La maison des 12-14 rue d'Ambrières, qui s'élève derrière une cour, autrefois dégagée et close, et dispose d'une tour d'escalier hors-œuvre contre sa façade avant, revêt la forme d'un manoir urbain du XVIe siècle et se rapproche en cela du manoir du 31-33, rue Dorée, daté de 1515. Des jardins, descendant vers le Lassay se trouvaient à l'arrière. L'ancienne chaîne d'angle visible dans la façade arrière suggère qu'un premier édifice (de la largeur de la partie située au droit et à l'ouest de la tour d'escalier) ait pu exister. Contrairement à la majorité des maisons de la ville, il ne dépendait alors pas de la châtellenie de Lassay, mais de l'abbaye de Savigny. Peut-être l'édifice actuel constitue-t-il la reconstruction d'un des "hébergements" offerts au XIIIe siècle à cet établissement par des bourgeois de la ville.

En 1698, le manoir est composé de deux salles, cabinet, deux chambres et greniers, un pigeonnier sur le tout, une cour devant la maison, un cellier, un appentis et un fournil dans la cour. Le millésime 1700, inscrit sur un écu surmontant la porte de la façade principale peut soit correspondre au percement de cette porte, encadrée de pierres de granit gris, l'entrée se faisant précédemment par la tour d'escalier, dans une maçonnerie plus ancienne ; soit à l'allongement vers l'est dont témoigne la chaîne d'angle de la façade arrière.

En 1765, la maison est désignée comme "l'ancien manoir de Perrins" et appartient à maître René Bottu, sieur des Mortiers et contrôleur au grenier à sel de Lassay.

Les dépendances qui se répartissaient de part et d'autre de la cour ont par la suite été transformées en habitations et, de ce fait, agrandies (XVIIIe siècle pour les plus anciennes ; 1845), faisant disparaître la perspective sur la tour d'escalier en fond de cour. Le percement de la rue d'Ambrières en 1845 a entraîné la réfaction des façades qui ouvrent sur cette rue et deviennent dès lors les entrées principales de la maison, divisée en deux parcelles dans le sens de la largeur au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.