Dossier d’œuvre architecture IA44004730 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Château et domaine viticole du Coin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vignoble - Vertou
  • Commune Saint-Fiacre-sur-Maine
  • Lieu-dit le Coin
  • Cadastre 1827 C 331-344  ; 2011 A 03 1079-1084
  • Dénominations
    château
  • Appellations
    dit du Coin
  • Parties constituantes non étudiées
    écurie, dépendance, étable, pigeonnier, poulailler, orangerie, parc, jardin, serre

Propriétaires du Coin : 1535-2011

1535 Jean du Coign épouse Jeanne Pantin

1561 Hardy Pantin, sieur de Gras Mouton, épouse Isabeau du Coign, fille de Jean du Coign

1580 [ca] Louis Pantin, sieur du Coign

1622 Claude Pantin, châtelain du Coign

1683 Samuel Pantin, seigneur du Coing

1698 François Lucas père, marchand à la Fosse de Nantes

1713 Elizabeth Lucas, veuve de Marc Gallon

1731 François Lucas fils, sieur du Coin

1748 Guillaume Gallon, sieur du Coin et des Navineaux, marchand à Nantes, allié aux Lucas

1750 Thomas-Louis de Biré, conseiller du roi, notaire au Châtelet de Paris

1758 Paul Antoine Ralet, conseiller du roi, Me ordinaire à la Chambre des comptes de

Bretagne

1773 Paul Julien Ralet, son fils, conseiller du roi, Me ordinaire à la Chambre des comptes de

Bretagne

 ? citoyen Perret, contrôleur général de la prévôté et mesurage des sels à Nantes ?

1791 Félix Hélie, négociant à Nantes, originaire de Canteloup près de Caën

1798 Simon Darrieau, capitaine de navire à Nantes

1800 François Dessaulx fils, négociant à Nantes, issu d´une famille de grands négociants

orléanais, 1ers producteurs mondiaux de vinaigre au 19e siècle

1807 Gabriel Noury, général, fait baron sous la Restauration, né à Châteaugiron près de Rennes

1851 Luc-Augustin Bacqua, issu de la vieille noblesse espagnole, médecin et conseiller général

1882 Auguste Bacqua, son neveu, médecin, amateur d´art, voyageur, maire de Saint-Fiacre

jusqu´en 1913, décédé en 1915

1915 Raoul du Bouays de Couesbouc

1938 Veuve Raoul du Bouays de Couesbouc

1945 Geoffroy du Bouays de Couesbouc, arrière petit neveux d´Auguste Bacqua, maire de

Saint-Fiacre jusqu´en 1970

1973 Famille Chéreau, viticulteurs, originaires de Monnières

Sous l'Ancien Régime, les terre, maison noble et dépendances du Coin ne relèvent pas du marquisat de Goulaine, ainsi qu'il est précisé dans la déclaration de celui-ci, en 1681. Elles sont parties constituantes de la châtellenie de Château-Thébaud, et ce jusqu'à la Révolution. L'existence d'un édifice médiéval est signalée par le micro toponyme "Vigne de la Motte". La première mention connue du Coin remonte au mariage, en 1536, de Jean du Coing, seigneur du dit lieu, avec Jeanne Pantin, fille du seigneur de Gras Mouton. Le premier édifice, et plus généralement le fonds du domaine, datent de la fin XVe-début XVIe siècle. Cent ans plus tard, Aubenay-Dubuisson fait une halte à la "gentilhommière du Coing" ainsi nommée parce que située à la confluence de la Sèvre et de la Maine. A la fin du XVIIe siècle, les Pantin, issus de l'une des plus anciennes maisons d'Anjou, cèdent le Coin aux Lucas-Gallon, marchands à Nantes, qui le conserveront jusqu'en 1750. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le domaine qui comprend "logement, ménagerie, pressoirs, jardins, chapelle, métairie, prés, vignes à la main ou à devoir de quart, avenue et taillis" est acquis successivement par les de Biré puis les Ralet, tous deux membres de la chambre des comptes de Bretagne. Lorsqu'en 1758, Thomas de Biré cède le Coin à Paul Ralet, la maison est en cours de reconstruction : l'architecte nantais François Tulèvre, chargé de l'expertise des lieux, signale que le principal corps de logis, bâti de neuf, exige quelques finitions, que l'aile du salon est en cours de construction, que la cuisine, le pressoir, le cellier, la métairie et autres dépendances nécessitent d'importantes réparations. L'aveu rendu en 1773 par Paul-Julien Ralet permet de constater que la disposition des édifices diffère peu de celle figurée sur le cadastre levé en 1827. Pendant la période révolutionnaire, le Coin est le théâtre de violents combats. Il fait l'objet de plusieurs mutations dont, en 1800, la vente, par le capitaine de navire, Simon Darrieau, au négociant, François Dessaulx, d'une "maison principale nouvellement augmentée et réparée, cours, écuries, remises, ménageries, pressoirs avec leurs ustensiles, magasins, jardins, verger, pièce d'eau, vignes domaine à la main et à devoir de quart, prairies, bois, futaies, taillis, châtaigneraies, rentes foncières, métairie avec ses logements, bâtiments d'exploitation et terres qui en forment l'ensemble". Durant le XIXe siècle, le bâti du domaine continue d'évoluer : Gabriel Noury remanie et agrandit les communs dans le style italianisant entre 1807 et 1835, date à laquelle il commence la reconstruction de Bel Abord en Château-Thébaud. Après 1850, les Bacqua castellisent la façade ouest du logis. La superposition des cadastres de 1827 et de 1952 révèle des démolitions partielles : à l'ouest de la cour des communs, le petit édifice en équerre et la majeure partie de la longère du bâtiment voisin ; au nord du logis, l'aile située dans le prolongement de la façade ouest. En 1973, une famille de vignerons locaux rachète le domaine. Le château et son vignoble forment une propriété viticole actuellement exploitée par leur fille et héritière.

