Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.
- inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de la Vendée
Dossier non géolocalisé
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Dénominationsferme, maison
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Aires d'étudesVallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
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Adresse
- Commune : Le Mazeau
En dehors des éléments remarquables du patrimoine, l'inventaire a permis de relever 149 maisons et fermes ou anciennes fermes situées dans la zone d'un kilomètre à partir de la Sèvre Niortaise ou dans le bourg et les hameaux qui le voisinent. Ont été prises en compte les constructions antérieures aux années 1960, à l'exception de celles pour lesquelles de récents remaniements rendent l'état d'origine illisible. Parmi ces 149 maisons et fermes ou anciennes fermes, 79 (dont 7 étudiées) ont fait l'objet d'un dossier documentaire en raison de leur intérêt patrimonial ou de leur représentativité, et 70 d'un simple repérage à des fins statistiques.
L'habitat observé au Mazeau est révélateur du développement du village puis de la commune à partir de la 2e moitié du XIXe siècle, et surtout à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Le village, dépendant de Saint-Sigismond jusqu'en 1889, existe depuis la fin du Moyen Age au moins, mais aucune trace de cette époque ne demeure. C'est à peine si l'on décèle des éléments semblant remonter aux 17e et 18e siècles : à l'ancienne ferme de Château Musset (siège d'une seigneurie), sur une petite baie à encadrement chanfreiné située 7 impasse des Peupliers, ou encore dans une petite habitation avec escalier extérieur en pierre, 51 rue Principale. Le nombre d'habitations semblant remonter à la première moitié du XIXe siècle reste faible (15, soit 10 % du total). Il s'agit la plupart du temps de petits logements, constitués d'un rez-de-chaussée et d'une grenier, avec en façade une travée d'ouvertures et deux baies au rez-de-chaussée, dont la porte latérale.
L'aménagement des marais mouillés au milieu du XIXe siècle, avec notamment le creusement de la rigole de la Rive droite et le recalibrage de la Sèvre Niortaise, permet une meilleure régulation des niveaux d'eau, donc le développement de l'activité économique mais aussi de l'implantation de l'habitat dans les marais mêmes. L'élevage et l'exploitation du bois sont des facteurs d'un certain enrichissement. Devenu commune en 1889, Le Mazeau voit dès lors son nombre d'habitants croître et, avec lui, le nombre de nouvelles habitations ou d'anciennes habitations reconstruites. 91 (soit 61 %) des 149 habitations relevées au cours de l'inventaire, remontent en tout ou partie à la seconde moitié du XIXe siècle. Si ce phénomène est observé dans les communes voisines, ici il se distingue par le fait de s'accélérer à la fin du siècle et de se maintenir pendant les premières décennies du XXe siècle, alors que l'exode rural sévit pourtant. 95 % des habitations (142) ont été édifiées, en tout ou partie, entre 1850 et 1930. 64 % (96) l'ont été après 1880. La vitalité économique de la commune s'exprime aussi dans les 8 maisons de maître observées, dont les dimensions et l'architecture incarnent dans la pierre la réussite de leurs commanditaires.
Le rythme de nouvelles constructions chute à partir de l'entre-deux-guerres. 2 habitations construites entre 1930 et 1950 environ présentent une architecture inspirée de l'architecture de villégiature (5 route de Sainte-Christine, 238 route des Cabanes). Dans les années 1950-1960, les nouveaux canons architecturaux élargissent les ouvertures et allient matériaux traditionnels et matériaux plus modernes, comme on peut le voir sur 3 autres habitations (56 rue Principale, 9-11 rue du Port, 5 allées du Château).
