Dossier d’œuvre architecture IA72059400 | Réalisé par
Ferey Marie (Contributeur)
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Les faubourgs manceaux
Caserne dite Paixhans
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mans (Le) - Le Mans
  • Commune Le Mans
  • Adresse boulevard de Paixhans
  • Cadastre 2021 DX 201
  • Précisions anciennement commune de Sainte-Croix
  • Dénominations
    caserne
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    écurie, chapelle, immeuble de bureaux

La caserne dite Paixhans est liée à la réforme du service militaire qui devient par la loi du 27 juillet 1872 universel ce qui engage une massification des armées. Deux mois avant la loi, le ministre de la guerre interroge les préfets pour l'accueil de régiments d'artillerie composés de plus de 1000 hommes et de chevaux. Les villes qui se portent candidates doivent certifier d'un engagement financier mais également de la disponibilité de terrain pour y établir caserne et polygone de tir.

Dès 1873, Le Mans accueille l'état-major de la IVe région militaire, ce qui implique la construction de casernes pour loger l'ensemble des régiments qui lui sont liés. Le choix des terrains porte rapidement sur ceux à proximité de la caserne Cavaignac notamment pour des questions de prix de terrain et de possible raccordement par chemin de fer. La volonté de créer un nouveau quartier d'artillerie, juste à proximité de la caserne Cavaignac a également motivé la désignation de cet emplacement. La construction de la caserne Paixhans est actée par décret présidentiel le 21 mars 1874, sur les terres agricoles de la ferme de la Hardière. La première phase de construction s'achève en 1878. Elle reprend l'architecture de la caserne d'infanterie modèle avec trois bâtiments formant U autour de la cour d'honneur. Les questions d'hygiène étaient alors une priorité et la nécessité de nombreuses ouvertures percées sur l'ensemble des façades des trois bâtiments longs de 135 mètres et comprenant 134 fenêtres par gouttereaux. De plus, la dissociation du casernement des soldats des bâtiments d'écurie permet d'apporter une certaine hygiène. Le casernement adopté par la commission supérieure nommée par le ministre de la Guerre est celui développé par Maurice et Cie. Les soldats sont répartis par escadron et les écuries sont relayées à l'arrière des bâtiments à logement. Ces bâtiments sont disposés autour de la place d'armes et forment un alignement de pignons percés d'une porte et de deux fenêtres.

A delà de ces considérations hygiénistes, l'esthétique de la caserne reprend une architecture caractéristique de la IIIe République. Monumentalité, symétrie, classicisme s'affirment à la caserne et offrent un édifice relativement sobre avec un décor façade contenu à la modénature en tuffeau (encadrement en arc segmentaire avec agrafe saillante et corniche à entablement). L'axe de symétrie est souligné sur le bâtiment en fond de cour par la présence d'un lanternon et d'une horloge au sommet de la travée centrale. Pour les écuries, les bâtiments de casernement et la chapelle, l'usage de la brique aux encadrements tranchent avec les bâtiments de la cour d'honneur mais ils reprennent la symétrie et la sobriété propre à ce type d'architecture sous la IIIe République.

Le type d'écuries retenu à Paixhans est celui des écuries-dock à structure métallique qui permet une disposition des bâtiments en alignement parallèle.

En 1880, la caserne contient 1500 hommes. A partir de la Première Guerre mondiale, les officiers s'installent dans la ville du Mans, autour de la caserne. Durant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes récupèrent les bâtiments et les utilisent comme centre administratif.

Après la Seconde Guerre mondiale, les modifications dans l'armée française entraînent la dissolution des subdivisions de la Sarthe et de la Mayenne. Cela entraîne un réaménagement du quartier dit de l'artillerie. Pierre Vago, architecte en chef de la Reconstruction du Mans propose la construction d'une voie entre la caserne Paixhans et le quartier Cavaignac. Le percement est coté en conseil municipal en 1946 et sépare définitivement les deux quartiers militaires et annonce la réhabilitation de la caserne Cavaignac en collège technique.

La caserne Paixhans est alors transformée en centre d'instruction et d'organisation du matériel, centre d'appel pour les jeunes des classes de la Sarthe, la Mayenne, l'Ille-et-Vilaine, la Manche et l'Orne puis de l'école militaire préparatoire et technique. Les baraquements autour de la place d'armes sont alors réinvestis en salle de classe, les écuries servent également et des cours spécifiques à la connaissance du cheval sont assurés comme l'indique notamment la conservation de la fresque anatomique du cheval dans les bâtiments vétérinaires.

L'école ferme progressivement entre 1982 et 1985. A cette date, une école de gendarmerie est créée. En 2015, le site devient également un pôle administratif de l'Etat.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1878, porte la date

Le site se décompose en trois parties.