La demeure est bâtie entre cour et jardin : côté jardin, ouvrant sur la rivière de Maine, le corps de logis, reconstruit vers 1760 est flanqué de deux pavillons. Côté cour, ouvrant sur l'ancien potager, deux longues ailes de dépendances, en retour d'équerre, peut-être antérieures au logis, encadrent celui-ci. Au sud de cet ensemble, la cour de communs primitive, avec pièce d'eau, est entourée de dépendances, remaniées à partir de fonds antérieurs à la Révolution ou construites dans le premier tiers du XIXe siècle. Une seconde cour de communs, dont les édifices datent de la seconde moitié du XIXe siècle, s'adosse à la première. A l'est du logis, s'étend l'ancien potager, encore clos de ses murs.

La demeure et ses ailes de dépendances

La façade ouest de l'édifice, dotée de quatre niveaux, offre, sur sa partie centrale, quatre travées et deux pilastres de pierre de taille de calcaire, simulant un avant corps. Deux tours de commodités, à toits coniques, à dater de la seconde moitie du XIXe siècle, occupent les angles des pavillons. Les encadrements des ouvertures à demi cintrées et les chaines d'angle sont en calcaire, les élévations de moellons enduits. Les toitures à longs pans et à croupe, couvertes d'ardoise, présentent une série de lucarnes en calcaire. Elles sont soulignées d'un décor crénelé agrémenté de pots à feu, caractéristique de la fin du XIXe siècle. La façade arrière, sur cour, lisse et non remaniée, offre trois niveaux et six travées. A l'intérieur, au rez-de-chaussée, l'entrée est carrelée de dalles de marbre rose et noir posées en damier. L'escalier monumental est à deux volées droites de marches de granite ; le garde corps à motif ajouré, la rampe et le départ d'escalier sont de pierre blanche. Un décor de stuc, en trompe-l'œil, habille les murs de plaques de marbre jaune, blanc et rouge. Le grand salon a conservé son décor Napoléon III : lambris de chêne ciré et cheminée de marbre noir, veiné de vert, à pieds-droits en patte de lion. A l'étage, un long couloir ouvrant sur le jardin, dessert quatre chambres ouvrant sur la cour. Le pavillon nord a été occupé de 1853 à 1905 par une chapelle domestique dédiée à sainte Anne. Le pavillon sud, avec sa lingerie, est doté d'un escalier de service hors-œuvre qui permet d'accéder à l'ancienne cuisine et à l'office situés au sous-sol : sol dallé de pierre, deux grandes pierres à évier, deux cheminées, dont l'une, ancienne, en calcaire, a été repeinte d'un décor de brique. L'aile nord, sur cour, constituée d'un grand chai terminé par un pavillon anciennement à usage de pressoir, est conforme à la description de 1773. Deux édifices, l'un parallèle au chai et l'autre accolé au pavillon ont été rajoutés dans la seconde moitié du XIXe siècle. Cette aile abrite encore aujourd'hui, pressoir, cuves de vinification et futs de chêne. L'aile sud, sur cour, encore dotée de son passage charretier antérieur à la Révolution, a été remaniée entre 1807 et 1827 : présence de petites baies géminées cintrées à encadrement de briques. Construite en appentis, une orangerie aux baies cintrées encadrées de briques ouvre, au sud, sur la cour de communs.

