Dossier d’œuvre architecture IA44004715 | Réalisé par
  • inventaire topographique, commune de Saint-Fiacre-sur-Maine
Demeure dite La Péraudière, 16 rue Geoffroy-de-Couesbouc
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vignoble - Vertou
  • Commune Saint-Fiacre-sur-Maine
  • Lieu-dit la Bourchinière
  • Adresse 16 rue Geoffroy-de-Couesbouc
  • Cadastre 1827 C 113 à 116, 118  ; 2010 A1 83, 89 à 91
  • Dénominations
    demeure
  • Appellations
    La Péraudière
  • Parties constituantes non étudiées
    demeure, parc, serre, fabrique de jardin, logement, communs

Sous l'Ancien Régime, la Péraudière dépend du marquisat de Goulaine : en 1681, "le sieur de la Péraudière, Villaine, et autres" doivent foy et hommage à Yolande de Goulaine "à cause de la plus grande partie du village et tènement de la Bourginière". Durant le XVIIIe siècle, aux Villaine semblent succéder les Forget du Rocher, capitaines de navires et négociants nantais. Lors de la levée du 1er cadastre, en 1827, les Laporte de Nantes possèdent la Péraudière : deux jardins et une cour délimitée, à l'ouest, par une maison en L, au nord, par un bâtiment en ruine, et à l'est par des communs. En 1857, Pinson, dans son Dictionnaire des lieux habités de la Loire-Inférieure, signale la Péraudière comme borderie occupée par un ménage de cinq personnes. Les Massion, négociants sucriers à Nantes, héritiers des Laporte, semblent encore propriétaires. En août de cette année là, trois jeunes femmes, dont la fille de la maison, se noient accidentellement dans la Sèvre. Cet évènement tragique, resté curieusement jusqu'à ce jour dans la mémoire collective, pourrait être à l'origine de la mutation de propriété qui survient vers 1860. Le nouvel acquéreur, Jules Riom, banquier nantais, va donner à la Péraudière son visage actuel. En 1868, il démolit le logis ouest et construit la serre ; en 1869, il édifie la maison, au nord, sur l'emprise de l'ancien bâtiment détruit ; il conserve la majeure partie des communs situés à l'est et leur adjoint une maison de gardien et un fournil. Le petit hameau de masures situé à l'ouest de la cour est démoli de 1858 à 1860 : l'acquisition de cette emprise permet la plantation d'un parc à l'anglaise qui sera agrandi par l'adjonction d'un pré et d'une mare rachetés à la communauté des villageois de la Bourchinière. Juliette Riom, fille et héritière de Jules, habite la propriété de 1882 à sa mort, en 1930. De cette date à 1985, divers propriétaires se succèdent, sans autre remaniement que la construction, vers 1980, d'une petite extension reliant, à l'est, la maison principale aux dépendances. Depuis 1985, la propriété a bénéficié d'une restauration complète de ses édifices et de son parc.

La demeure

La façade sud présente 3 niveaux : un rez-de-chaussée, un étage et des combles. L'édifice est de style néo-classique, à 3 travées et chaînes d'angle en pierre de taille de calcaire. La travée centrale constitue un avant corps en pierre de taille de calcaire surmonté d'un fronton triangulaire percé d'une fenêtre cintrée. La façade nord reprend la même disposition que la façade sud. Cependant, la travée centrale présente quelques éléments qui la différencient : la forte déclivité du terrain vers le nord a nécessité, pour accéder au rez-de-chaussée, la construction de deux volées de marches latérales aboutissant aux deux extrémités d'une petite terrasse à balustrade. Un passage voûté, pratiqué sous la terrasse, donne accès à une cave en soubassement. La porte fenêtre est agrémentée d'une marquise ; deux niches ornées de moulages de statues encadrent la fenêtre de l'étage. Le toit à croupe est couvert d'ardoise ; de part et d'autre du fronton : deux lucarnes en pierre de taille de calcaire ; les cheminées présentent un appareillage de brique et pierre de calcaire. Concernant la disposition intérieure : Au rez-de-chaussée : un hall d'entrée central ; à gauche, sur cour, l'ancienne cuisine ; sur jardin, l'ancienne salle à manger à boiseries peintes et plafond décoré ; suit un petit salon, qui a également conservé son décor d'origine, puis, à droite, un grand salon traversant. La petite extension construite vers 1980 est à usage de cuisine. On accède à l'étage par un escalier de bois à garde-corps en fonte. Les chambres, lingerie et salles de bain n'offrent aucun décor particulier.

