En 1835, le fonds de la future place du Marché était occupé par la halle dite marchande ou aux toiles et une quinzaine de maisons et bâtiments entre cette dernière et la rue du Tripot.
La halle, construite vers 1738 et propriété de la commune depuis 1792, était dans la 1ère moitié du XIXe siècle un bâtiment à trois vaisseaux porté par 20 poteaux de bois, avec façades en pan-de-bois. Le toit couvert de tuiles et de bardeaux était surmonté par un clocheton. Le rez-de-chaussée abritait diverses boutiques et 60 bancs ainsi qu'un corps de garde, l'enclos de l’artillerie, la pompe à incendie, le poids public et une horloge. L'étage ou demi-étage abritait la justice de paix. Un escalier intérieur de 16 marches de grès donnait accès à la rue du Plat d'Etain.
La halle fut détruite en 1854 pour créer une place publique pouvant accueillir le marché encombrant la rue Saint-Nicolas. La mise en forme de la nouvelle place et la reconstruction au fond de celle-ci de l'escalier d'accès à la rue du Plat d'Etain firent l'objet la même année d'un premier projet par l'architecte Laurent, puis d'un second en 1856 par l'architecte Goblot. Ce dernier, modifié en 1858 après avis du Conseil des Bâtiments civils et déclaré d'utilité public en 1859, fut exécuté entre 1862 et 1864 par l'entrepreneur et charpentier Thomas Bontemps. L'escalier en U encadrait un bâtiment couvert en terrasse et flanqué de deux pavillons en rez-de-chaussée surélevé ouvrant sur la rue sur étage de soubassement ouvrant sur la place. Les différents bâtiments devaient abriter le corps de garde, une geôle, le matériel d'incendie et le poids public mais furent rapidement réaffectés en magasins de commerce. Il est également fait mention en 1863 d'un projet de règlement architectural imposant un modèle pour toute nouvelle construction donnant sur la place, projet finalement rejeté par la préfecture.
Le projet d'agrandissement de la place et d'élargissement de la rue du Tripot sur le terrain occupé par les quinze maisons, probablement dû à l'architecte-voyer Legendre, fut déclaré d'utilité publique en 1894 et exécuté en 1895-1896 par l'entrepreneur Delouche et le serrurier manceau Branchu. Les maisons, pour beaucoup en pan-de-bois, et le pavillon droit furent détruits. L'escalier fut remanié et augmenté, sept magasins couverts en terrasse furent créés et la rue du Tripot aménagée en rampe. La terrasse couvrant les magasins fut refaite une première fois en 1903 par l'entrepreneur manceau Joseph Perincioli (dallage en pavés d'asphalte comprimés posés sur chape en béton de ciment), l'ancien corps de gardes réaffecté en latrines publiques l'année suivante et la terrasse refaite une seconde fois en 1931 par l'entrepreneur de travaux en ciment Mansueto Vercelli (dallage en ciment armé). En 1936, la commune projetait d'acquérir une remise jouxtant le pavillon gauche de l'escalier pour y loger le matériel d'incendie.
Synthèse
Des travaux de création de la place du marché et de l'escalier donnant rue du Plat d'Etain en 1862-1864 subsistent les deux volées de gauche de l'escalier et l'étage de soubassement de l'ancien pavillon gauche. Le reste de l'escalier, avec les magasins de commerce couverts en terrasse, aujourd’hui désaffectés, et la rampe de la rue Aexandre Rigot (ancienne rue du Tripot), datent des travaux d'agrandissement de la place en 1895-1896. A une date inconnue au milieu du XXe siècle, l'étage du pavillon fut détruit, l'étage de soubassement et la remise à matériel d'incendie furent réunis, remaniés (couvertures en terrasse, façades homogénéisés avec celles des magasins de l'escalier) puis plusieurs fois réaffectés (en bureau de poste depuis 2013). L'étage de soubassement porte en partie l'immeuble à logements construit vers 1961 par la commune au 13, rue du Plat d'Etain.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.