Les communs

C'est à Gabriel Noury, vraisemblablement entre 1807 et 1835, que l'on doit le remaniement ou la construction ex nihilo d'un ensemble de dépendances dans le style italianisant clissonnais. Seules la maison du régisseur et une longère, partiellement abattue après 1850, sont mentionnées dans l'aveu de1773 : toits en double bâtière et à longs pans couverts d'ardoise, ouvertures à encadrement de calcaire. Adossé à cet ensemble, un vaste édifice, à base carrée, s'élevant sur quatre niveaux, sans doute à usage de grange, a été édifié entre 1827 et 1835. Le grand bâtiment des écuries avec son corps central encadré de deux ailes asymétriques, figure déjà sur le cadastre de 1827. Le pigeonnier est édifié après 1827, à partir d'une construction en forme de croix, dont le four à pain et la buanderie ont été conservés. Tous ces édifices offrent des élévations de moellons enduits et des toits de tuile soulignés de génoises. Ils présentent, comme le côté cour de l'aile sud de la demeure, un jeu récurrent et de même facture d'ouvertures cintrées à encadrements de brique : petites baies géminées, baies simples et ouvertures en demi-lune. Le poulailler et la porcherie ont été édifiés ex nihilo, après 1850, dans la seconde cour. On notera les ouvertures encadrées de brique et de calcaire et l'aménagement intérieur du poulailler, caractérisé par un ensemble de niches au décor et à l'agencement soigné.

L'ancien potager

Situé dans l'axe de la cour, sur "la pièce de l'ancien verger", le potager, aujourd'hui parcelle de vigne, semble avoir été aménagé après la levée du cadastre de 1827. Clos de murs sur 3 de ses côtés, il est doté de deux portails à grilles de fer. Le mur nord sert d'appui à une serre arrondie à dater du début du XXe siècle.

  • Murs
    • calcaire
    • calcaire marbrier
    • brique
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, ardoise
  • Plans
    plan symétrique en U
  • Étages
    sous-sol, étage de comble, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • toit en double bâtière
    • toit conique
    • toit en pavillon
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre
    • escalier hors-œuvre
  • État de conservation
    état moyen
  • Techniques
    • décor stuqué
  • Précision représentations

    La cage d'escalier de la demeure est stuquée d'un décor en trompe l'œil de plaques de marbre blanc, jaune et rouge.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

La demeure 18e siècle, ses ailes abritant pressoir et chai, son vignoble environnant ancien, constituent un premier ensemble remarquable. Les communs de style italianisants, édifiés dans le premier tiers du 19e siècle, constituent un second ensemble remarquable.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1828 : Aveu et déclaration que fournit Me Nicolas Giquieau, avocat en parlement de Bretagne des enfants mineurs de défunt écuyer Pierre Cailleteau, seigneur de la Chasseloire, Gras Mouton, Laubraie et de la châtellenie de Château-Thébaud [et autres lieux] tombés en rachat à Sa Majesté par le décès du dit seigneur le 4 octobre 1730. 1731. Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1918 : Papiers terriers de la Barre royale de Nantes. Déclaration du marquisat de Goulaine par la dame Yolande de Goulaine, marquise du dit lieu, 1681, folio 285-290. Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1922 : Déclaration et démembrement des terres, seigneuries et châtellenies du Gué Voyer et de Château-Thébaud, que possède Marie-Anne Colbert, veuve de Louis de Rochechouart, duc de Mortemart. 15 mars 1698, folio 49, 61-69. Archives départementales de Loire-Atlantique ; E 1414 : Aveu rendu par Paul-Julien Ralet, conseiller du roi, maître ordinaire de la chambre des comptes de Bretagne pour sa maison noble, terre et dépendances du Coin en Saint-Fiacre à messire Louis-François Le Loup, à cause de sa châtellenie de Château-Thébaud. 24 décembre 1773 Archives départementales de Loire-Atlantique ; 2 E 606 : Etude de Me Defrondat, notaire à Nantes. Vente de la terre du Coin et des Navineaux par Simon Darrieau, capitaine de navire à François Dessaulx fils, négociant. 21 nivôse an VIII [= janvier 1800]. Archives départementales de Loire-Atlantique ; 2 E 610 : Isabeau du Coing : partage, 1576.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes
  • AD Loire-Atlantique ; 4 E 2 1514 : Etude de Me Denis Mongin, notaire à Nantes. Acquêt de la terre du Coin et des Navineaux en Saint Fiacre et Vertou par Mr et Mme Ralet de Mr de Biré. 30 janvier 1758. AD Loire-Atlantique ; 4 E 2 1514 : Etude de Me Denis Mongin. Prise de possession du Coin en Saint-Fiacre et des Navineaux en Vertou par messire Paul Ralet. 10-11 avril 1758. AD Loire-Atlantique ; 4 E 2 1912 : Etude de Me Varsavaux à Nantes. Vente du Coin et des Navineaux en Saint-Fiacre et Vertou par Félix Hélie, négociant à Nantes à Simon Darrieau, capitaine de navire. 26 fructidor an VIII [= septembre 1798]. AD Loire-Atlantique ; 4 E 16 83 : Etude de Me Bertrand, notaire à Nantes. Vente du Coin et des Navineaux par François Dessaulx fils à Gabriel Noury. 8 septembre 1807. AD Loire-Atlantique ; 4 E 18 113 : Etude de Me Mongin à Nantes. Inventaire après décès de Mr et Mme Noury. 14 octobre 1850

