Dossier collectif IA49010611 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique
Les logements d'ouvriers
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  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    logement d'ouvriers
  • Aires d'études
    Communauté de Communes Moine et Sèvre

Le logement ouvrier est une problématique qui n'apparait que tardivement (fin XIXe, début XXe siècle) sur le territoire de la Communauté de Communes Moine et Sèvre. De plus, le nombre de logements ouvriers est inversement peu important rapporté au nombre d'ouvriers présents. Cette spécificité s'explique par la nature des industries et leurs histoires. Majoritairement, il s'agit d'industries issues d'initiatives locales, qui font appel à une main d'œuvre présente sur place. Ce n'est qu'au début du XXe siècle que ces industries connaissent le succès et font appel à des ouvriers extérieurs. Pour répondre aux besoins de cette nouvelle population, certains industriels mettent en place des programmes de construction entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Ces premiers logements sont construits selon le modèle de la barre horizontale. La seconde moitié du XXe siècle est marquée par plusieurs politiques d'État (création des HLM, loi Loucheur 1928, concours Chalandon, loi des 1%) et communales facilitant l'accès à la propriété pour des personnes modestes. Ainsi, nombre d'ouvriers vont accéder à la propriété à l'occasion de programmes de lotissements publics. Parallèlement des programmes de lotissements privés sont réalisés par des industriels, dont certains de grandes ampleurs. Les prémices du logement ouvrier. Les premières maisons ouvrières sont des maisons de tisserands qui sont pour la majorité construites au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. Elles ont pour particularité d'être à la fois un lieu de vie et de travail, puisque l'atelier est installé dans la cave. Les habitants en sont propriétaires lorsqu'il s'agit de maître tisserands ou locataires pour les ouvriers. La première expérience de logements ouvriers connue, correspondant à la définition contemporaine, est celle de la filature Bonnet-Allion, très probablement entre 1824 et 1834. Elle compte moins d'une dizaine de logements répartis dans un habitat collectif. Cette expérience est peu représentative de l'importance du site qui compte en 1844, 400 ouvriers. La 1ère génération des logements ouvriers (3e quart du XIXe siècle et début du XXe siècle) : barre horizontale. Les premiers programmes de logements ouvriers correspondent au modèle de la barre horizontale. C'est le cas des maisons réalisées par La Société Anonyme de Chaussures à Saint-Macaire-en-Mauges (rue de Bretagne, rue Jeanne d'Arc, rue Victor Hugo et rue Montmartre) et celles construites à Saint-André-de-la-Marche (rue Jeanne d'Arc) par l'entreprise de chaussures Ripoche. Chaque logement est constitué de deux pièces et d'un grenier, avec des commodités souvent communes situées à l'extérieur et un jardin en lanière, destiné à un potager. Ce modèle d'alignement de maisons identiques répond à des soucis d'économie permettant de gagner un maximum d'espace. La 2e génération des logements ouvriers (2e quart du XXe siècle). Les logements de la 2e génération issus des politiques patronales sont toujours construits selon le modèle de la barre horizontale, mais avec des exigences de confort accrues : agrandissement des espaces, commodités individuelles, chauffage. Ainsi, à Saint-Germain-sur-Moine, Camille Pasquier, directeur des Établissements Pasquier commande en 1852, huit logements (rue Beauregard) sous forme de quatre maisons jumelles à l'architecte Alexandre Bellanger. Chacune d'elle comporte quatre pièces (un séjour et quatre chambres) un jardin et une cour commune arborée pour les enfants. Parallèlement, apparaissent les premières maisons issues de politiques d'État comme la loi Loucheur, favorisant le logement à bas coût. C'est le cas des maisons construites dans la rue du Bocage en 1930, toujours en barre horizontale, composées de trois pièces équipées chacune de cheminée, de l'accès à l'eau courante et de sanitaires dans le jardin. Cette deuxième génération de logements voit apparaitre des matériaux de construction modernes, comme le béton et la tuile mécanique. La 3e génération des logements ouvriers : l'âge d'or du lotissement (2e moitié du XXe siècle). La seconde moitié du XXe siècle est marquée par plusieurs politiques d'État et communales facilitant l'accès à la propriété pour des personnes modestes. Ainsi, de nombreux ouvriers vont s'installer dans des lotissements, comme celui du Puits Ragot (1966 à 1971) à Saint-Germain-sur-Moine, programme qui bénéficie du concours d'État de Chalandon de 1969 et de la loi des 1% (décret du 9 août 1953, qui rend obligatoire la participation des employeurs à l'effort de construction, correspondant à 1% des salaires). Certains des lots de ce lotissement sont réservés aux employés de l'usine de chaussures Gep. Parallèlement, des programmes de lotissements privés sont mis en place par des industriels, comprenant la construction de locatifs ou la viabilisation de terrain. Dans les deux cas, il est parfois difficile de savoir si ces opérations sont destinées à loger leurs ouvriers ou s'il s'agit d'une opération financière (Le Lotissement Gambetta, 10 mars 1958, Coiffard-Pasquier et SA Pasquier Frères, Saint-Macaire-en-Mauges). Parmi ces programmes, le plus remarquable est l'édification du Lotissement Bel-Air, comprenant 10 lots, conçu par André Wogenski, en 1960, pour la Société Chupin. La plus importante opération de lotissement de la seconde moitié du XXe siècle est l'édification de la Cité ouvrière de Saint-Crespin-sur-Moine. La Cité ouvrière répond à un besoin important en logement dû à l'ouverture du site de l'Ecarpière (Gétigné, Saint-Crespin-sur-Moine) en 1952 et en 1957, de l'usine hydrométallurgique La SIMO (Gétigné). Cette cité est construite entre 1954 et 1959 au sud de la commune, en face du site de l'Ecarpière. Elle est composée de 197 logements (construit entre 1957 et 1959) conçus et réalisés par l'architecte Y. Moignet et l'entrepreneur Florio, auxquels s'ajoutent six logements de type semi-métallique, appelés également Fillod pour le personnel de maitrise (1954), deux immeubles de 62 logements et un dortoir (aménagé dans un bâtiment réhabilité) pour les mineurs seuls.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