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Période(s)
- Principale : Temps modernes, 2e moitié 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle, 3e quart 20e siècle
Entre terres hautes et bords de Sèvre
Comme pour toutes les communes du Marais poitevin, l'essentiel de l'habitat au Mazeau se concentre sur les terres hautes : 62% des maisons et fermes ou anciennes fermes (soit 93) se trouvent dans le bourg, proportion qui atteint 75% si l'on ajoute les hameaux qui lui sont proches (le Bas des Eaux, la Poublée, le Moulin). On se trouve là sur l'ancienne presqu'île calcaire, en bordure souvent proche des marais vers lesquels le coteau descend en pente douce. L'eau n'est alors jamais loin, un port, public ou privé, prenant place au terme d'une impasse ou au bout d'un jardin.
La répartition de l'habitat au Mazeau présente toutefois une originalité : le nombre important d'habitations situées dans les marais mouillés, en l'occurrence au Village de la Sèvre, juste au bord du fleuve. 32 habitations y ont été dénombrées, soit 21% du total. S'y ajoutent 4 anciennes fermes situées près du bourg et du grand port mais côté marais, au bord de la rigole de la Rive droite. Ces fermes comme celles du Village de la Sèvre sont alignées le long du cours d'eau, prenant appui sur le chemin de halage dont la surélévation de terrain les met à l'abri de l'inondation.
Cette particularité en explique une autre : au Mazeau, la disposition et la forme des habitations apparaissent moins concentrées que dans d'autres communes, beaucoup ayant pu s'étirer le long de la Sèvre Niortaise, en dehors du bourg, et bénéficier de davantage de place. Ainsi, 61% d'entre elles sont placées en retrait par rapport à la voie, 23% seulement sont alignées sur la voie. Même dans le bourg, on compte encore une grande majorité (41%) d'habitations en retrait par rapport à la voie. Cette répartition s'accentue pour les fermes, avec 70% de logis positionnés de cette façon. Lorsque l'habitat se concentre, il s'agit surtout de maisons disposées au cœur du bourg et de ses quelques ruelles. On compte ainsi 61% de maisons attenantes, c'est-à-dire accolées les unes aux autres, ne disposant tout au plus que d'une petite cour ou un petit jardin.
On remarque enfin les témoignages d'une importante activité artisanale et commerciale, dans le bourg mais aussi, dans une moindre mesure, au Village de la Sèvre. Près de 20% des habitations (parfois même des fermes) présentent encore les traces de cette activité qui devait être toutefois bien plus présente encore qui est parfois toujours en cours : larges ouvertures, devanture, atelier... Ces éléments rappellent la situation économique et commerciale stratégique du Mazeau au XIXe siècle et au début du XXe, à la fois le long de la route départementale et à proximité de voies d'eau importantes (rigole de la Rive droite, Sèvre Niortaise).
Des logements assez confortables, au décor discret
Cette relativement faible concentration de l'habitat a permis aux logements de gagner en taille et en volume. De plus, la grande majorité a été (re)construite dans la seconde moitié du XIXe siècle et dans les premières décennies du XXe, époques d'élévation générale du niveau de vie dans la région. Cela se traduit là aussi par des logements dans l'ensemble assez grands. Cela se mesure par exemple au nombre de travées (alignements) d'ouvertures en façade (plus ce nombre est élevé, plus la façade est large, et donc le logement est grand). Le nombre de façade à deux travées seulement reste importante (53), mais il s'agit souvent de petits logements antérieurs au milieu du XIXe siècle. La majorité des façades des habitations (72, soit 48%) présente trois voire quatre travées d'ouvertures, caractéristique des logements les plus grands édifiés à partir de 1860 environ.
La même nuance est à apporter si l'on observe les différents niveaux composant les habitations. On relève certes que la majorité des habitations (83, soit 58 %) sont en rez-de-chaussée, et que seulement 43% (soit 62) disposent d'un étage. Mais si l'on considère que les trois quarts des habitations en rez-de-chaussée possèdent aussi un grenier habitable (étage en surcroît), alors ce sont 83% des habitations de la commune (soit 124) qui disposent d'un logement assez grand, bénéficiant d'un étage ou d'une grenier habitable. Là encore, c'est la caractéristique des constructions de la seconde moitié du XIXe siècle ou du début du XXe, très majoritaires au Mazeau.
