Le territoire communal est articulé autour de deux voies nord-sud. La plus ancienne est le grand chemin médiéval de Montfort à Peray reliant la vallée de l'Huisne aux plaines du Saosnois. Il figure sur le plan cadastral de 1835 sous le nom de Chemin Vert. La seconde, partiellement représentée sur la carte de Cassini levée vers 1760, suit un tracé parallèle par les villages de Jauzé, Sables et Briosne. Le réseau secondaire reliant en 1835 Jauzé aux foires et marchés de Bonnétable, Saint-Aignan et Marolles-les-Braults s'est fortement rétracté au cours du XIXe siècle, l'ouverture vers 1840 du Chemin de Grande Communication n° 7 d'Alençon à Vouvray-sur-Huisne (actuelle RD 19) laissant la commune à l'écart. Il faut attendre l'extrême fin du XIXe siècle pour que Jauzé dispose d'une halte sur la ligne de chemin de fer de Mamers à Saint-Calais, exploitée de 1871 à 1977.
La mention au IXe siècle de la Forestem Gauciacinsis laisse supposer un terroir encore peu défriché. Le noyau paroissial formé par l'église et le site seigneurial de la Cour semble en place à la fin du XIe siècle, époque où sont mentionnées l'église et la famille seigneuriale. La paroisse n'est toutefois nommée qu'en 1214.
La Cour, seigneurie de paroisse, appartient à partir du XVIIe siècle de la famille Le Vayer, seigneurs de la Davière et de la châtellenie de Sables, mais relève de la châtellenie de Saint-Aignan dont le domaine s'étend largement sur le quart nord-ouest de Jauzé, autour de la métairie disparue de Blêche-Mouche et de Bel Air. L'ancienne allée forestière des bois de Saint-Aignan axée sur le château (actuelle V.C. 102), marque encore aujourd'hui fortement cette partie de la commune restée presque inoccupée.
Sur la frange est, le long du Chemin Vert, le fief de Montguyon régulièrement cité aux XVIe et XVIIe siècles comprend les terres de Chauny et la Cosserie. Il relève de la baronnie de la Guierche et les assises s'en tiennent au lieu de Grenier. Enfin, le manoir de la Paysanterie, n'est au début du XVIe siècle qu'une petite seigneurie avec justice foncière.
La paroisse compte 64 feux en 1689 et 57 en 1764, soit 325 habitants. Ils sont 393 en 1804 (75 chefs de famille sont fermiers, 20 manœuvres ou journaliers, les autres domestiques ou mendiants, aucun propriétaire). Pesche ne compte en 1829 que 288 habitants, dont 45 dans le bourg, pourtant dès 1836 la population a retrouvé son niveau du début du XIXe siècle avec 398 habitants, maximum de population avant une baisse continue. 96 habitants sont recensés en 2006.
Aucune industrie n'est mentionnée. La production agricole consiste en froment orge et avoine, en partie marchandés, mais aussi trèfle, chanvre et pommes de terre. L'élevage bovin et porcin est le plus pratiqué. Le territoire communal est en 1835 largement occupé par les labours, les prés sont concentrés à l'est et au sud de la commune autour de Bel Air, de la Paysanterie et des Péluères, le nord-est du territoire est en bois taillis. Aujourd'hui les terres labourables ont largement été converties en prairies, 6 exploitations agricoles sont recensées en 2000, pratiquant notamment l'élevage avicole hors-sol.
52 édifices existent sur le plan cadastral de 1835. Selon les matrices cadastrales, 4 sont détruits entre 1835 et 1900 et 7 créés, dont 3 dans le bourg. La première moitié du XXe siècle vide des secteurs entiers de la commune, notamment le quart nord-est : 17 destructions, pour une seule construction nouvelle, la mairie-école.
Dates portées :
1753 (réemploi), 1810 (Bourg, maison 2) ; 1858 (Les Péluères) ; 1882 (La Petite Brosse) ; 1906 (mairie-école) ; 1933, 1936 (La Paysanterie) ; 1940 (Les Hêtres).
Architectes repérés :
Modeste Legendre, architecte à Bonnétable (construction de la mairie-école, 1906) ; Ernest Pieau, architecte de l'arrondissement de Mamers (tour-clocher de l'église, 1875) ; Boeswilward, architecte diocésain (tour-clocher de l'église, 1875).
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.