Dossier d’œuvre architecture IA49010783 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Maison de la Secrétainerie, ou Segrétainerie, 31 rue Saint-Jean-de-l'Habit, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 31 rue Saint-Jean-de-l'Habit
  • Cadastre 1813 E 1040 à 1043 ; 2011 F 103
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    dite Secrétainerie, ou Segrétainerie
  • Appellations
    maison de la Secrétainerie ou Segrétainerie
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, cour

Cet édifice, aujourd'hui hors de la clôture de l'abbaye, est l'un des bâtiments qui abritent des éléments parmi les plus anciens de Fontevraud-l'Abbaye.

Principal vestige (avec la maison du 31, rue Saint-Jean-de-l'Habit) des bâtiments qui formèrent le complexe de la Secrétainerie, compris au sein des dépendances de l'abbaye de Fontevraud, cet édifice conserve, dans un état très dégradé une courte partie de la galerie de la fin du XVIe ou du tout début du XVIIe siècle qui en bordait la cour intérieure. Dans ses caves, par ailleurs, sont visibles des éléments d'un système hydraulique et des latrines qui remontent vraisemblablement aux premiers temps de l'abbaye. Par son état général, qui résulte du démantèlement de celle-ci et de l'éventrement des bâtiments de ce secteur lors de l'établissement de l'enceinte pénitentiaire, cette maison témoigne aussi des transformations postrévolutionnaires que connut le site monastique.

Le corps de bâtiment aujourd'hui désigné comme la Secrétainerie ou Segrétainerie, consiste en un tronçon d'un ensemble bien plus important qui comprenait "tous les bâtiments qui environnent la cour de la Secrétennerie". Il s'agit, en effet, dans la partie nord de l'ensemble monastique, au-delà de la clôture des religieuses et de la Cour-du-Dehors, des édifices qui, dans les derniers siècles du fonctionnement de l'abbaye du moins, qui étaient dévolus aux sacristains qui desservaient l'abbatiale, mais connurent aussi d'autres affectations (logement des frères convers, hébergement d'hôtes de passage, réfectoire, geôles, etc.).

Ces bâtiments de service furent plusieurs fois transformés et agrandis ; ils disposaient de jardin au bord de l'Arceau qui, détourné en amont pour composer le réseau hydraulique de l'abbaye, sourdait à leur immédiate proximité.

Une vue de la collection de François-Roger de Gaignières, datée de 1699, montre le complexe assemblage de corps de bâtiments qui constituaient alors la Secrétainerie (avec en second plan le volumineux et médiéval Grand Vendôme) dont l'un, sans doute érigé lors d'un remaniement survenu au cours du XVIIe siècle, formait une belle aile d'axe nord-ouest/sud-est (longue de neuf ou dix travées, avec passage couvert, soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage-carré et comble à surcroît où alternent hautes lucarnes et œils-de-bœuf). Au sud-est, la cour était, sur cette vue, fermée d'une aile qui semble plus ancienne, large et avec un toit ample et doté de nombreuses cheminées.

Les vestiges du bâtiment du 31, rue Saint-Jean-de-l'Habit correspondent à cette aile-ci. Il s'agit là d'un bâtiment qui fut probablement érigé tôt dans le complexe monastique, peut-être dès les premiers temps de l'abbaye et de nombreuses fois repris par la suite. Ce bâtiment (avec celui du 29, rue Saint-Jean-de-l'Habit), a échappé aux destructions qui frappèrent l'abbaye, soit du fait, tout d'abord, des pillages révolutionnaires qui suivirent le départ des frères (1791) et des moniales (1792), dans un second temps des partages nés du dépeçage de l'abbaye en lots (dès 1792) mis en vente nationalement et, enfin, des expropriations et travaux d'aménagement de la prison (vers 1817) qui s'accompagnèrent de la percée d'une nouvelle voie (actuelle rue Saint-Jean-de-l'Habit) qui passe à travers les bâtiments et l'ancienne cour de la Secrétainerie.

