Dossier d’œuvre architecture IA85003388 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Demeure dite le Logis d'Aziré, actuellement maison, 44 chemin de la Chapelle
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Benet
  • Lieu-dit Aziré
  • Adresse 44 chemin de la Chapelle
  • Cadastre 1835 G 422  ; 2023 AL 32
  • Dénominations
    demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, mur de clôture, hangar agricole, grange, étable, escalier indépendant

Des éléments défensifs, des dates et des inscriptions

Ce lieu était le siège de la seigneurie d'Aziré, détenue vers 1400 par Geoffroy de Fougery, époux de Jeanne Béchillon. En 1427, il lègue ce fief à sa fille, Jeanne, épouse de Louis Chastegner, seigneur de Réaumur et d'Antigny. Parmi les bâtiments actuels, une partie (aile est) pourrait remonter à la fin du Moyen Age ou au XVIe siècle, comme le laissent penser quelques éléments de défense ou de fortification : tours d'angles, meurtrières... Le logis peut avoir été reconstruit au XVIIe siècle. Une clé de linteau, sans doute d'une ancienne porte en arc en plein cintre, a été trouvée dans des décombres. Elle porte cette inscription, dans un écusson et au-dessus d'une étoile à cinq branches : "EERE.LOG / IS&PDP.16 / 18.ET MOY / &DP 1630". Cette inscription n'a pu être déchiffrée, mis à part les date 1618 et 1630 qui pourraient se rapporter à deux campagnes de travaux, ou bien au début et à la fin de l'une.

Trois autres inscriptions observées à l'intérieur du logis (voir le dossier qui leur est consacré), remontent à ce premier tiers du 17e siècle. L'une se termine en effet par la date 1626. Elles ont été curieusement gravées sur l'encadrement d'une baie à l'étage du logis, ouvrant à l'ouest. Leur contenu, issu de la Bible, laisse entrevoir l'acte de protestants, d'où peut-être la volonté de les dissimuler en les gravant à cet endroit (à moins que les pierres aient été déplacées).

Un plan carré qui a peu évolué

Une grande partie des bâtiments actuels apparaît en tout cas sur le plan cadastral de 1835. La disposition en U fermé autour d'une première cour a été majoritairement conservée, si ce n'est que l'aile ouest de communs et le bâtiment qui fermait la cour sur le chemin au sud-ouest (dont probablement une quatrième tour carrée) ont disparu. L'aile ouest a été reconstruite en arrière de la précédente, ouvrant davantage l'accès à la cour (qui était donc beaucoup plus étroit à l'origine). En revanche, sur le plan cadastral de 1835, apparaissent bien le hangar à droite de l'entrée, l'aile est de communs et la tour carrée qui la termine au sud-est, et enfin le logis, encadré côté nord par ses deux tours carrées. Le plan représente aussi les petites dépendances au nord-est de la seconde cour.

Le cadastre de 1835 précise que la propriété comprenait aussi la parcelle close de murs qui s'étend à l'est, alors occupée en jardin, une aire à battre le blé située au nord-ouest (là où se trouve maintenant un hangar), et enfin la vaste parcelle de terre, appelée "le Renclos", qui s'étire au nord. On observe aussi l'existence à cette époque d'un canal commençant face à la propriété, au sud du chemin, et filant vers le sud-ouest, jusqu'au bief de Sainte-Christine à Aziré (future rigole d'Aziré). Une grande partie des marais situés de part et d'autre de ce canal, dépendaient aussi du Logis d'Aziré.

En 1781, le Logis appartient à Marie-Angélique Desprez puis, en 1784, à André-Philippe Méchain, et en 1794 à Thomas et Marie-Thérèse Rouget de Lisle. En 1835, le domaine appartient pour moitié à Marie-Madeleine Jamois, veuve de Charles Bastard (1770-1807), de Bouillé-Courdault ; et pour l'autre moitié à son fils, Emmanuel Bastard (1805-1876), maire de cette même commune où il se marie en 1836 avec Marie Baudet, et où il demeure au château de Bouillé. Le 4 août 1876, la déclaration de succession d'Emmanuel Bastard, décédé le 9 février précédent, comprend bien le Logis d'Aziré parmi ses biens propres, affermée depuis 1873 à Charles Mercier. Après Emmanuel Bastard, le domaine passe à sa fille et ses descendants (famille Angibaud puis François du Temps).

