Dossier d’œuvre architecture IA44004722 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Demeure et domaine viticole dit château de l'Epinay
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vignoble - Vertou
  • Commune Saint-Fiacre-sur-Maine
  • Lieu-dit l' Epinay
  • Cadastre 1827 B 603-608  ; 2010 B3 2023-2026
  • Dénominations
    demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    dépendance, pressoir à vin, vivier, jardin, orangerie, serre

Jean de Marques, marchand et bourgeois à la Fosse de Nantes, possède, au milieu du XVIIe siècle les terres et juridictions de la Cantrie et de l'Epinay. A son décès, elles seront partagées entre son fils, Bonaventure et sa fille, Jeanne. Cette dernière, en 1680, doit hommage et droit de rachat au marquis de la Galissonnière "à cause de sa juridiction moyenne et basse de Lespinaie en Saint-Fiacre". En 1683, la juridiction et ce qui se situe sous le fief de l'Epinay, fait partie de la consistance de la terre et seigneurie de Gras Mouton que Samuel Pantin, sieur du Coing, vend à Jean Cailleteau, sieur de la Chasseloire. Les deux filles de ce dernier revendront cet héritage, en 1755, à Louis Le Loup, sieur de la Mercredière et son fils Louis-François. La prisée des biens de Louis Le Loup réalisée à la suite de son décès, en 1785, ignore l'Epinay. Curieusement, pour cette longue période, si "terre" et "juridiction" sont mentionnées, il n'est nulle part question de "maison". La carte, établie par Cassini, au XVIIIe siècle, signale la Cantrie, Chasseloire et Gras Mouton, mais omet l'Epinay. La première matrice du rôle foncier de Saint-Fiacre, établie en 1809, répertorie, pour la section de la Métairie, une "maison et jardin, vignes, terres, chateineraie, pré et froigats" appartenant à Jacques Métaireau demeurant à Nantes : il pourrait s'agir de l'Epinay, compte tenu de la proximité immédiate du village de la Métairie et de sa faible emprise : à cette date, il ne compte que trois maisons habitables. Lors de la levée du cadastre, en 1827, Mathurin Garnier, marchand de vin, est propriétaire de l'Epinay : un ensemble de bâtiments occupant de façon presque continue les quatre côtés d'une cour. Un bassin maçonné se situe au sud, à l'arrière des dépendances. Derrière la maison, vers l'ouest, un jardin, terminé par un vivier ; pris dans le mur nord, un petit édifice. A l'ouest de cet ensemble, la vigne de la Gaudinerie, au sud, la vigne du Clos de l'Epinay. En 1857, Pinson, dans son Dictionnaire des lieux habités de la Loire-Inférieure signale le lieu comme un domaine où vit un ménage de huit personnes. Pierre Garnier, fils de Mathurin, qui a reçu l'Epinay en donation-partage en 1828, la vend à Camille Boguais de la Boissière, en 1865 : "une maison de maître et ses deux pressoirs à longs fûts avec tous leurs accessoires, couteaux, portoirs, seilles à vendanger, cuve, entonnoir, bassine, clé, quille, trois foudres, cellier, écurie et dépendances, jardin potager, verger et pièces d'eau, le tout en un seul tenant" ; s'y ajoutent terres, vignes et "trois maisons de bordier avec jardins, écurie et toit à porc au village de la Métairie". De 1870 à nos jours, la maison et le jardin appartiennent aux familles Gaudet, Meunier puis Baud. Cette dernière l'avait divisée en logements pour ses ouvriers agricoles. La superposition du cadastre de 1827 et du cadastre rénové en 1952 permet de constater des démolitions partielles du bâti : l'édifice en équerre, situé au nord-est de la cour et les constructions de l'angle sud-ouest, reliant la maison aux dépendances. C'est encore aujourd'hui la configuration des lieux. L'actuel propriétaire, viticulteur, a racheté la propriété en 1988.

La cour d'entrée est circonscrite, à l'ouest, par la maison de maitre, encadrée de ses deux pavillons, dont l'un est prolongé par d'anciens communs. Sur le côté sud, les dépendances ayant abrité pressoirs et cellier : elles sont toujours utilisées pour une activité vinicole. A l'arrière de la maison, le jardin.

La maison de maître

La partie centrale présente 3 travées et 3 niveaux : rez-de-chaussée, étage et combles. Elle est entourée de deux pavillons, à travée unique, comportant rez-de-chaussée et demi-étage. Les élévations sont en moellons enduits. Sur la façade avant, à l'est, les chaines d'angles et les entourages des ouvertures sont en pierre de calcaire. Une niche, abritant une statuette de la Vierge, orne le dessus de la porte d'entrée. La façade arrière, à l'ouest, a été totalement enduite de ciment dans les années 1930, y compris les pierres de calcaire, sans doute jugées trop friables.

