Dossier d’œuvre architecture IA53004576 | Réalisé par
Seure Marion (Contributeur)
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
Manoir urbain, 31-33 rue dorée, actuellement immeuble d'habitation
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Lassay-les-Châteaux
  • Adresse 31-33 rue dorée
  • Cadastre 2023 AB 233
  • Précisions
  • Dénominations
    manoir, hôtel
  • Destinations
    immeuble à logements

Avant la destruction de sa partie orientale à l'occasion du percement de la rue du Champ-de-Foire (1838), l'hôtel urbain du 31-33, rue Dorée s'élevait entre une cour, située du côté de la Grande-Rue, et une parcelle de jardin, située derrière la rue Dorée. Sa position particulière, en retrait par rapport à la voie principale, mettait en exergue sa large tour d'escalier, qui dénotait le statut privilégié de l'édifice. Il était bordé d'une maison composée de deux pavillons, détruite, mais dont les descriptions anciennes permettent d'imaginer le luxe.

Le corps de logis principal est construit à l'automne-hiver 1510-1511, selon l'étude dendrochronologique menée dans la charpente de comble. Cette date est corroborée par les caractéristiques de l'ensemble (tour d'escalier, baies…). L'hôtel urbain devait alors être constitué d'un corps de logis rectangulaire, dont une tour d'escalier hexagonale, élevée au milieu de la façade principale, distribuait les étages.

En 1642, l'hôtel primitif était partagé entre deux propriétaires. La partie occidentale, partiellement conservée, appartenait à Jacques Pinçon, conseiller du roi à l'élection de Falaise, et était nommée "maison du grand Turc" et était composée "d'une salle, chambre et grenier dessus, une cave et escalier de pierre", avec une boulangerie à côté de la salle. René Foucher, avocat fiscal à Lassay, possédait l'autre moitié de l'hôtel primitif, à l'exception de la cave et du grenier, restés attachés au logis Pinçon, à l'ouest. Une cuisine et un office, surmontés d'une chambre, se trouvaient dans cette portion de l'hôtel, qui communiquait avec une maison couverte en pavillon, composée d'"une salle, deux cabinets aux deux bouts d'icelle, une cave dessous, chambre et grenier dessus". Vers 1642, un escalier est "fait de nouveau" entre la salle du pavillon et la cuisine de l'hôtel primitif. Il semblerait que l'escalier se trouvait contre la cuisine, sans doute côté cour, remplacé par l'office. L'"escalier fait de nouveau" autour de 1642 pourrait ainsi correspondre à l'escalier rampe-sur-rampe représenté sur le plan dressé en 1837 avant la destruction de l'ensemble. Vers 1663, Louis Foucher, avocat fiscal à Lassay, héritier de René, fait bâtir un nouveau pavillon, vraisemblablement en avant du précédent côté cour, composé de salle, chambre et grenier dessus, cave dessous. La cour avant était divisée entre les deux propriétaires, qui tous deux avaient accès au puits qui s'y trouvait, tandis que René puis Louis Foucher possédaient le porche qui fermait la cour côté Grande Rue. Celui-ci était surmonté d'un pavillon, composé d'une boutique, chambre et grenier dessus. A l'ouest, une écurie fermait la cour – elle correspond à l'emplacement de la maison du 1 rue du Champ de Foire. Le niveau inférieur, l'écurie à proprement parler, appartenait aux Foucher, tandis que l'étage supérieur, une galerie, appartenait aux Pinçon.

En 1765, les deux maisons sont désignées comme "les grandes maisons du puy". La maison occidentale appartient alors à René Pinson, vicomte de Briouze, et la partie orientale à Louis René Coquier de la Morlière, avocat fiscal à Lassay. L'aveu apporte des précisions sur la distribution. L'entrée de la maison Pinçon se faisait côté cour, par la tour d'escalier, qui donnait ensuite accès à un vestibule rejoignant la rue Dorée. Celui-ci distribuait une chambre et un cabinet à côté et un office. La maison Coquier de la Morlière était accessible depuis la cour par un escalier de pierre, donnant accès à une première salle et à son cabinet adjacent, situés dans le premier pavillon, puis à une salle située le long de la rue Dorée. La cuisine et l'office se trouvait toujours dans la partie orientale du logis primitif. L'étage desservi par l'escalier rampe-sur-rampe dans œuvre accueillait trois chambres.

En 1838, les deux pavillons de l'ensemble oriental, la partie orientale du corps de logis primitif ainsi que le porche et son pavillon sont détruits pour laisser place à la nouvelle rue du Champ de Foire. L'hôtel primitif est frappé d'alignement, sa tour d'escalier coupée et la façade bordant la rue du Champ de Foire réédifiée, avec des baies encadrées de granit gris, à l'instar des autres constructions contemporaines environnantes.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 16e siècle , datation par dendrochronologie
    • Secondaire : 2e quart 17e siècle , daté par source , (détruit)
    • Principale : 3e quart 17e siècle , daté par source , (détruit)
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1510, datation par dendrochronologie

La maison du 31-33 rue Dorée se trouve à la jonction de la rue du Champ-de-Foire et de la rue Dorée, où son ancienne tour d'escalier s'élève sur quatre niveaux. La partie occidentale de la maison présente un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble habitable. La division verticale de la partie orientale apparaît différente : rez-de-chaussée, deux étages carrés, comble habitable. L'ajout d'un niveau supplémentaire a vraisemblablement été effectué au moment où la façade a été relevée (vers 1837). L'ancienne tour d'escalier est surmontée d'un cabinet, auquel un petit escalier en vis, construit en encorbellement en haut de la tour, donne accès.

La façade sud (ancienne façade sur cour) est la plus ornée : la baie du rez-de-chaussée est surmontée de deux accolades où se déploie un décor de feuillage, tandis qu'un personnage jouant de la flûte habille la base de la tourelle en encorbellement.

La charpente du corps de logis principale comporte trois fermes. La ferme centrale est composée d'un poinçon court, attaché à un faux-entrait. Des liens relient faux-entraits et arbalétriers. L'usage d'un poinçon court témoigne de la volonté des maîtres d'œuvre de créer un comble habitable. La forme orientale comporte un poinçon long, par la suite coupé. Le poinçon coupé de la ferme occidentale ne permet pas de déduire sa forme originelle.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections

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Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 138 J 48. Chartrier de Lassay. Inventaire des titres de la ville de Lassay, 1765, vol. 2.

  • Archives départementales de la Mayenne ; S 306. Création de la RD n° 7 de Mayenne à Couterne.

    Traverse de Lassay, 1838.

Documents figurés

  • Carte postale, hôtel urbain 31-33 rue Dorée. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 118/71).

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Seure Marion
Seure Marion

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