• inventaire topographique
Moulin à farine dit Moulin de Kercabus
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guérande - Guérande
  • Commune Guérande
  • Lieu-dit Kercabus
  • Cadastre 1819 C3 1618  ; 2000 ZS 44

Moulin à vent dont la plus ancienne mention actuellement connue est de 1540, date à laquelle Jacques de Kercabus en fait l'aveu au duc de Bretagne en même temps que du manoir, du domaine et du moulin à eau du même nom. Il avait probablement été construit quelques décennies auparavant, vers la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle. La bibliographie mentionne de manière récurrente l'existence d'un graffiti sur le tableau de l'une des portes hautes de la cage, interprété comme étant la date 1450 : après examen, de l'inscription gravée dans le granite, il nous a semblé que cette lecture ne pouvait être retenue. Le moulin était baillé à ferme par le seigneur à des meuniers-fermiers des environs, et notamment à Jacques Rouxeau en 1656. Une analyse dendrochronologique pratiquée en 2009, montre que l'ensemble des pièces chêne de la trempure a été abattu en automne/hiver 1845-1846, succédant probablement à un mécanisme identique plus ancien et vétuste. L'arbre et le renvoi d'angle semblent avoir été refaits à neuf en 1856, comme le laisse penser cette date gravée sur le rouet vue avant sa dépose en 1977. Le moulin fonctionne, avec des ailes à toiles, jusqu'en 1945, et était quasiment complet lorsqu'il fit l'objet de relevés du centre de Recherche sur les Monuments Historiques en 1972. Non entretenu pendant le dernier quart du XXe siècle, il a perdu sa coiffe, remplacée par une toiture plate en tôle, son arbre, ses ailes et ses mécanismes intérieurs (déposés en 1977), à l'exception des poutres de sa trempure.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle

Moulin dit « à petit-pied », le moulin de Kercabus, est construit en gros moellons équarris grossièrement assisés et conservant par endroit les vestiges d'un enduit au sable et à la chaux. La partie supérieure de la cage paraît avoir été rehaussée de quatre assises de moellons, peut-être au cours de la seconde moitié du XIXe siècle ? Il présente la morphologie singulière de nombre de moulins du Pays de Guérande : une tourelle, formant un pied étroit de 4,35 m de diamètre extérieur, est surmontée d'une cage plus large, d'un diamètre de 5,55 m. L'encorbellement entre les deux niveaux forme un grand chanfrein dont la base, au départ de la tourelle, est marquée par une moulure saillante, peut-être destinée à empêcher les rongeurs de grimper jusqu'à la partie haute du moulin. L'ensemble mesure 6 m de hauteur et était couvert par une toiture conique, autrefois orientable au vent grâce à un guivre. On entre dans la tourelle par une porte en plein-cintre dont l'arc légèrement déprimé est constitué de longs moellons bloqués au mortier ; l'espace intérieur, de plan polygonal, mesure environ 3,30 m dans sa plus grande largeur. Dans l'angle de droite, se trouve une cheminée. Le plancher relevé en 1972, est détruit. À environ 2,20 m de hauteur, dans l'axe de la porte, la tourelle contient un beffroi de trempure formé de deux poutres basses et deux poutres hautes, ces dernières exactement superposées aux premières à 1,40 m de plus haut et qui formaient support pour les meules, actuellement démontées. Ces deux niveaux de poutres sont reliés par quatre poteaux percés de lumières verticales. Engagées dans ces lumières, se trouvent deux poutres mobiles qui pouvaient être réglées en hauteur grâce à des cales. Sur ces deux poutres est posé un palier dont la face supérieure était originellement équipée d'un boîtard, ou crapaudine qui recevait la pointe du petit-fer. Une tringle en fer, aujourd'hui manquante, montant jusque dans la chambre des meules, à l'étage, reliée à l'une des poutres mobiles permettait de régler la hauteur du petit-fer et donc l'écartement des meules pour obtenir une bonne mouture. Une échelle appuyée à la paroi opposée à la porte, permet d'atteindre un petit escalier en équerre situé au niveau de l'encorbellement, par lequel on accède la chambre des meules, de plan circulaire de 4,40 m de diamètre et dont la paroi mesure 1,75 m de hauteur. Sur le sommet du mur est posée une sablière circulaire sur laquelle viraient autrefois la sablière courante et la civière, celle-ci portant l'arbre moteur et le rouet, comme le montre le relevé CRMH de 1972. La fusée qui s'engrenait sur le rouet entraînait le gros-fer qui faisait tourner la meule courante posée sur la meule dormante disposée au centre de la chambre. Les deux portes hautes, non exactement opposées sur le même axe est-ouest, présentent les vestiges de corbeaux en granite qui recevaient le treuil en bois (« travouillet »), qui servait à monter et à descendre les sacs.

  • Murs
    • granite
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Étages
    1 étage carré
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : échelle
  • Énergies
    • énergie éolienne
  • Typologies
    moulin à vent petit-pied
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique. B 1480. Aveux rendus au Roi pour la terre et seigneurie de Kercabus possédées par Pierre de Kercabus (1540), par Jean de Kerpoisson, époux de Jeanne de Kercabus (1606). 1540-1606.

Bibliographie

  • Parc naturel de Brière. Inventaire du petit patrimoine de Guérande. Fiches de renseignement sur les moulins de Guérande, par Josick Lancien, 1996

  • LE DIGOL, Yannick, BERNARD, Vincent, COUTURIER, Yann. Le moulin de Kercabus. Rapport d'étude dendrochronologique, Rennes : Dendrotech, n° DT-2009-027, octobre 2009

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Ville de Guérande