Présentation des industries de Saint-Crespin-sur-Moine, à partir de l'état des lieux du patrimoine industriel bâti, réalisé par Caroline Luneau, en 2008.

Le secteur textile.

L´atelier de confection Cavé est une succursale de l´établissement Cave Aumon, à Roussay. Fondé en 1921, cet atelier était spécialisé dans la confection de taies d´oreillers, chemises, mouchoirs Les machines étaient actionnées à l´électricité. Une trentaine de jeunes filles étaient employées dans cet atelier sous la surveillance de religieuse de la communauté religieuse de Torfou. L´atelier cesse son activité. Les locaux sont repris par M. Martin et y installe une activité de charronnerie. Il employait une dizaine de personnes mais a cessé toute activité dans les années 1970.

Le secteur agroalimentaire

Le moulin du Tail est un moulin à eau implanté sur la Moine. Il figure sur la carte de Cassini mais son implantation est vraisemblablement beaucoup plus ancienne. Il figure également sur le cadastre de 1834. A la même date, il apparait sur la matrice cadastrale comme propriété de Jean Racineux et ne comporte qu´une seule roue. En 1855, il est la propriété de Joseph Racineux, il est alors doté d´une paire de meules et d´une roue à augets (hauteur de chute de 1.70 m et une puissance théorique de 36.2 cv et une puissance effective de 22.7 cv).

Le moulin cassé, est un moulin à vent qui figure déjà comme ruine sur la carte de Cassini. Il fonctionnait sans doute encore dans la première moitié du XVIIIe siècle. Ses vestiges apparaissent sur le cadastre de 1834, comme propriété de Jean Racineux.

Les moulins de Gaudu comprennent deux moulins à vent et un à eau. Le premier moulin à vent est présent sur la carte de Cassini, construit au milieu du XVIIIe siècle et figure sous la forme d´un moulin-tour au cadastre de 1834, date à laquelle il appartient en indivis à Pierre Chauveau, Jean-Baptiste Perdriau et Marie Charreau. Il est détruit au cours du XXe siècle. Un autre moulin à vent aurait été construit par Jean-Baptiste Perdriau, en 1843, détruit lui aussi au XXe siècle. Le moulin à eau apparait dans les sources en 1854, comme exploité par Joseph Perdriau. Il s´agit d´un moulin à deux niveaux (sur rez-de-chaussée et cave). Il possédait une roue et trois paires de meules. Sa puissance théorique est de 43.7cv et sa puissance réelle de 27.3cv. Il est ensuite équipé d´une turbine, d´une paire de meules et d´une batterie de cylindres. Il fonctionnait avec la force hydraulique couplée à un moteur à gaz pauvre (gaz de coke) à un seul cylindre. Le piston avait une course assez longue et un volant de 3m de diamètre. Le moulin à eau est acheté par M. Perdriau-Limousin, en 1922, puis revendu à la SIMO en 1955, qui le détruit en 1982.

Le Petit moulin de Frémont et le Grand moulin de Frémont ou de La Challouère appartenaient au chapitre de l´église de Notre-Dame de Clisson et auraient été construits au début du XVIIe siècle. Ils étaient exploités par François Bouchereau. Le Grand moulin, en 1835, apparait comme la propriété de Joseph Duret et de Pierre Châteigner. Il est détruit au XXe siècle. Le Petit Moulin est un moulin à vent de type tour. Il n´est pas mentionné sur le cadastre de 1834.

Les moulins de Frémont se composent d´un moulin à vent construit en 1861 et d´un moulin à eau implanté, semble t-il dès l´époque médiévale, sur une dérivation de la Moine. Il est la propriété du chapitre de l´église Notre-Dame de Clisson. Il est saisi comme bien national et comporte alors, un moulin à froment et un moulin à seigle, avec chacun une paire de meules. Le meunier est François Bouchereau. En 1835, il est la propriété de Pierre Châteigner et de Joseph Duret, puis en 1856 de Pierre Duret. Sa force motrice est alors estimée à 2 ou 3 cv et ne compte qu´une roue et une paire de meules. Il cesse son activité en 1911 à la suite d´un incendie. Tombé en ruine, il est restauré en 1970 pour devenir une habitation.

Les moulins à vent de la Garnière apparaissent sur le cadastre de 1834, comme propriété de Pierre Châteigner et de Joseph Duret. Ces deux moulins-tour sont détruits entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

Le secteur du bois et du papier.

L´entreprise Priou est un atelier de menuiserie et de charpenterie, en activité dans la première moitié du XXe siècle.

La saboterie Poirier, située en centre-bourg, est fondée par Isidore Poirier. Il cesse son activité à la fin des années 1940.

Le secteur de la peausserie et de la chaussure

La bourrellerie Herquelot est en activité dans les années 1930 et 1950.

La bourrellerie Chupin est en activité dans les années 1930 et 1950.

L´usine de chaussures Repussard-Chupin est une succursale des Etablissements Chupin-Repussard, de Saint-Macaire-en-Mauges. Implanté en 1948, cet atelier est spécialisé dans la piqure et le collage. Il est d´abord installé dans le grenier de Mme Giraud. Le local s´avère trop petit et inconfortable. Une usine est alors construite vers 1960. Une trentaine de piqueuses y travaillaient sous la direction de Mme Giraud, au plus fort de l´activité, elles pouvaient être une cinquantaine. Cet atelier ferme en 1969.

L´usine de chaussures Rousseau est une succursale des Etablissements Rousseau, de Villedieu-la-Blouère. Située dans une maison d´habitation, cette unité employait quatre à cinq femmes jusqu´à sa fermeture dans les années 1970.

Le secteur minier

La carrière du Pont Gaudu, située dans la vallée de la Moine, est en activité dans la première moitié du XXe siècle. Il s´agit d´une carrière de schiste.

La mine d´uranium de l´Ecarpière

C´est en 1952, que débutent les premiers travaux d´installation de la mine d´uranium de l´Ecarpière, située sur les communes de Gétigné (en Loire-Atlantique) et de Saint-Crespin-sur-Moine (en Maine-et-Loire). L´exploitation commence en 1955, avec 397 agents. La mine connait plusieurs étapes de développement passant d´une exploitation souterraine à une exploitation à ciel ouvert. Considérée comme pas assez rentable, la mine ferme en 1990, l´ensemble des bâtiments d´exploitation sont détruits et le site est réaménagé. Il reste aujourd´hui sous la surveillance de la Cogema.

L´exploitation minière a également entrainé la création en 1955, d´une unité de traitement sur la commune de Gétigné : l´usine SIMO, exploitée par les Etablissements Kulhmann, qui a elle aussi disparue.

La présence de ces deux sites industriels a permis le développement de Saint-Crespin-sur-Moine. De nombreux logements ouvriers sont ainsi construits, dans des styles architecturaux différents, changeant ainsi le paysage de la commune.