La gare de triage du Mans est implantée en 1911 dans une zone alors vierge de construction appelée "les Landes", au lieu-dit de la Hucheperie, sur l'ancienne commune de Pontlieue.
1919-1930 : la transformation du territoire rural, une implantation partielle
Rapidement, à la suite de l'installation définitive de la gare de triage en 1916, des lotissements d'initiative privée (La Collectivité, 1919) ou émanant de la Compagnie des Chemins de Fer (Camp d’État, 1920), voient le jour. L'accroissement de l'activité ferroviaire et les crises successives du logement entraînent à la marge de ces lotissements concertés des interventions privées et isolées, qui ne suivent pas les prescriptions des lois relatives aux lotissements de 1919 puis de 1924, et entraînent donc une urbanisation relativement anarchique.
Les équipements de cette période sont peu nombreux (chapelle, restaurant coopératif), mais les délibérations du conseil municipal indiquent à la fin des années 1920, une volonté des pouvoirs publics de répondre à une pression démographique locale. Ainsi les projets d'écoles maternelle et primaire sont évoqués dès cette période.
Bien que la transformation d'un territoire vierge de construction soit amorcée dans les années 1920, son urbanisation reste minime. Les années 1930 ouvrent une phase de construction intense.
1930-1945 : l'affirmation de la cité-jardin, un dessin central solide
A partir de 1930, la municipalité s'investit dans la construction du quartier. En 1929 et 1930, les architectes Raymond Talma et Roger Béguin, liés à la société HBM du Foyer Manceau, sont sollicités pour la construction de 54 pavillons doubles en dur. Victimes des bombardements de la seconde Guerre Mondiale, ces bâtiments ont aujourd’hui disparu mais le mitage est repris par les architectes de la reconstruction.
A partir de 1930, la municipalité s'investit dans la construction du quartier. En 1929 et 1930, les architectes Raymond Talma et Roger Béguin liés à la société HBM du Foyer Manceau sont sollicités pour la construction de 54 pavillons doubles en dur. Victimes des bombardements de la seconde Guerre Mondiale, ces bâtiments ont aujourd’hui disparu mais le mitage est repris par les architectes de la reconstruction. A cette période sont aménagées les maisons métalliques. Le lotissement du Maroc National engage également la ville du Mans comme lotisseur du quartier. L'ensemble de ces constructions dessine alors le réseau viaire propre au centre du quartier du Maroc. Les nouvelles habitations programmées par les pouvoirs publics et la S.N.C.F. sont associées à la construction d'équipements type écoles, stade, centre d'hygiène etc.
A la périphérie se poursuivent les initiatives privées qui dessinent un bâti des années 1930 particulièrement représenté entre le boulevard Pierre-Brossolette et la cité-jardin. Selon le recensement de 1936, les principaux employeurs de la population du quartier sont certes la Société de chemin de fer, mais également la Société Manu-Rhin, les comptoirs Modernes, Carel et d'autres secteurs principalement liés à l'industrie.
En 1944, les bombardements violents que subit la ville du Mans entraînent de nombreuses destructions dans un quartier déjà bien constitué jusqu'à la rue du Château-d'Eau au sud.
1945-1960 : la Reconstruction et la réponse à la crise du logement - l'extension vers le sud
A partir de 1947, une phase de reconstruction est engagée par l'architecte municipal Robert Blondont, concernant les lotissements publics, et par l'architecte Paul Bequignon pour le bâti privé ayant particulièrement été touché rue du Maroc. Ce dernier reconstruit également la chapelle. Ainsi au début des années 1950, le quartier d'avant-guerre est reconstruit. Cependant, face à la crise du logement, la demande pressante entraine la réalisation d'autres lotissement au sud de la rue du Château-d'Eau, notamment avec l'établissement des chalets Angelika, aujourd'hui disparu.
C'est au début des années 1950 que les cités des Petits-Deshaies et de l'Oasis sont réalisées en repoussant les frontières de l'espace rural jusqu'à la rue du Vercors.
Dans les années 1960, les grands collectifs font leur apparition dans le quartier avec le projet des H.L.M. Eure et Sarthe, avenue de Bretagne, et la cité Louis-Braille au nord.
Chercheuse auprès du Service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire.