La halle au blé, dite petite halle par opposition à la grande halle marchande située grande Rue, aurait été comme cette dernière construite à la fin du XVIe siècle pour le Prince de Conty, reconstruite en 1738 pour Charles-Philippe d’Albert de Luynes puis vendue à la commune en 1792. Dans la 1ère moitié du XIXe siècle, la halle édifiée sur poteaux était closes d'arcelets et couverte de tuiles.
En 1853, il était question de démolir les deux halles et de reconstruire à l'emplacement de la halle au blé une halle marchande avec magasin à blé, justice de paix et logement de concierge à l'étage. Les plans et devis établis par l'architecte d'arrondissement Laurent, modifiés l'année suivante par le Conseil des bâtiments civils (suppression des avant-corps), furent exécutés de 1854 à 1856 par Auguste Lereau et François Lecoeur, entrepreneurs de bâtiments à Mamers, sous la direction de l'architecte d'arrondissement Arsène Goblot, successeur de Laurent. Après nivellement de la place d'Armes, le bâtiment fut élevé en maçonnerie de moellons enduits, pierre de taille de Villaines (colonnes, chaînes d'angles, bandeaux, corniches, chambranles) et briques (cloisons), avec 20 arcades, 20 croisées et 12 colonnes sur socle en grès. Le toit, couvert d'ardoises, fut sommé d'un campanile en charpente porté par trois colonnes de fonte et d'un fronton, afin d'y installer la cloche de l'ancienne halle marchande et l'horloge à deux cadrans fournie par J. Wagner, horloger mécanicien à Paris. Le rez-de-chaussée fut pavé de grès, l'étage planchéié et carrelé (logement de concierge), le cabinet du juge de paix équipée d'une cheminée en marbre de Laval, celui du concierge du cheminée en calcaire, et la distribution assurée par un escalier à deux volées.
Entre 1907 et 1909, le rez-de-chaussée fut appropriée en salle des fêtes par l'architecte manceau E. Lelennier et l'entrepreneur de serrurerie manceau Georges Branchu pour la principale tranche de travaux (suppression des piliers et leur remplacement par des poutrelles de fer) et par l'architecte-voyer Legendre et plusieurs artisans locaux pour les travaux secondaires (fermeture des arcades par des huisseries, restauration des façades et de la couverture et aménagements intérieurs dont une cuisine).
En 1931, l'architecte-voyer Abinal et l'entrepreneur de Bonnétable Vercellé accotèrent au pignon est un corps de bâtiment en moellons, briques et ciment armé (chambranles des baies), couvert en terrasse (utilisation de callendrite) et distribué en vestibule, buvette, vestiaire et cabine de projection cinematographique. La salle des fêtes fut également réaménagée et éclairée à l'électricité.
Réaffectée à divers usages dans le dernier quart du XXe siècle, l'édifice resta longtemps désaffecté. Une réhabilitation est en cours en 2017..
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.