Dossier d’œuvre architecture IA85002581 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Canal ou rigole de Bourneau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Maillé
  • Cadastre 1835 B, C, D  ; 2020 OD, WH, WI, OB
  • Dénominations
    canal
  • Parties constituantes non étudiées
    chemin de halage, passerelle

Le canal ou rigole de Bourneau a succédé à un cours d'eau du même nom, le bief de Bourneau qui, depuis le 18e siècle sans doute (il n'apparaît pas sur la carte de la région par Claude Masse en 1720), serpentait à travers les marais mouillés de Maillé. Le plan cadastral de 1835 montre son cours, irrégulier, dans lequel se jetait une foule de petits fossés. Le bief s'élargissait et se régularisait en arrivant au sud du bourg de Maillé, avant de se jeter dans le port, et après avoir contourné la ferme de la Hausse par le nord.

Le creusement du canal (en fait redressement de l'ancien bief) intervient dans le cadre des travaux décidés par l'ordonnance royale du 24 août 1833 pour l'aménagement du bassin de la Sèvre Niortaise. L'ouvrage doit faire partie des grands canaux ou rigoles destinés à faciliter l'écoulement de l'eau dans les marais mouillés. En l'occurrence, il doit permettre de raccourcir la distance parcourue par l'eau entre la Vieille Autise à l'est et la Sèvre Niortaise à l'ouest, évitant le large contour de Bazoin et de la Croix des Marie. Le choix est fait de reprendre l'essentiel de l'itinéraire du bief de Bourneau en le redressant et en le régularisant. Le nouveau canal s'en écarte toutefois vers le sud entre Andremont et la Pichonnière (l'ancien bief demeure aujourd'hui au pied des terres hautes du Bas de la Chapelle).

Le projet (plans, devis, cahier des charges...) est présenté en 1847 et comprend deux options qui ont en commun de faire aboutir le canal dans le port de Maillé. Celle émise le 27 mai par l'ingénieur des Ponts et Chaussées Ritter, la plus longue (sur 4479 mètres), prévoit de raccorder l'ouvrage au canal de la Vieille Autise au niveau du pont de l'Ouillette, au sud-est de la Grande Bernegoue ; l'autre option, présentée le 15 octobre par l'ingénieur Lambert, se contente de faire commencer le nouveau canal à la Jeune Autise, au sud du même hameau. C'est finalement cette seconde option qui est retenue.

A la suite de la déclaration d'utilité publique adoptée le 20 juin 1850, il faut attendre le 12 juin 1852 pour que les travaux soient adjugés à François Allard, entrepreneur à Courçon. Mais celui-ci fait finalement défaut et est remplacé le 6 mars 1854 par Charles Baudry, entrepreneur à Maillé. Or, celui-ci est à son tour écarté deux ans plus tard, étant incapable de mener le chantier à terme. Le 17 janvier 1856, l'opération est confiée à un troisième entrepreneur, Pierre Manteau, du Mazeau, avec une augmentation de prix de 10 296 francs (sur un total estimé en 1847 à 26 000 francs).

Enfin achevé, l'ouvrage est complété en 1860 par la canalisation de la rivière de la Vieille Autise entre le pont de la Grande Bernegoue et la tête du canal de Bourneau, près d'Andremont, en même temps que le creusement du canal d'Andremont, à Damvix, à l'est de la Grande Bernegoue. Le tout forme alors, avec le canal de Ret, un linéaire complet entre la rigole de la Rive droite, au Mazeau, et la Sèvre Niortaise via le grand port de Maillé. Quant à l'ancien bief de Bourneau, désormais inutile, le conseil municipal du 2 février 1857 autorise le maire à le vendre aux riverains.

Enfin, en 1895, on trace le chemin de halage qui longe la rive gauche de la Vieille Autise et relie dès lors la Grande Bernegoue à la tête amont de la rigole de Bourneau. A cette occasion est construit le pont qui enjambe la Vieille Autise et marque l'entrée du canal.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 19e siècle

Le canal ou rigole de Bourneau s'écoule à travers les marais mouillés de la commune de Maillé. Long de 3,1 kilomètres, il prend naissance au sud du hameau de la Grande Bernegoue, sur la rive droite de la Vieille Autise, puis forme un large arc de cercle au sud de Maillé, le long des terres hautes d'Andremont, de la Chapelle et de la Pichonnière. Il traverse ensuite en ligne droite les marais de Bourneau pour aboutir au port de Maillé, à travers un barrage éclusé. Le canal est traversé par deux ponts, l'un sur la route D15, au sud de la Pichonnière, l'autre dans les marais de Bourneau, au sud du bourg. Le chemin de halage qui longe le canal sur sa rive droite, franchit lui-même quatre fossés par des passerelles.

  • Murs
    • terre
  • Couvrements
  • Statut de la propriété
    propriété publique, Propriété de l'Union des Marais Mouillés.

Documents d'archives

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 743. 1895-1896 : ouverture du chemin communal de la Bernegoue à la rigole de Bourneau et construction d'un pont sur la Vieille Autise.

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 906. 1825-1858 : ouverture du canal du Nouveau Béjou et de la rigole de Bourneau, à Damvix et Maillé.

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 907. 1838-1890 : construction d'un pont en charpente sur l'Autise entre les deux Bernegoues de Maillé et Damvix (1838-1842) ; restauration du pont des Bernegoues sur l'Autise (1853-1856) ; prolongement de la rigole de Bourneau (1858) ; prolongement du canal de Reth et construction d'un pont en maçonnerie (1858-1860) ; exhaussement du pont de la Mare sur la rigole de Bourneau (1858) ; curage de la Grande Naide de Maillé (1859-1861) ; élargissement de la rigole de Bourneau (1861-1862) ; curage et rectification du plafond de la rigole de Bourneau entre le pont de la Pichonnière et le barrage de Maillé (1890).

  • Archives municipales de Maillé ; 1 D 1 à 15. Registres des délibérations du conseil municipal depuis 1821.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Maillé, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 132 ; complété par l'exemplaire conservé en mairie).

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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