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle, 16e siècle, 2e quart 17e siècle, 18e siècle
  • Dates
    • 1618, porte la date
    • 1626, porte la date
    • 1630, porte la date

Le Logis d'Aziré est situé à l'entrée ouest du hameau du même nom. Il est construit sur les terres hautes mais à la limite avec les marais qui s'étendent au sud, de l'autre côté du chemin. Les bâtiments sont principalement répartis sur les quatre côtés d'une grande cour qui ouvre sur le chemin. Une aile de communs, sous un toit en appentis, occupe le côté ouest de la cour. Celle-ci est délimitée au sud-est par un hangar en pierre dont une des baies, sur le mur gouttereau sud, est chanfreinée, de même qu'une autre, sur le mur pignon ouest, à côté de la grande porte charretière. Une tour carrée occupe l'angle sud-est de l'ensemble.

L'aile qui ferme la cour à l'est est haute d'un étage. Construite en moellons équarris soigneusement disposés, elle est essentiellement constituée de dépendances (grange, étable...) et se termine au nord par un hangar. Abrité sous celui-ci, un escalier en pierre monte à l'étage du bâtiment, lequel est notamment éclairé par une baie haute et étroite, à appui mouluré et encadrement chanfreiné. Sous le hangar, une porte à linteau droit communique avec le logis, à côté des vestiges d'une porte en arc en plein cintre, murée. Une autre ouverture donne vers le jardin clos de murs, qui s'étend à l'est. De ce côté-ci, l'élévation du bâtiment, encadrée par les deux tours d'angles carrées, présente plusieurs petites baies, une porte en arc en plein cintre, murée, ainsi que, au sommet, des meurtrières. Le corps de bâtiment qui assure la jonction entre le hangar, le logis et la tour carrée nord-est, est couvert d'un toit en appentis.

Le logis occupe le côté nord de la cour. Il présente en façade, au sud, quatre travées d'ouvertures, dont plusieurs possèdent un appui mouluré. D'autres baies, de différentes tailles, souvent à encadrement chanfreiné, sont observées sur les murs pignons est et ouest. La façade nord présente notamment une travées de larges ouvertures, avec plein de travées appareillé. A côté se trouve un ébrasement aménagé dans l'épaisseur du mur et à demi-muré. Un couloir traversant dessert l'intérieur du logis. On y trouve une cheminée (remontée) à montants moulurés et dont le linteau est orné d'une coquille (XVIIIe siècle). Une autre cheminée présente un manteau massif et des jambages en encorbellement (XVIIe siècle ?).

Le logis est encadré, côté nord, par les deux tours d'angles carrées. La tour ouest a été arasée et présente désormais un toit en appentis ; la tour orientale est en grande partie démolie. Une seconde cour s'étend alors vers le nord. Elle aussi fermée par un mur de clôture, elle comprend au nord-est une grange, un toit à porcs et un logement. Une grange se trouve au nord de l'ensemble.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 211 à 222 et 3477 (voir aussi l'exemplaire en mairie). 1835-1962 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Benet.

  • Archives départementales de la Vendée ; 2 Q 6095, fol. 95v. 1876, 4 août : déclaration de succession d'Emmanuel Bastard époux Baudet, à Bouillé-Courdault.

Bibliographie

  • AILLERY, E., abbé. Chroniques paroissiales, tome 5, 1903-1904.

    p. 173
  • Benet, Lesson, Sainte-Christine, Groupe SCRHIBEs, Savoirs, créations, recherches historiques et informations sur Benet et ses environs, 2013, Fontenay-le-Comte : Lussaud, 2013, 308 p.

    p. 218

Documents figurés

  • Plan cadastral de Benet, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 20).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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