Le plan cadastral de 1835 indique l'existence à cet emplacement d'une ferme s'étendant aussi sur la propriété voisine, à l'ouest. A cette époque, l'ensemble appartient à Louis Morisseau (1787-1857), cultivateur, époux de Françoise Baron (1785-1870). Ses parents, Pierre Morisseau (1756-1787) et Jeanne Thibaudeau (1752-1830) habitaient probablement déjà à la Poublée, où cette dernière est décédée en 1830. Après Louis Morisseau, la ferme passe à son gendre, François Ery, époux de Françoise Morisseau, et à son fils, Charles Morisseau (qui fera ensuite construire la ferme à l'est, actuel n° 81). Au cadastre de 1889, la ferme est divisée en trois logements : le premier, à l'ouest (actuel n° 75), est détenu par Charles Héry époux de Philomène Bouhier ; l'autre, au centre (entrée de la cour de l'actuel n° 79), par son frère, Désiré Héry (1853-1933), cultivateur, époux de Marie Larignon puis d'Adèle Lucas ; le troisième, à l'est (actuel n° 79) au gendre de Charles Morisseau, Pierre Soulisse (dont le fils, Alexandre habitera ensuite au n° 81, laissant cette troisième partie à Désiré Héry).

Selon le cadastre, Désiré Héry fait reconstruire sa partie en 1879 (cinq ans après son frère pour sa propre partie, à l'ouest). Veuf d'Adèle Lucas en 1896, il reste seul avec ses enfants Raymond et Claire. Criblé de dettes, ses biens sont saisis et vendus aux enchères le 8 janvier 1899, en mairie du Mazeau. La maison comprend alors "une chambre basse avec corridor, grenier au-dessus, grange et écurie, puits commun avec Charles Héry, jardin devant, quaireux et port commun", le tout "confrontant du levant à Soulisse [actuel n° 81], du midi à un port commun, du couchant à Charles Héry [actuel n° 75]".

Alexandre Lucas (1874-1924), cultivateur, se porte acquéreur de cette petite propriété. Les parents de son épouse, Léontine Ravard (1878-1966), habitent, eux, la première ferme du hameau, à l'ouest (actuel n° 58). En 1912, la foudre frappe la ferme de Charles Héry, à l'ouest, et l'incendie se propage à ces bâtiments-ci, notamment l'habitation qui se trouvait à l'emplacement de l'entrée actuelle de la cour. Alexandre Lucas fait alors démolir les anciennes bâtisses et construire à la place le logis actuel. Après la mort d'Alexandre Lucas en 1924, lui succèdent sa fille Marie (1898-1930) et son mari Louis Manteau (1896-1944).