Les parties les plus anciennes sont en sous-sol, il s'agit vraisemblablement de latrines, peut-être du XIIe ou du XIIIe siècle. Les autres caves qui forment le sous-sol ainsi que le bâtiment qui les surplombent furent construits entre le XIVe ou au XVIe siècle. En façade ouest les arcades d'une galerie qui ouvrait sur l'ancienne cour sont conservées : deux d'entre elles (la troisième est totalement reprise) et le pan de mur qu'elles portent conservent un décor qui est identique à celui des galeries édifiées en 1580 au bas des façades des infirmeries de la cour Saint-Benoît, dans le Grand Moutier. Il est donc possible que ces arcades de la Secrétainerie datent de la fin du XVIe siècle ou du tout début du XVIIe siècle.

L'ensemble des parties hautes des élévations a été repris à plusieurs reprises entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, au cours des phases de suppression de l'abbaye et de construction de la prison.

Des travaux de dégagement des sous-sols, dans la seconde moitié du XXe siècle, ont permis de mettre au jour les caves de ce bâtiment qui avaient été en partie remblayées au cours du XIXe siècle.

La maison aujourd'hui connue sous le nom de Secrétainerie ne correspond qu'à un tronçon de l'un des corps de bâtiment de cette ancienne dépendance de l'abbaye de Fontevraud, qui formait, autour d'une cour, un édifice important.

Ce bâtiment compte désormais un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage-carré et un étage de comble.

Les façades nord-est et sud-ouest correspondent à d'anciens refends devenus murs extérieurs lorsque les parties qui les poursuivaient furent tronquées. Les remaniements anciens de cet édifice s'y traduisent par les diverses mises en œuvre que l'on peut y discerner (en moyen appareil ou en moellons de tuffeau) et leurs angles et décrochements sont ainsi la trace d'agencements antérieurs. Certaines des baies sont des percements du XIXe siècle, mais on observe aussi des vestiges (obturés ou remaniés) d'anciennes fenêtres ou portes (dont deux à couvrement cintré, au nord). En façade sud-est, les maçonneries sont plus homogènes et présentent semble-t-il un état du XVIIIe siècle, en moyen appareil de tuffeau, avec baies couvertes d'un arc segmentaire.

La façade la plus notable est au nord-est et donnait sur l'ancienne cour de la Secrétainerie. Les deux arcades en plein-cintre à clef saillante qu'elle conserve faisaient originellement partie d'un ensemble de six dont une en retour au sud, formant une galerie sur cour qui portait sans doute une galerie de distribution à l'étage-carré. Les éléments qui en sont préservés sont ornés de pilastres, bandeaux et moulurations qui se poursuivent à l'étage-carré où se prolongent les pilastres colossaux qui montent de fond sur les piles des arcs et sont coiffés là de chapiteaux corinthiens altérés lesquels portent un entablement toscan. Un tel décor reprend très fortement, dans une proportion plus réduite, celui que l'on trouve dans les galeries qui bordent les infirmeries de la cour Saint-Benoît (construites en 1580) et là aussi, au-dessus de chaque arcade, le plein de travée encadré de bandeaux à l'étage devait être surmonté d'une baie (sans doute simple ici, alors qu'elles étaient géminées dans la galerie des infirmeries). S'il restent donc partiellement lisibles, ces éléments sont très dégradés et les parties disparues des murs ont été complétées en moyen appareil de tuffeau au début du XIXe siècle.

Autre élément notable de ce bâtiment, l'enchevêtrement de caves qui se superposèrent progressivement au fil des remaniements que connut le bâtiment depuis le Moyen Âge, enserre notamment des infrastructures hydrauliques qui en contrebas de cette maison rejoignent, par des canalisations, les eaux de l'Arceau, elles-mêmes issues du système de captation des eaux de l'abbaye. Les sous-sols de la Secrétainerie présentent ainsi un petit collecteur qui semble traverser des latrines sans doute aménagées au XIIe ou au XIIIe siècle.

  • Murs
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1989/08/28
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Biens nationaux. District de Saumur, procès-verbaux d'estimation des biens mobiliers de 1ère origine : abbaye de Fontevraud divisée en 19 lots (2 novembre 1792).

    Archives départementales de Maine-et-Loire, Angers : 1 Q 213
    Voir lot n°4
Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine