Dossier d’œuvre architecture IA72000528 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Église paroissiale Saint-Martin de Chenu
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lude (Le) - Le Lude
  • Commune Chenu
  • Lieu-dit
  • Adresse place de l' Église
  • Cadastre 1812 D2 296  ; 1845 C2 305  ; 1947 C2 402  ; 2008 C2 402

Il y a peu d'informations sur l'église paroissiale de Chenu sinon qu'elle est placée sous le vocable de Saint-Martin de Tours et que la seigneurie de la paroisse était aux chanoines du chapître de Saint-Martin de Tours. Il est possible qu'un édifice du haut Moyen Age ou même plus ancien existait à cet emplacement (Chenu possède de nombreux vestiges de l'époque gallo-romaine). Une église romane de plan allongé terminée par une abside existe au XIIe siècle. Elle fut profondément remaniée au XVIe siècle par la reconstruction du chœur, l'adjonction de deux chapelles latérales et un clocher. Cette église possède un décor sculpté remarquable (chapiteaux, retables et porte) et des voûtes d'ogives élégantes comparables à celles de l'église de La Bruère placée sous le même vocable dépendant des mêmes chanoines de Saint-Martin de Tours. Le clocher en charpente fut démoli en 1882 et remplacé par un autre clocher construit sur la façade occidentale et renforcé par une tribune à l'intérieur. Une sacristie construite en 1878, dans l'angle nord-est de l'édifice par l'agent voyer de l'arrondissement l'architecte Édouard Sevin, fut démolie vers 1960.

Le plan de cet édifice est atypique dans la mesure où il s'agit d'un édifice roman complètement remanié à la fin du XVe siècle ou au tout début du XVIe siècle. La façade, selon les relevés effectués en 1882, possédait un appareil décoratif soigné d'époque romane. Les murs de la nef sont dans un petit appareil hétérogène, presque cubique en ce qui concerne la première travée du mur nord. Des baies en plein cintre sont ouvertes juste au-dessous des sablières soulignées par une corniche de modillons. Ces baies ont été bizarrement bouchées pour permettre la confection de très petites baies étroites (a-t-on songé à restreindre la largeur de la nef et à créer des bas-côtés voûtés obligeant la fermeture des baies romanes pour laisser la place à de simples aérations ?). Cette église romane était composée d'une abside ornée de chapiteaux de feuilles d'acanthe du XIIe siècle. La 4e travée de la dite nef est encore aujourd'hui occupée par les piliers de soubassement de l'ancien clocher (aujourd'hui démoli) qui était constitué d'une fine et haute flèche de bois. Ces quatre piliers supportent une travée de voûtes d'ogives flanquée de deux bas-côtés étroits (ou passages) permettant de communiquer avec les chapelles flanquant le chœur. Ce clocher était accessible par un escalier en vis demi-hors-œuvre toujours existant placé sur le flanc droit de la nef. Les chapelles axées flanquant le chœur sont composées de deux travées de voûtes plus sobres que celles du chœur. Le retable de l'autel majeur est une construction qui ferme le chœur et qui déborde sur les piliers adjacents avec deux niches surmontées de cartouches portant la date 1653 divisée en deux parties. L'église a fait l'objet de rénovation et d'embellissements dans le 3e quart du XVIIIe siècle : en 1760, les stalles du chœur furent repeintes et les lambris de recouvrement de la charpente de la nef refaits (dates portées). En 1837, le sculpteur Zaniter dessine deux retables en pierre pour les chapelles flanquant le chœur. Ils sont exécutés par Charles Baudrier, homme de l'art à Château-la-Vallière. En 1844, les vitraux sont vendus par le prêtre pour l'entretien de l'église en mauvaise état. À partir des années 1878, la commune de Chenu s'inquiète des fissures qui menacent la stabilité de la croisée du clocher. Après quelques années d'hésitations, elle fait appel à l'architecte du Mans Pascal Vérité qui fait des devis, jugés trop chers. Une autre solution est alors recherchée, et en 1882, on décide de démolir le vieux clocher et on projette les plans d'une façade remaniée et confortée pour supporter le nouveau clocher (cf. plans joints). Ces transformations devaient s'accompagner d'une modification complète de la nef rétrécie pour supporter des voûtes d'ogives et aménager des bas-côtés dans l'alignement des piliers du vieux clocher. Seul le clocher prétexte à l'édification d'une tribune qui a raccourci la nef, a été réalisé. D'importantes verrières ont été vendues et remontées en Angleterre.

  • Murs
    • silex
    • calcaire
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Couvrements
    • voûte d'ogives bombée
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-œuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1963/02/22
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Chenu (Sarthe). Église Saint-Martin. Dossier de classement au titre des Monuments Historiques (1961-1963) ; dossier de travaux de restauration (1977-1996).

Bibliographie

  • CALENDINI, Louis. Monsieur Laigneau de Langellerie, curé de la Bruère. Annales fléchoises et la vallée du Loir, tome 14, 1913.

    p. 151-159.
  • Commune de Chenu : bénédiction de la cloche Marie en 1732. Dans : Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Sarthe. Archives civiles. Séries A à E et supplément. Tome premier. Le Mans : impr. Ed. Monnoyer, 1870.

    p. 384.
  • Église de Chenu : statue de sainte Catherine et table de communion. Province du Maine, tome 79, 1977.

    p. 230.
  • Église de Chenu : trois toiles du XIXe siècle. Province du Maine, tome 92, 1990.

    p. 105.
  • Église Saint-Martin de Chenu. Province du Maine, 1964.

    p. 156-159.
  • FROGER, Louis. Églises et presbytères de l'arrondissement de la Flèche en 1801. Province du Maine, tome XIII, 1905.

  • GIRAULT, Charles. Régime de la première séparation dans la Sarthe (1794-1802) : le statut légal des églises. Revue historique et archéologique du Maine, 1925, tome 81.

    p. 85-114 ; 173-199 ; 370-388.
  • GIRAULT, Charles. Les biens d'Église dans la Sarthe à la fin du XVIIIe siècle. Province du Maine, 1949, tome 51.

    p. 129-131 ; 146 ; 154-155.
  • GIRAULT, Charles. Les biens d'Église dans la Sarthe à la fin du XVIIIe siècle. Province du Maine, 1950, tome 52.

    p. 14-34, 91-93.
  • GRANBOULAN, Anne. De la paroisse à la cathédrale : une approche renouvelée du vitrail roman dans l'ouest. Revue de l'art, n° 103, 1994.

    p. 42-52.
  • LÉCUREUX, Lucien. Peintures murales du Moyen Age récemment découvertes dans l'ancien diocèse du Mans. Bulletin monumental, tome 76, 1912.

    p. 577.
  • LEDRU, Ambroise. Répertoire des monuments et des objets anciens ... existant ou trouvés dans les départements de la Sarthe et de la Mayenne. Marseille : Lafitte reprints, 1981.

    p. 57.
  • PALONKA-LAVENANT, Anetta. François Salé (1665). Peintre dans le Maine au milieu du XVIIe siècle. Revue historique et archéologique du Maine, tome 148, 1997.

    p. 161-177.
  • UZUREAU, F. Angevines de la Mayenne et de Sarthe. Revue historique et archéologique du Maine, 1910, tome 68.

    p. 135-157.

Documents figurés

  • Sarthe. EÉglise de Chenu. Principales phases de construction de l'édifice, plan de SCHMULCKE-MOLLARD, Christiane (ACMH), [1989].

Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général