Dossier d’œuvre architecture IA44004717 | Réalisé par
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Demeure et dépendances actuellement maison dite Beauséjour, 2 et 3 place du Champ-de-Foire
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vignoble - Vertou
  • Commune Saint-Fiacre-sur-Maine
  • Lieu-dit Beauséjour
  • Adresse 2 et 3 place du Champ-de-Foire
  • Cadastre 1827 B 167-169, 448  ; 2010 B4 986 -999, 1257, 1259, 1261, 1264, 1944
  • Dénominations
    demeure
  • Destinations
    maison anciennement dépendances
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, pressoir, jardin potager, orangerie, communs

En 1681, Catherine Macé, veuve de Jean Maignant, doit foy et hommage à Yolande, marquise de Goulaine "à cause d'une maison nommée Bellaire et autre fois le cousteau Rouillaud, une tour, un logement, cour, jardin, vigne contenant huit boisselées mesure de Clisson, joignant le cousteau Rouillaud". Situé à 200 mètres au sud de l'église, cet ancien rendez-vous de chasse avec chenil, selon la tradition orale, aurait été laissé à l'abandon au XVIIIe siècle. De fait, les archives restent muettes sur ce lieu jusqu'à la levée du cadastre de 1827 qui signale pour la première fois le toponyme de Beauséjour, en quelque sorte synonyme de Bel Air. Cette dénomination semble n'avoir pas été facilement assimilée : le curé, en 1847, dans son livre de paroisse, parle d'une "maison au sud du bourg, au bas du coteau qu'on descend pour aller au pont qui est sur la Maine" ; Pinson, en 1857, dans son dictionnaire des lieux habités de la Loire-Inférieure, ne mentionne que le Coteau, hameau regroupant 4 ménages et 11 personnes ; aujourd'hui encore, "Beauséjour" n'évoque pas toujours immédiatement le lieu étudié ici. En 1827, Mathurin Garnier possède à Beauséjour "maisons, sols de maisons et jardin" : un édifice carré doté, à l'est, d'une aile en retour d'équerre et un autre édifice, au nord du premier. Le même ? Mathurin Garnier démolit, en 1840, l'édifice avec aile pour reconstruire, la même année, à peu près sur le même fonds, une nouvelle maison. La propriété est revendue en 1847 à un sieur David puis mise aux enchères en avril 1850. Louis Perthuis, tonnelier, se porte acquéreur du lieu : une maison à étage, cour avec puits, maison de fermier avec écurie et grenier au dessus, remise et atelier avec grenier au dessus, autre bâtiment servant d'écurie, jardin anglais, buanderie, boulangerie, toits à porcs et à volaille, basse-cour, pressoir, magasin à vivres, chambre avec grenier et magasin à vin, le tout pour une contenance de 68 ares, 20 ca. En août de la même année, le tonnelier cède Beauséjour à Camille-Hector Boguais de la Boissière, issu d'une famille de drapiers angevins anoblis par charge au XVIIIe siècle : de 1850 à sa mort, en 1885, ce dernier acquiert terres, vignes et maisons. En 1853, il fait bâtir, en retour d'équerre, sur le pignon sud du second édifice, des dépendances avec orangerie. En 1891, ses héritiers vendent l'ensemble des propriétés à Pierre Huteau, marchand de vins en gros, à la Fosse, à Nantes. Roger Dubigeon, industriel nantais, acquiert Beauséjour en 1928. La propriété, qui n'a fait l'objet d'aucun remaniement notable depuis 1853, est scindée en deux, en 1959, à la suite d'une succession : la famille Dubigeon conserve les dépendances qu'elle transforme en habitation, avec, vers l'est, le potager, diverses parcelles de terre, de vigne et de bois, ainsi que le socle de la tour arasée et se défait de la maison de maître avec le parc qui s'étend au sud de celle-ci. C'est, encore aujourd'hui, la configuration des lieux.

La maison de maître

Construite en 1840, elle se compose d'un corps principal augmenté, dans le prolongement du pignon est, d'une aile basse, sans doute occupée par les communs. La façade nord présente 3 niveaux : rez-de-chaussée, étage et étage de combles. En raison de la déclivité du terrain, la façade sud présente, en plus, un étage de soubassement à demi encaissé. Le corps principal est à 5 travées. Les élévations sont en moellons enduits à chaines d'angle de calcaire. Les ouvertures sont à encadrements de calcaire, celles du soubassement sont cintrées. La façade sud est dotée d'un modeste escalier à deux volées latérales permettant d'accéder au rez-de-chaussée. La toiture est à croupe, celle des communs à longs pans. L'ensemble est couvert d'ardoise. A l'angle sud-est de la maison, en situation isolée, s'élève un chalet de nécessité. De forme hexagonale, aux ouvertures à encadrement de brique, il est à dater, vraisemblablement, des années 1850-1860. Située sur la partie haute du coteau, la maison domine le parc qui descend jusqu'aux abords de la Maine. Au bas du parc, mais ne faisant plus partie de l'actuelle propriété, se dresse encore un grand portail en pierre de schiste, récemment restauré : il s'agirait de l'entrée du chenil de l'ancien rendez-vous de chasse démoli en 1840.