Comme dans toute la région, les maisons et logis de fermes au Mazeau présentent un décor architectural relativement discret. Dans 45% des cas, les appuis des baies sont saillants, et il s'agit là bien souvent du seul élément de décor. 27% des façades sont couronnées par une corniche en pierre de taille moulurée. On observe parfois (16 cas) un bandeau marquant la séparation entre le rez-de-chaussée et le niveau supérieur. L'architecture du bâtiment et surtout de son toit est parfois plus sophistiquée avec, dans 21 cas, au moins une croupe de toit qui trahit la présence d'une charpente plus complexe, donc plus coûteuse à réalisée. C'est notamment le cas pour les maisons de maîtres (44 rue de l'Eglise, 26 rue Principale, 17 sentier de Chambrun, etc) dont l'architecture et le décor restent toutefois sans ostentation. Le matériau de couverture est quasi exclusivement la tuile creuse, produite dans le Marais. L'ardoise n'est présente que sur deux bâtiments (238 route des Cabanes et 87 allées du Château), la tuile mécanique, prisée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, sur 11 toitures.
Un patrimoine agricole lié à l'exploitation des marais mouillés
Sur les 100 fermes relevées au cours de l'étude, les deux tiers se trouvent le bourg et les hameaux qui le jouxtent. 31 prennent place dans le Village de la Sèvre, majoritairement en bordure immédiate du fleuve et de son chemin de halage. Toutes sont liées à l'exploitation des marais alentour et, pour celles situées sur les terres hautes, de celles-ci, moins productives. Cela transparaît dans le type de dépendances observé. Même si les récents remaniements ont souvent masqué leur existence, elles sont très liées à la pratique de l'élevage, omniprésente jusqu'au milieu du XXe siècle : étables, granges mais aussi hangars (en murs de pierre ou en simples piliers) et fenils (souvent fermés par des bardeaux de bois, la plupart du temps du peuplier tiré des marais). L'économie agricole du Mazeau ayant reposé jusque dans les années 1950 sur de petites exploitations, rares sont les grandes fermes repérables à leur vaste grange-étable dont la façade est placée sur le mur pignon. On en compte ici que 4 (44 rue de l'Eglise, 25 et 30 route de Damvix, 50 route de Chambrun).
La très grande majorité des fermes (74%) sont à bâtiments jointifs, accolés les uns aux autres. Cela permet de laisser davantage de place aux espaces libres (cours, jardins, aires à battre) et aux cultures, ou encore d'avoir à portée de la main les troupeaux maintenus à l'étable, accolée au logis. La plupart de ces fermes ne relèvent pas d'un plan particulier. 14 ont un plan allongé (les dépendances sont dans le prolongement du logis), 14 autres sont en bloc en longueur (les dépendances et le logis sont alignés sous la même ligne de toit). Il s'agit soit de fermes alignées parallèlement au chemin de halage de la Sèvre, au Village de la Sèvre, ou de fermes disposées perpendiculairement à la rue, dans le bourg.
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Toits
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de la Vendée
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Vendée ; 3 P 1540 à 1545 (voir aussi l'exemplaire en mairie). 1889-1935 : état de section et matrices des propriétés du cadastre du Mazeau.
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Archives départementales de la Vendée ; 3 P 3024 à 3032, 3696 et 3697. 1835-1889 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Saint-Sigismond.
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Archives municipales du Mazeau ; 1 T 1 et 2. 1892-1980 : registres de déclarations de constructions.
Documents figurés
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Plan cadastral de Saint-Sigismond (comprenant Le Mazeau), 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 269).
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Plan cadastral rénové du Mazeau, 1936. (Archives départementales de la Vendée ; 1741 W 139).
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