La première partie correspond aux trois bâtiments principaux formant un U autour de la cour d'honneur. Cette cour est fermée par un portail et deux pavillons d'entrée de plan carré, aux murs recouverts d'enduit mais laissant apparent la pierre de taille aux encadrements des ouvertures et en chainage. Leur toit à deux pans et croupes est couvert d'ardoise. Les trois bâtiments autour de la cour sont de plan rectangulaires. Ils se développent sur trois étages et un étage de comble percé de lucarnes. Les ouvertures sont en arc segmentaire délardé avec pierre apparente. La même pierre de tuffeau est visible aux bandeaux qui ménagent la séparation des niveaux et sur la corniche à entablement. Un corps central traité en avancé est construit sur le bâtiment principal en fond de cour. Il est constitué de cinq travées, surmonté d'un fronton triangulaire contenant une horloge. L'entrée est traitée en bossage. Un lanternon est positionné à l'aplomb du faitage, au centre du bâtiment. Les toits des trois bâtiments sont à deux pans et croupe recouverts d'ardoise.

La deuxième partie correspond aux bâtiments disposés en premier et second rideau autour de la place d'armes. Une première rangée de bâtiments est alignée sur les côtés nord, est et sud de la place d'armes. Les bâtiment sont mitoyens. Leur pignon est percé d'une porte et de deux fenêtres et d'une arcade aveugle en arc de cercle en partie supérieure. L'ensemble des ouvertures sont en pierre et brique. Les menuiseries de bois sont composées de carreaux carrés et d'une croisée. Les toits à deux pans sont couverts de tuiles mécaniques. Les façades latérales sont couvertes d'enduit avec des chainages de brique et pierre à intervalle régulier. Le second volet de bâtiments est séparé du premier par des voies bitumées. Il correspond à des bâtiments de plan rectangulaire, mitoyens par trois et percé sur leur façade principale de deux portes et trois fenêtres. Les encadrements sont en pierre et brique et leur toit à deux pans est recouvert de tuiles mécaniques.

La troisième partie correspond aux équipements et bureaux. Elle est occupée par une chapelle, des bâtiments pour soins équestres et des bâtiments de bureaux pour officiers. Ces derniers reprennent l'esthétique des bâtiments entourant la cour d'honneur : chainage et encadrement en pierre de taille, toit à deux pans et croupes couverts d'ardoises.

  • Murs
    • pierre de taille enduit
    • brique et pierre enduit
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Plans
    plan carré régulier, plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée, rez-de-chaussée, 3 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à plusieurs pans croupe
    • toit à deux pans
  • Techniques
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété du département
    propriété de l'Etat
  • Protections

La description ne correspond qu'à la partie du site qui a pu être visitée.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; L 82. Affectations de l'ancien séminaire hospice de lazaristes de la Mission, 12 août 1795 - 25 décembre 1796.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 N 63. Affectation et appropriation des bâtiments conventuels de la Mission nationalisés au casernement de gendarmerie, An IV-1884.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 R 40. Travaux et entretien des bâtiments militaires, 1837-1879.

  • Service historique de la défense ; GR 1Vh 1064. Projets des travaux à effectuer aux bâtiments militaires de la place : mémoires, états, correspondance, plans (1848-1875).

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 R 48. Décret relatif aux acquisitions du nouveau quartier d'artillerie, 1874.

Bibliographie

  • DUTHEIL, Alexandra. La construction des casernes au Mans après la guerre de 1870. Mémoire de maitrise sous la direction de Nadine Vivier, Université du Mans, 2002.

  • FOURMY, Félix. La caserne Paixhans. Histoire et valorisation d'un quartier militaire dans la ville du Mans (1873-1985), mémoire de master, sous la direction de Stéphane Tison, Université du Mans, 2022.

Périodiques

  • PLESSIX, René. Le Mans et l'armée. La Province du Maine, 2014.

Documents figurés

  • Plan des squares et rues entourant la caserne Paixhans devant être cédées par l'Etat à la ville du Mans, 1891. 1 dess : encre, 1/1000. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 1048).

  • Plan parcellaire pour les bâtiments militaires, 1874. 1 dess : encre et lavis, 1/1000. (Archives départementales de la Sarthe; 2 R 48).

  • Plan général de l'extension des bâtiments de la caserne, 29 avril 1875. 1 dess : encre et lavis, 1/1000. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 R 48).

  • Extrait du plan parcellaire de la ville du Mans pour aménagement des bâtiments militaires, 1875. 1 dess : encre. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 R 49).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ferey Marie
Ferey Marie

Chercheur auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.

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