armoricain. Nantes, ADIG, 1996.

    p. 224
  • COMMUNAUTE-DE-COMMUNE-MOINE-ET-SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. La collecte de la mémoire orale « Les mines d'uranium 1952-1992, une aventure humaine », été 2010.

  • Les paysages de la mine, un patrimoine contesté ? Acte de colloque international organisé par le Centre historique minier du Nord-Pas-de-Calais à Lewarde et le CILAC les 13, 14, 15 novembre 2008, éd. Centre historique minier du Nord-Pas-de-Calais, Lewarde, 2009.

  • Conseil d'Architecture d'Urbanisme et d'Environnement de Moselle, ARCELOR. Les maisons en acier de Ferdinand Fillod. In Perspectives, n° 18, octobre 2001.

  • Conseil d'Architecture d'Urbanisme et d'Environnement de Moselle, ARCELOR. L'industrialisation selon Ferdinand FILLOD, catalogue d'exposition.

Documents figurés

  • Archives Areva. Collection de photographies prises entre 1952 et 1996.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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