Les dépendances, devenues maison

Les anciennes dépendances délimitent une petite cour intérieure : la dépendance ouest est la plus ancienne. La dépendance sud, avec orangerie, a été édifiée en 1853 et transformée en habitation dans les années 1960. Au nord et à l'est, l'ancien mur de clôture sert d'appui à de petites unités d'habitations construites récemment en appentis, suivies d'une simple porte servant d'issue à la cour.

- La dépendance ouest

est le seul vestige de l'ancien domaine, antérieur à la Révolution. L'édifice est constitué d'un rez-de-chaussée et d'un grenier sous comble à surcroît. La façade sur la place présente deux portails cintrés entourés de pierres de taille de calcaire à soubassement de granite : le portail de gauche est surmonté d'une porte gerbetière traitée en lucarne rampante ; le portail de droite, ouvrant sur un passage charretier, plafonné par le plancher du grenier, permet l'accès à la petite cour intérieure. La façade sur cour offre des ouvertures à linteau de bois. Au dessus du passage, une grande lucarne passante à croupe éclaire le grenier. Elle est dotée d'un garde corps de ferronnerie, à dater vraisemblablement du XVIIIe siècle, utilisé ici en réemploi. Anciennement écurie, dépendances et logement de fermiers, cet édifice abrite aujourd'hui deux pressoirs et fait office de cellier. L'un des murs intérieurs de l'ancienne écurie, porte la marque "G B 1866", témoin très probable d'une restauration. Les élévations sont en moellons enduits. Le toit à croupes, surmonté d'épis de faîtage en zinc, est couvert d'ardoise.

- La dépendance sud

construite en 1853, ferme un des côté de la cour par sa façade nord, sa façade sud regardant l'arrière de la maison de maitre édifiée en 1840. Composée d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un étage de comble, cette dépendance est constituée d'un corps de bâtiment aux pignons duquel sont accolés deux petits pavillons en rez-de-chaussée. Sa façade nord, asymétrique, garde, sur la partie droite de l'étage, la trace d'une porte condamnée après la démolition de l'escalier extérieur qui y accédait. Le rez-de-chaussée présente deux portes en demi-cintre, de même facture mais de dimensions différentes. Sa façade sud, parfaitement symétrique, est agrémentée, en son milieu, d'une aile courte, de forme pentagonale, traitée en avant-corps, et dont le rez-de-chaussée abritait, à l'origine, une orangerie. La partie basse de l'édifice est rythmée par une série d'ouvertures en plein cintre, l'étage par une série de petites fenêtres rectangulaires. Le pavillon est était anciennement à usage de boulangerie et buanderie ; le pavillon ouest servait de logement aux fermiers. La totalité de cet édifice a été convertie en habitation dans les années 1960. Les élévations sont en moellons enduits à soubassement de granite. Les chaines d'angle de l'avant corps et les encadrements des ouvertures sont en pierre de taille de calcaire. Les toitures, à longs pans et conique, sont couvertes de tuiles. Les aisseliers chantournés des dessous de toit ajoutent au décor de la façade sud.

Le jardin potager

La petite porte percée dans le mur est de la cour donne directement accès à l'emprise de l'ancien potager dont le dessin apparaît clairement sur le cadastre rénové de 1952. Vraisemblablement aménagé par les Boguais de la Boissière dans la seconde moitié du XIXe siècle, c'est un quadrilatère, entouré de murs sur trois de ses côtés et précédé d'une entrée en demi-lune actuellement occupée par un petit jardin de buis taillés. Bénéficiant d'un entretien minimum, c'est aujourd'hui une pelouse ponctuée de quelques très vieux arbres fruitiers qui en laissent deviner la structure originelle.

  • Murs
    • granite
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile, ardoise
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble, comble à surcroît, rez-de-chaussée, étage de soubassement, étage de soubassement
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • toit conique
    • croupe
  • État de conservation
    restauré, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1918. Papiers terriers de la Barre royale de Nantes. Déclaration du marquisat de Goulaine par la dame Yolande de Goulaine, marquise du dit lieu, 1681, folio 285-290.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 4 E 12 233. Etude de Me Delétang notaire à Nantes. Vente Perthuis-Boguais de la Boissière, 10-15 octobre 1850.

Bibliographie

  • [Rapport] Pré-inventaire des parcs et jardins de la Loire-Atlantique : relevé / Paysages de l'Ouest. Nantes. 1989.

  • PEAULT, M.-J., VISONNEAU, Th. Presqu'ile entre Sèvre et Maine : Saint-Fiacre, une commune, une histoire, un vignoble. Saint-Fiacre : Société des Amis de Saint-Fiacre, 2000.

    p. 6
  • PINSON, Félix-Joseph. Dictionnaire des lieux habités du département de la Loire-Inférieure. Nantes : Guéraud et Cie, 1857.

    p. 248
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général