Dossier d’œuvre architecture IA49010583 | Réalisé par ;
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Mine d'uranium de l'Ecarpière, Saint-Crespin-sur-Moine
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de Communes Moine et Sèvre - Montfaucon-Montigné
  • Commune Saint-Crespin-sur-Moine
  • Lieu-dit l'Ecarpière
  • Cadastre 2009 D 36, 23, 25, 21
  • Précisions œuvre située en partie sur la commune Gétigné
  • Dénominations
    ensemble d'industrie extractive
  • Appellations
    Le site de l'Ecarpière.
  • Parties constituantes non étudiées
    mine, usine d'extraction, bureau, cantine

En 1950 débutent les prospections sur les massifs granitiques qui s'étendent de Parthenay à la Bretagne. En 1952, un gisement important est découvert aux alentours du hameau de l'Écarpière, sur le massif granitique dit de La Mortagne. Le site de l'Écarpière ouvre en 1952, il est le plus ancien et le plus important de la division Minière de Vendée. Son gisement s'étend sur plus de 3 km, le long de la Moine sur les communes de Gétigné (Loire-Atlantique) et de Saint-Crespin-sur-Moine (Maine-et-Loire). La mine connaît plusieurs étapes d'exploitation : d'abord souterraine, par puits et galeries, ensuite à ciel ouvert puis de nouveau souterraine avec des descenderies. Le premier travers-banc/galerie horizontale du site de l'Écarpière est ouvert en décembre 1952. L'exploitation se fait alors selon la méthode par "chambres magasins". En 1959, cette méthode est abandonnée au profit de la méthode par "chambre vide et sous-niveaux". La première mine à ciel ouvert (L'Écarpière Est) est exploitée entre 1962 et 1966, d'abord en souterrain puis à partir de 1966 selon la méthode dite "en tranches montantes". Le permis d'exploitation est transformé le 25 juillet 1969 en concession minière accordée au CEA (Commissariat de l'Énergie Atomique) puis en 1976 à sa filiale la COGEMA (Compagnie générale des matières nucléaire). Le site se développe vers le nord et l'ouest en vue d'une exploitation à ciel ouvert, avec les sites de "La Moine" (entre 1985 et 1987), de la "Braudrière" (entre 1986 et 1987 ; 1989 et 1990) et du "Tail" (entre 1987 et 1989). L'exploitation du site de la Moine, implique la dérivation de la rivière en 1985. Les travaux sont réalisés par le Syndicat intercommunal pour l'aménagement de la Moine (créé en 1982). En décembre 1985, l'extraction par puits est abandonnée au profit d'une descenderie pour l'exploitation souterraine. L'exploitation minière a également entrainé la création en 1955 (ouverture en 1957) d'une unité de traitement sur la commune de Gétigné : l'usine hydrométallurgique de La SIMO (Société Industrielle des Minerais de l'Ouest) exploitée par les Établissements Kulhmann, importante société de chimie minérale française. L'usine est par la suite gérée par Ugine-Kulhmann, Pechiney-Ugine-Kulhmann et enfin par la COGEMA. En 1957, l'usine a une capacité de traitement de 150 000 tonnes de minerai par an ; elle passera à 450 000 tonnes en 1980. Pour environ 350 000 tonnes de minerai, dont la teneur moyenne en uranium est environ de 0.15%, elle produit 500 tonnes d'uranium sous forme concentrée (75% d'uranium). En 1989, les travaux d'infrastructures sont arrêtés, conséquence d'une baisse de la rentabilité. Le dernier camion remonte de la mine le 9 février 1990 et le traitement du minerai cesse en 1991. Le 31 octobre 1991, la Division minière de Vendée ferme définitivement. À sa fermeture, la Cogema employait 600 personnes, dont 450 à l'extraction et 150 à l'usine. L'ensemble du site de l'Écarpière a produit au total 4 109 tonnes d'uranium ; c'est le site le plus important exploité par la Division minière de Vendée. Les travaux de réhabilitation débutent dès 1990 et durent jusqu'en 1996. Le 7 février 1992, le chevalement du puits 1 est détruit et toutes les installations sont démantelées (dont l'usine SIMO). Les ouvrages verticaux sont comblés et les mines à ciel ouvert sont traitées en prairies naturelles. Aujourd'hui le site, totalement revégétalisé est placé sous la surveillance d'AREVA (anciennement COGEMA). Les seuls témoins architecturaux de l'exploitation minière sont les nombreuses maisons ouvrières de la commune de Saint-Crespin-sur-Moine (étudiées).