Le pignon du pavillon nord est prolongé par d'anciens communs, laiterie et écurie, récemment remaniés en garage et dotés, vers l'ouest, de baies vitrées contemporaines. Le pavillon sud, transformé en jardin d'hiver après la démolition des édifices de l'angle sud-est de la cour, a été converti en logement vers 1960. Il offre un pignon sud récemment restauré : deux pilastres surmontés d'un fronton triangulaire en pierre de calcaire entourent l'emplacement d'une baie aujourd'hui murée.

La maison présente un toit à croupe percé de lucarnes en bois ; les toits des pavillons sont à longs pans. L'ensemble est couvert d'ardoise.

A l'intérieur, au rez-de-chaussée, le pavillon nord est occupé par la cuisine dont la grande cheminée en calcaire a récemment été supprimée. Lors de la réfection du sol, un dallage de pierre est apparu, à environ 40 cm. sous le niveau carrelé de terre cuite. La salle à manger est ornée d'une cheminée de marbre noir surmontée d'un décor stuqué du XIXe siècle : deux pilastres corinthiens soutiennent un petit entablement fleuronné. L'entrée traversante, délimitée par deux murs de refend est sans escalier. Elle est agrémentée de quatre niches encadrant deux portes à double battant. Le sol en carreaux de ciment date des années 1930. Le salon offre la même disposition que la salle à manger et la même cheminée. Son plafond a récemment été décoré d'une peinture.

On accède à l'étage à partir des pavillons grâce à deux escaliers de bois : celui de la cuisine date du XIXe siècle, l'autre des années 1960. Un long couloir, coupé par les murs de refend, suit la façade avant : il dessert les chambres qui ouvrent sur le jardin. L'escalier permettant l'accès aux combles se situe au dessus de l'entrée. Les sols sont carrelés de terre cuite.

L'édifice, qui repose sur un fonds antérieur à la Révolution, a bénéficié d'une importante restauration, voire d'un remaniement, dans la première moitié du XIXe siècle.

Les dépendances

Le bâtiment à comble en surcroît abritait, dans sa partie est, deux pressoirs à longs fûts. La partie ouest, dont la toiture a été remplacée, dans les années 1930, par un toit en terrasse, a été très récemment remaniée : construction d'élévations ornées d'ouvertures à entourage de briques et aménagement d'une large lucarne au dessus d'une porte charretière. A l'arrière de l'édifice, sur le bord de la pièce d'eau, un escalier extérieur ancien, en pierre, permet d'accéder aux combles de la partie est. La toiture est couverte de tuiles.

L'ancien cellier, en bordure de propriété, a été remanié au XIXe siècle : la partie centrale de sa façade, ouverte très largement, a été encadrée de deux fenêtres cintrées à encadrement de briques. La charpente de la toiture à croupe, couverte d'ardoise, a vu ses fermes amputées de quelques arbalétriers gênant les ouvertures nouvellement pratiquées. L'ensemble de l'édifice en est fragilisé. Sa restauration est envisagée.

Les jardins

La cour d'entrée est ombragée de quelques arbres centenaires : cèdres, pin parasol, thuyas et palmier. Ils cernent un puits surmonté d'un curieux dôme en zinc. Après 1920, le bord du dôme a été agrémenté d'une sorte de frise, également en zinc. Le grand jardin s'inscrit dans le prolongement du côté ouest de la maison et de la cour. Il a fort peu évolué depuis la levée du cadastre ancien : c'est un rectangle terminé par un vivier qui en barre toute la largeur. Dans le courant du XIXe siècle, une large grille a été installée, immédiatement en arrière du vivier, ouvrant ainsi la perspective sur le vignoble et le bourg de Saint-Fiacre. Le mur nord du jardin, exposé plein sud, est doté, près de son faîte, d'une rangée de pierres plates scellées perpendiculairement : ce dispositif visait à conserver la chaleur emmagasinée dans la journée pour la restituer, la nuit, aux arbres qui y étaient palissés. Ce mur sert également d'appui à deux constructions : une longue serre adossée, métallique, montée dans les années 1930 et une petite orangerie, déjà présente sur le cadastre de 1827. Sa façade, en pierre de calcaire, incluse dans le mur d'enceinte du jardin, présente deux pilastres surmontés d'un fronton triangulaire. Notons que le même ordonnancement a été utilisé pour l'élévation sud du jardin d'hiver. L'assiette du jardin se divise en 3 longues bandes : une pépinière de vigne et un verger encadrent un jardin d'agrément. Celui-ci, bordé par deux rangées d'arbres fruitiers se situe, d'est en ouest, dans l'axe de l'entrée traversante de la maison, du vivier et de la grille. Près de la maison, pour répondre à la transversale du vivier, une rangée de six tilleuls à feuilles de vigne (tilia mongolica ?) presque centenaires, taillés en boule.