La maison de tisserand La maison de tisserand est généralement située en alignement sur une impasse ou sur une rue. Elle comporte un rez-de-chaussée surélevé sur un niveau de cave éclairé de soupiraux et un petit comble en surcroît. Sa couverture à longs pans est en tuile creuse. Le gros œuvre est en moellons de granite et enduit. Pour les plus importantes la brique et la pierre de taille sont utilisées en second œuvre pour l'encadrement des ouvertures et pour une génoise. Le modèle de la barre horizontale Les maisons ouvrières constituent un ensemble de petites barres construites sur le même modèle. Elles sont toutes construites en matériaux traditionnels : moellons de granite, brique, enduit et ardoise ou tuile creuse pour les couvertures. Elles se situent toutes légèrement en retrait par rapport à la voie, créant un petit espace délimité par un muret de brique (souvent détruit par les aménagements de voie), avec en fond de parcelle un jardin. L'ensemble est couvert de toitures à longs pans. Chaque logement était constitué de deux pièces en rez-de-chaussée et d'un grenier qui peut être ouvert par une lucarne offrant ainsi une pièce supplémentaire. Un soin peut être apporté au décor avec l'utilisation de la brique (pour les encadrements de baies, les chaînes d'angles harpées, les corniches) et la présence de lambrequin pour les lucarnes. Nombre de ces maisons ont été modifiées a posteriori rompant ainsi l'unité de ces barres (modification des ouvertures, aménagement des combles, ajout d'extension côté jardin). Ce modèle de maison ouvrière répond aux exigences économiques, avec une occupation maximale de la parcelle et un jardin présent comme ressource d'appoint. Le lotissement Les lotissements comprennent des maisons construites selon différents modèles sans unité architecturale. Ainsi on peut distinguer : - Logement collectif : Lotissement du Puits-Ragot, construit en 1963, par le Groupe d'habitatioPasquier Saint-Germain-Sur-Moine. - Pavillon avec jardin : Lotissement Gambetta, commandité par Coiffard-Pasquier et la SA Pasquier Frères, en 1958 (Saint-Macaire-en-Mauges). - Maison double : Lotissement Eventard (Saint-Germain-sur-Moine), en 1975. - Maisons à trois ou quatre unités : Cité de Saint-Crespin-sur-Moine, 1954 et 1959 - Expériences uniques : Lotissement Bel-Air, conçu par André Wogenski, en 1970. Cependant, chacun de ces programmes se différencie des premières maisons ouvrières par l'augmentation de l'espace (parcelle et habitat), la recherche du confort (la présence au minimum d'une cuisine-séjour, de deux chambres, d'une salle de bain, de sanitaire) et des aménagements dus à de nouveaux modes vies, comme l'apparition du garage et d'un jardin lieu de loisir et non plus comme simple ressource alimentaire. Ces maisons ne sont que très rarement construites par des architectes, à l'exception de programmes audacieux ou de grande envergure comme le lotissement Bel-Air, à Saint-Macaire-en-Mauges, conçu par André Wogensky (étudié), ou la Cité ouvrière (étudiée) de Saint-Crespin-sur-Moine par l'architecte Y. Moignet et l'entrepreneur Florio, ou l'étude par Michel Leger pour le Lotissement du Puits Ragot (Saint-Germain-sur-Moine, étudié). Intérêt Le territoire de la Communauté de Communes Moine et Sèvre comporte de nombreuses maisons ouvrières, même si leur nombre n'est pas toujours représentatif de l'importance des industries. Ces maisons prennent la forme de barre continue à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle ou de lotissement au cours de la seconde moitié du XXe siècle.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 0
    • repérée 0
    • étudiées 6

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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