Les communs

Situé à l'est de la cour, c'est le seul vestige de l'état ancien de la propriété. Si l'emprise de l'édifice n'a pas varié depuis 1827, élévations et ouvertures ont été remaniées. Lors d'une mutation de propriété, en 1972, ces dépendances abritaient pressoir et cellier.

La maison de gardien

Construite sur 3 niveaux, cave, rez-de-chaussée surélevé et combles, elle présente des élévations enduites à chaines d'angle de brique avec soubassement de granite ; l'entourage des ouvertures est en brique et pierre de calcaire. Notons les deux oculi, de part et d'autre de la fenêtre de combles et les trois boulins de pigeonniers symboliques. La toiture à long pans couverte de tuile présente, sur la façade, une avancée soutenue par quatre aisseliers, décor caractéristique de ce type d'édifice dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le petit appentis nord, autrefois écurie, abrite un puits logé dans l'épaisseur du mur-pignon de la maison ; l'appentis sud, abrite le four à pain.

La serre

Après la démolition de l'ancien logis, c'est le premier édifice que Jules Riom fait construire en 1868. Aucun élément ne permet d'identifier le concepteur ou le fabriquant. Il s'agit d'un palmarium qui s'appuie, au nord, sur un petit édifice à usage de chaufferie. Des réservoirs en zinc situés sous les combles de la maison principale recueillaient l'eau de pluie qui, outre l'alimentation éventuelle d'une salle de bain, était redirigée vers la chaufferie, puis, par un réseau enterré, vers le palmarium.

Le parc

Au nord de la maison principale, l'importante déclivité du terrain a nécessité l'aménagement de six niveaux de dénivelé : dans les années 1990 est créé un jardin de buis offrant, dans l'axe de l'édifice, quatre petites terrasses ; pour ponctuer celles-ci et répondre à la terrasse à balustrade de la maison, un belvédère à garde-corps en ferronnerie regarde en direction de la Sèvre. A l'ouest de la serre, la pente du terrain, plus douce, a permis la plantation d'un parc à l'anglaise dont les sujets les plus âgés sont représentatifs du goût de l'époque : près de la maison, des palmiers (trachycarpus fortunei et chamaerops humilis) puis, des buis (buxus rotundifolia), tilleuls (tilia europaea), marronniers d'Inde (aesculus hippocastanum), cèdres (cedrus atlantica), ifs (taxus baccata), faux acacias (robinia pseudoacacia), vernis du Japon (ailanthus altissima), hêtres pourpres (fagus sylvatica purpurea), platanes (platanus acerifolia et cyprès (taxodium distichum). Au niveau de la Sèvre, on accède à la mare, autrefois "commun de village", par un chemin en lacis. Un mur de soutènement a été mis en scène à la manière d'une fabrique néo romantique : arc en rocaille, contreforts, demie tour servant à dissimuler le mécanisme d'une pompe et belvédère en claustra de terre cuite.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse mécanique, ardoise
  • Plans
    plan massé
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant
  • Jardins
    arbre isolé, groupe d'arbres, pièce de gazon
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • décor stuqué
    • peinture
  • Représentations
    • oiseau
    • feuillage
    • fruit
  • Précision représentations

    La peinture centrale du plafond de l'ancienne salle à manger est quadrilobée, à motifs de nuées, feuilles et fruits ; des boiseries de chêne sculptées de guirlandes de feuillage l'entourent.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    fabrique de jardin, serre, pièce d'eau

Le parc à l'anglaise, créé dans la seconde moitié du XIXe siècle, parfaitement entretenu, offre une serre-palmarium et une pièce d'eau dominée par une fabrique de jardin : un mur néo-romantique.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; B 1918. Papiers terriers de la Barre royale de Nantes. Déclaration du marquisat de Goulaine par la dame Yolande de Goulaine, marquise du dit lieu, 1681 ; folio 285-290.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 25 J 340. Fonds Freslon : Paroisse de Saint-Fiacre : dépouillement des registres paroissiaux pour les familles notables.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 E 159 16. Saint-Fiacre-sur-Maine : registre des décès, l'an 1857.

    p. 2
  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 168 2-8. Cadastre de Saint-Fiacre-sur-Maine : états de sections et matrices, 1828-1952.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 7 P 3255 : Saint-Fiacre-sur-Maine : plans cadastraux, 1827 et 1952.

  • Collection particulière, Philbert. Etude de Mes Jean Artarit et Alain Berthier, notaires à Cerizay (79140). Vente consorts de la Roche-Brochard aux consorts Le Bihan-Arlais-Rabreau, 25 juillet 1972.

Bibliographie

  • PINSON, Félix-Joseph. Dictionnaire des lieux habités du département de la Loire-Inférieure. Nantes : Guéraud et Cie, 1857.

    p. 248
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général