Dossier d’œuvre architecture IA85003339 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Ferme dite la Cour de Cellette, actuellement maisons, 90 et 94 rue de la Frémondière
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Benet
  • Lieu-dit Cellette
  • Adresse 90 et 94 rue de la Frémondière
  • Cadastre 1835 C 1313, 1314  ; 1835 D 1076  ; 2023 AH 14, 18
  • Précisions anciennement commune de Sainte-Christine
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, mur de clôture, portail, écurie, étable, grange, hangar agricole, pigeonnier

A cet emplacement se situait, jusqu'à la Révolution, le siège de la seigneurie de Celette (ou Cellette) détenue par le chapitre de la cathédrale de La Rochelle et dépendant de l'abbaye de Nieul-sur-l'Autise. Le 8 novembre 1784, Pierre Morain, marchand à Benet, rend ainsi déclaration aux chanoines du chapitre, pour des biens qu'il détient dans leur seigneurie de Celette.

A la Révolution, la métairie de la Cour de Celette est saisie comme bien national, puis vendue aux enchères le 24 mai 1791. Elle est acquise par par Thomas-Jean Main (1745-1821), industriel chamoiseur à Niort (la veille, il a acheté de la même façon l'ancien prieuré de Sainte-Christine). La métairie passe ensuite à son frère, Thomas-Venant Main (1749-1836), négociant à Niort, époux de Marie-Rosalie Brisson, puis au fils de celui-ci, Thomas-Hippolyte Main (1777-1860), demeurant à Paris. Ce dernier va se distinguer en faisant un legs à la ville de Niort pour construire les ponts qui franchissent la Sèvre Niortaise au cœur de la ville, appelés les ponts Main (près d'eux, sur le port Boinot, un monument a été érigé en 1903 à sa mémoire).

La métairie de la Cour de Celette apparaît sur le plan cadastral de 1835, occupant le même emplacement qu'aujourd'hui, c'est-à-dire deux ensembles de bâtiments en retrait par rapport à la voie et de part et d'autre d'une voie d'accès ; et un troisième au sud de la rue, sans oublier toutes les terres autour. La voie d'accès entre les deux ensembles nord constitue à cette époque un chemin qui mène vers le nord.

Dans la seconde moitié du 19e siècle, la Cour de Celette passe à Pierre Desmier (1815-1873) et son épouse, Joséphine Guinefolleau (1823-1911). Pierre Desmier (dont les parents demeuraient au Vieux Logis voisin, à l'est) meurt à Celette en 1873, et la gestion du domaine est reprise par sa veuve, remariée avec Jean Benoit, puis par son petit-fils, Alexandre Desmier (né en 1869), époux de Clémence Lucas. La date 1892 est inscrite sur la façade de la grande écurie-étable. Le logis quant à lui est reconstruit en 1900 (date portée au sommet de la façade) pour le compte de Joséphine Guinefolleau veuve Desmier, selon le cadastre. Il marque dans la pierre la réussite économique et sociale de la famille. Le corps de bâtiment à l'arrière du logis semble toutefois plus ancien (milieu du XIXe siècle ?), de même que les dépendances situées au sud de la rue. Celles-ci ont succédé, sans doute dans la seconde moitié du XIXe siècle, au bâtiment plus vaste représenté sur le plan cadastral de 1835.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle, limite 19e siècle 20e siècle
  • Dates
    • 1892, porte la date
    • 1900, porte la date

Les bâtiments de cette vaste ferme se situent de part et d'autre de la rue, en retrait par rapport à la voie, et au sein de deux clos de murs. On observe ainsi le logis au nord-ouest, un premier ensemble de dépendances au nord-est et un second au sud. Le logis et le premier ensemble sont séparés par une voie d'accès qui ouvre par un portail à piliers maçonnés en brique et en pierre, surmontés de boules. A côté du pilier ouest, sur le mur de clôture, la lettre A (sans doute l'initiale d'Alexandre Desmier) est formée en briques.

A droite, s'élève une vaste grange-écurie-étable à laquelle était adossée un hangar dont il ne reste que les piliers en pierre. La façade du bâtiment est ordonnancée par des chaînes harpées en pierre et en brique et par cinq travées d'ouvertures aux encadrements également en pierre et en brique, avec linteau en arc segmentaire et clé de linteau saillante. La travée centrale comprend une porte plus large que les autres et un oculus. Celui-ci est entouré par la date 1892 constituée de briques. On relève aussi une baie ovale en métal, avec fronton en arc en plein cintre ; peut-être s'agit-il d'un remploi (une ancienne lucarne de toit du logis ?).

Le logis s'élève au nord-ouest de l'ensemble. Prolongé à gauche par une petite cour et des remises, il est précédé par une terrasse et un jardin que délimite un mur avec les vestiges d'une grille en ferronnerie. La terrasse possède un garde-corps en faux bois de ciment et surplombe un bassin. Le logis comprend un corps central à trois niveaux, avec façade sur le mur pignon, encadré par deux ailes à deux niveaux (sans compter le soubassement). Un quatrième corps de bâtiment, couvert d'un toit à croupes, court tout le long des trois premiers, côté nord. Le corps principal et ses deux ailes forment une parfaite symétrie. Sous des toits à débordement, l'ensemble présente un total de sept travées d'ouvertures : deux pour chaque aile, trois pour le corps principal. Les encadrements des baies sont saillants, les appuis moulurés et les clés de linteaux saillantes. Des pilastres encadrent la façade du corps principal sur laquelle on compte trois baies au rez-de-chaussée, deux à l'étage et une, jumelée, à l'étage en surcroît. Au rez-de-chaussée, la porte centrale et les deux baies qui l'encadrent sont réunies sous une imposante marquise en métal et en verre, soutenue par des consoles en rinceaux floraux.

Au sud, de l'autre côté de la voie, se trouve le second ensemble de dépendances. Il regroupe des hangars en pierre ou en métal, des remises et une grange avec fenil dont la porte est surmontée de boulins à pigeons.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon
  • Typologies
    Ferme à bâtiments séparés ; Maison de maître ; 7
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 2326 à 2330 et 3644. 1835-1962 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Sainte-Christine.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 559. 1791, 24 mai : vente de la métairie de la Cour de Celette, à Sainte-Christine, en tant que bien national, à Thomas-Jean Main.

  • Archives départementales de la Vienne ; H supplément 3. 1784, 8 novembre : déclaration rendue par Pierre Morain, marchand à Benet, aux chanoines du chapitre de la Rochelle, seigneurs de la seigneurie de la Celette, paroisse de Sainte-Christine, dépendant de l'abbaye de Nieul-sur-l'Autise.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Sainte-Christine, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 203).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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