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1952, daté par source

Le site de l'Ecarpière s'étendait sur environ 3,5 km le long de la Moine. Il se composait de mines souterraines avec trois puits : P1, P2 et P3 (près du village de Hautegente), et de nombreuses galeries et descenderies, dont la profondeur maximum variait de 250 m jusqu'à 500 m. Ces mines souterraines étaient découpées en quartier : Mortière, Ecarpière, Baudrière, Hautegente, Fromont et Tail. A cette exploitation souterraine s'ajoutaient des mines à ciel ouvert : L'Ecarpière Est, La Moine, La Braudrière et Le Tail. Au nord, en face de Saint-Crespin-sur-Moine, s'étendait le carreau avec les puits P1 et P2 et leurs trémies. Plusieurs édifices étaient construits à proximité du P1 : un bâtiment en structure métallique à toit plat à usage de vestiaires et de bureaux ; un bâtiment de type "Fillod" pour la salle des compresseurs, et des bâtiments avec une structure métallique servant d'ateliers. A proximité de P2, était construit un petit bâtiment en appentis à usage de bureaux, détruit lors du réaménagement du carreau en 1985. L'entrée de la descenderie se trouvait derrière les ateliers. Le siège des mines à ciel-ouvert de la Division minière de Vendée se situait à proximité du Pont Gaudu. Il était composé de deux bâtiments principaux : un atelier (avec charpente métallique) pour la réparation des engins et un bâtiment abritant les bureaux et les vestiaires. Au sud, s'étendait le site industriel comprenant l'usine SIMO. Il était composé de nombreux bâtiments. Le plus ancien, situé au sud, était destiné à abriter les bureaux administratifs et les laboratoires. De plan rectangulaire construit avec une structure en béton armé, il se composait de deux niveaux couverts en terrasse. La porte d'entrée comportait un auvent ajouré en pavés de verre. Dans son prolongement se trouvait l'ensemble des bâtiments regroupant les principales étapes de production. Le bâtiment central était un parallélépipède en béton armé. Un second corps de bâtiment, plus bas, abritant les opérations finales, avait été surélevé en 1984 pour permettre la mise en place d'une cabine de surveillance. A l'arrière de cet ensemble s'étendaient les éléments nécessaires à l'acheminement et au concassage du minerai (trémies, broyeurs, silo, zone de stockage). A l'ouest, on trouvait l'atelier de solvant construit entre 1975 et 1976 et les zones destinées à la lixiviation en tas. A l'est, s'étendaient les bassins de décantation et de lavage du minerai, des zones de stockage ainsi que des ateliers construits en béton armé et couverts en sheds, auxquels étaient accolés des bureaux. Le château d'eau, la cantine et une salle de réunion complétaient cet ensemble.

  • Murs
    • granite
    • brique
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tuile creuse
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    minerais
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le site de l'Ecarpière a été l'un des plus anciens et le plus important site d'exploitation de la division Minière de Vendée. Il comportait des mines à ciel ouvert, d'autres souterraine et une usine de traitement du minerai (SIMO). Six cents personnes travaillaient sur le site. Le paysage porte encore aujourd'hui l'empreinte de cette activité. Le centre-bourg a été profondément transformé par la construction d'une cité ouvrière.

Documents d'archives

  • Archives Areva. Amicale des anciens de la division minière de Cogema-Vendée, « CEA-COGEMA », « La division de Vendée 1950-1991 ».

    p. 17
  • Archives Areva. Cogéma Division minière de Vendée, août-septembre 1988.

    p. 3
  • Archives Areva. Cogéma Division minière de Vendée, 1984.

    p. 20
  • Archives Areva. Société Industrielle des Minerais de l´ouest, SIMO. Usine de l´Ecarpière en Gétigné, Note de présentation, mai 1979.

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

  • Les paysages de la mine, un patrimoine contesté ? Acte de colloque international organisé par le Centre historique minier du Nord-Pas-de-Calais à Lewarde et le CILAC les 13, 14, 15 novembre 2008, éd. Centre historique minier du Nord-Pas-de-Calais, Lewarde, 2009.

    p. 231
  • CHAPOT, Georges, COUPRIE, René, DUMAS, Jacques, KEROUANTON, Jean-Louis. L'uranium vendéen. 40 ans de recherches et d'exploitations minières dans le Massif armoricain. Nantes, ADIG, 1996.

  • SANSELME H., ZEGERS J.-C. Le gisement d'uranium de l'Ecarpière. Annales des Mines, octobre 1957.

  • COMMUNAUTE-DE-COMMUNE-MOINE-ET-SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. La collecte de la mémoire orale « Les mines d'uranium 1952-1992, une aventure humaine », été 2010.

Documents figurés

  • Archives Areva. Collection de photographies prises entre 1952 et 1996.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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