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes
  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 25 J 1 : Fonds Freslon. Nantes et Saint-Fiacre : dépouillement des registres paroissiaux pour les familles notables. Archives départementales de Loire-Atlantique ; 185 J 151 : Aveu baillé et présenté au roi par Hardy Pantin, chevalier, seigneur de la Hamelinière, du Coin et Gras Mouton. 25 avril 1572. Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 168 2-8 : Cadastre de Saint-Fiacre-sur-Maine : états de sections et matrices, 1828-1952 A. Evêché Nantes. Paroisse de Saint-Fiacre : Chapelles. PV de viste de la chapelle particulière du Coin à Mr Bacqua. 26 juillet 1853. A.P. Vertou. Paroisse de Saint-Fiacre : Livre de paroisse 1847-1893, p. 29. A.P. Vertou. Paroisse de Saint-Fiacre : Livre de paroisse 1894-1966. Confirmation du 27 juin 1938. Médiathèque. Nantes. m.s. 1486 : Saint-Fiacre. Dans : Notes sur l'arrondissement de Nantes. Renseignements recueillis par F. J. Verger dans toutes les communes de l'arrondissement en 1844 et 1845.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes

Bibliographie

  • Dictionnaire des terres et seigneuries de l´ancien comté nantais et de la Loire-Inférieure d´après Ernest de Cornulier. Nouv. éd. rev. et augm. Nantes : Galerie des Ancêtres, 2007. [exposition. La Garenne Lemot. Gétigné-Clisson. Juin 1990.] Clisson ou le retour d´Italie. Paris : Imprimerie nationale, 1990, p. 231-232. [exposition. Villa Lemot. Gétigné (44). 6 février-17 mai 1998.] Le viticulteur architecte : domaines, demeures, dépendances. Nantes : Conseil général de Loire-Atlantique, 1998, p. 9-15 ; 20 ; 72-93. Patrimoine des communes de Loire-Atlantique. Tome 2. Charenton-le-Pont : Flohic, 1999, p. 1377. BERTOU Paul de. Clisson et ses monuments. Nantes : imprimerie de la Loire, 1910, p.37. DUBUISSON-AUBENAY. Itinéraire en Bretagne en 1636 d´après le manuscrit original avec notes et éclaircissements de Léon Maître et Louis Berthou, archivistes, tome II. Nantes : Société des bibliophiles bretons, 1902, p. 163-164. PINSON, F.-J. Dictionnaire des lieux habités de la Loire-Inférieure. Nantes : Guéraud et Cie, 1857, p. 248. SAINT-ALLAIS Nicolas de. Nobiliaire universel de France ou recueil général des généalogies des maisons nobles de ce royaume, volume 9. Paris : chez l´auteur, 1816, p. 127-129.

Périodiques

  • [Décès d´Auguste Bacqua.] Semaine paroissiale de Saint-Fiacre, 18 août 1915. [Décès de Mr Bacqua.] Bulletin de la société archéologique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, tome 22, 1883, p. 14. GERNOUX Alfred. Mémorial : le général Gabriel Noury. Annales de Nantes et du pays nantais, n°148, 1968, p. 44.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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