  • Murs
    • calcaire
    • brique
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse, ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit
  • État de conservation
    remanié, bon état
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • ange
    • ornement végétal
  • Précision représentations

    Le plafond du salon a été décoré en 1990 : sur un fond de nuées, seuls les angles sont ornés de figures ou de motifs : un ange aux ailes déployées sonne de la trompette ; un autre ange nimbé d'une auréole et vêtu d'une longue robe tient quelques lys ; deux coupes chargées de raisins sont accompagnées de guirlandes de roses.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le jardin, avec son vivier, est très vraisemblablement contemporain de la construction de la maison. Il a gardé son dessin et sa vocation d'origine et bénéficie d'un entretien régulier. L'orangerie, de construction plus tardive, mériterait une restauration.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1918.  Papiers terriers de la Barre royale de Nantes. Déclaration du marquisat de la Galissonnière par messire Jacques Barin, chevalier, marquis de la Galissonnière [et autres lieux], 1680, folio 201-202.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; E 1402.  En la cour royale de Nantes et en marquisat de Goulaine, vente par haut et puissant messire Samuel Pantin, seigneur du Coing, Gras Mouton et [autres lieux] à écuyer Jean Cailleteau, seigneur de la Chasseloire, de la maison, terre et seigneurie de Gras Mouton. 8 juillet 1683.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; E 1402. Vente par Pierre Agard, marquis de Maupas, Agnès Cailleteau, son épouse et demoiselle Agnès-Elizabeth Cailleteau, demoiselle de la Chasseloire à Louis Le Loup, père, seigneur de la Mercredière et Louis-François Le Loup, fils, diacre, des terres de la Chasseloire et Gras Mouton situées paroisse de Maisdon, et s’étendant dans celles de Château-Thébaud et Saint-Fiacre. 7 juin 1755.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 4 E 45 149. Etude de Me Lepeltier-Richer, notaire à Nantes. Vente par Mr Garnier à Mr et Mme Boguais de la Boissière de la propriété de l´Epinay en Saint-Fiacre avec extension en Maisdon. 4 juin (31 mai) 1865.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 185 J 91. Succession de Louis Le Loup. Prisage et partage des biens. 1785.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 168 2-8. Cadastre de Saint-Fiacre-sur-Maine : états de sections et matrices, 1828-1952.

  • Archives municipales de Saint-Fiacre-sur-Maine. Matrice du rôle foncier. Exercice de 1809. 3e section : la Métairie, n° 14.

  • Archives paroissiales de Vertou. Paroisse de Saint-Fiacre. Livre de paroisse 1847-1893 : arrêt rendu en 1687 par la Cour de Rennes, concernant la distribution du pain bénit en l´église de Saint-Fiacre [transcription].

Bibliographie

  • [rapport] Pré-inventaire des parcs et jardins de la Loire-Atlantique : relevé / Paysages de l'Ouest. Nantes. 1989.

  • Dictionnaire des terres et seigneuries de l'ancien comté nantais et de la Loire-Inférieure d'après Ernest de Cornulier. Nouv. éd. Rev. et augm. Nantes : Galerie des Ancêtres, 2007.

    p.122
  • PINSON, Félix-Joseph. Dictionnaire des lieux habités du département de la Loire-Inférieure. Nantes : Guéraud et Cie, 1857.

    p. 248

Documents figurés

  • Chemin de grande communication n°59 de Nantes à Clisson dressé le 24 juillet 1850 par l'agent voyer Ballan. Ech. 1 à 1000. 1 plan : encre et lavis sur papier ; 32 X 340 cm. (Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 O 346).

  • St-Fiacre (Loire-Inférieure). Château de l'Epinay. [ca 1920]. 1 carte postale : n et b. (Archives départementales de Loire-Atlantique ; 2 Fi saint-Fiacre 13).

  • Carte de Cassini. Paris : IGN, 1999. Reproduction en fac-simile sur cédérom de la carte de France divisée en 31 gouvernements et en ses provinces par César-François Cassini de Thury. Paris : chez l'auteur, 1754.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.