Dossier d’œuvre architecture IA44004594 | Réalisé par
Lelièvre Françoise
Lelièvre Françoise

Chercheur, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique
Îlot 6, 6bis, quai Boulay-Paty ; rue Pasteur ; 58 à 90 rue du Général-De-Gaulle, Paimbœuf
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Paimbœuf (commune)
  • Commune Paimbœuf
  • Adresse quai Boulay-Paty , rue Pasteur , 58 à 90 rue du Général-De-Gaulle
  • Cadastre 1810 193, 194  ; 1999 A 2ème feuille 135 à 149 ; 150 168

Les deux îlots bordant le quai Boulay-Paty, séparés l'un de l'autre par une ancienne cale, la cale du Bel Abord dite aujourd'hui le passage Neptune, sont le produit d'une opération de lotissement initiée en rive par la duchesse de Lesdiguières sur une partie des terres de la métairie du Bois-Gautier. Dite à la fin du XVIIe siècle alternativement le grand carteron, le bois de la Garenne ou la pièce des Embrasures, la terre comprise entre les franges du fleuve constituées de rochers et de terres vaines et vagues (selon l'aveu de 1629) et l'actuelle rue Pierre-Jubau, va être divisée à partir de 1684 en parcelles régulières desquelles seront soustraits la portion de terrain nécessaire au passage des deux voies parallèles à la Loire, l'actuelle rue du Général-De-Gaulle et la rue du Faisan. Les arrentement des lots, repérés dans les archives notariales et dans les marges d'un registre établi vers 1770 récapitulant les rentes versées, s'étirent sur une décennie, de 1684 à 1693, et pour une grande part le même jour, le 29 mai 1684. Les acquéreurs des lots à bâtir, lorsque les professions sont précisées, sont essentiellement des marchands, voire des artisans (un tonnelier et un menuisier) et pour la parcelle la plus à l'est (actuellement réduite) un prêtre. Le seul registre apportant des précisions sur l'origine des arrentements est cependant incomplet ; il ne concerne pas le quart ouest de l'îlot. Une première campagne de construction de part et d'autre de l'actuelle rue du Général-De-Gaulle suit la cession des lots dont le plan figuré de Paimbœuf rend compte en 1749. Des maisons étroites ne dépassant pas un étage carré pour une ou deux travées, couvertes indifféremment de toits à longs pans ou en pavillon, se dégage de cette première représentation des lieux. Au nord de la rue du côté de la Loire, une maison (n° 60 rue du Général-De-Gaulle), élevée sur trois étages carrés, rompt avec l'échelle des constructions locales et rivalise avec le gabarit des immeubles à logements nantais contemporains. Une restitution de la ville à la fin du XVIIe siècle par les habitants à partir des aveux de 1629 et 1679 précise la situation des premières maisons élevées en rive : maisons en dedans de la rivière qui n'ont que le pignon sur la rue. La différence de niveau entre la rue et la rive (plus basse) a favorisé un niveau de caves dégagé à hauteur du quai, le rez-de-chaussée du côté de la rue correspondant au premier étage du côté de la Loire. Des coursières en charpente (dite galeries), ancrées en façade parfois sur plusieurs niveaux, dominent le fleuve. La fin du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle enregistrent l'ouverture de chantiers au nord liés au nouvel alignement de la rive et du quai. Il s'agit davantage d'un ajustement architectural sur un bâti préexistant (extension, surélévation, modification de façade) que de nouvelles constructions. Les reconstructions sont rares ; elles concernent les maisons n° 102 rue du Général-De-Gaulle au milieu du XVIIIe siècle, les maisons n° 58 et n° 114 au XIXe siècle et n° 124 au milieu du XXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 17e siècle 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

Les maisons sont construites à l'alignement du côté de la rue et à l'alignement du côté du quai sur des parcelles comprises entre cinq et six mètres de large pour une douzaine de mètres de profondeur. Un premier front bâti irrégulier né de la première campagne de construction est cependant encore perceptible en élévation depuis le quai, un certain nombre de façades se trouvant actuellement en retrait à partir du premier ou du deuxième étage. Le nouvel alignement du quai imposé dans le deuxième quart du XIXe siècle a permis une extension de la maison, son doublement par un second corps de bâtiment ou par une terrasse jusqu'à la ligne de quai, l'alignement de la façade nord de la maison n° 60 rue Général-de-Gaulle servant de référence. Des trente unités habitées en rive, émerge actuellement un type : la maison construite sur un niveau de cave, d'un étage carré (exceptionnellement deux) sommé d'un niveau de comble fréquemment à surcroît, de deux pièces en profondeur par niveau. L'enquête a montré qu'un nombre important de maisons, qu'elles soient desservies par un escalier en charpente articulant les deux corps ou par un escalier latéral droit en charpente ancré dans l'un des murs mitoyens du premier corps sur la rue, présentent de façon récurrente une différence de niveau de planchers entre la pièce sur la rue et celle située du côté du fleuve. La disparition totale des coursières du côté du quai nous prive d'éléments de datation. Elles sont malgré tout parfois encore décelables ; pour l'exemple, la partition de la maison n° 108 Général-de-Gaulle dont la coupe rend compte du mode d'extension du module originel (de la rue à la rive) : un corps de bâtiment sur la rue couvert d'un toit en pavillon, l'emprise des coursières et l'extension récente en appentis du côté du fleuve. Il est difficile d'appréhender l'importance des interventions ; pour l'exemple : la maison n° 74 rue du Général-De-Gaulle doublée en profondeur au XIXe siècle, comportait au début du XXe siècle une seule travée centrée en façade sur la rue. A la façade recomposée, comportant désormais deux travées, a été ajoutée une lucarne centrale inspirée du modèle de celles présentes sur les maisons construites autour des années 1770 (voir maisons n° 31, 35 rue du Général-De-Gaulle). Sur la vue aérienne, apparaît (pour cette même maison) une césure entre le corps sur le quai et le corps sur la rue plus élevée ; on enregistre la même rupture au niveau des planchers du premier étage. Les petites fenêtres carrées éclairant le niveau du comble du côté de la Loire ont été supprimées. Un escalier élevé dans l'axe de l'entrée à partir de la rue, droit, étroit, ancré d'un côté dans le pignon ouest de la maison originelle et de l'autre porté par un poteau en pitchpin montant de fond, permet d'accéder à l'étage.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Lelièvre Françoise
Lelièvre Françoise

Chercheur, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.

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