Dossier d’œuvre architecture IA53004557 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Parc, la Marie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Mayenne Ouest
  • Commune Alexain
  • Lieu-dit la Marie
  • Cadastre 1820 D2 392-393, 399  ; 2021 D 200, 213 à 220, 239, 246, 255 à 257, 301 à 316
  • Dénominations
    parc
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    allée, portail, jardin potager, étang, mur de clôture, serre, terrasse en terre-plein

Les premiers aménagements paysagers connus autour de la demeure de la Marie sont signalés à la fin du XVIIIe siècle. En 1796, il est fait état d'une "châtaigneraie nouvellement plantée" et surtout d'une "avenue nouvellement plantée". La châtaigneraie et cette grande avenue, ainsi qu'une plus petite menant à la métairie de la Marie, sont visibles sur un plan du domaine daté de 1814, juste avant la reconstruction de la demeure. A cette date, l'ancienne plateforme fossoyée où prenait place le vieux manoir était occupée par un jardin potager et toujours partiellement ceinturée d'une douve alimentée par un ru. Le plan cadastral napoléonien de 1820 figure la longue avenue de la Marie dans toute sa longueur : elle se prolongeait au-delà de l'actuelle et avait pour fonction de relier le château aux rives de la Mayenne, bien qu'elle se soit apparemment interrompue peu avant la ferme d'Hambers.

En 1844, le partage des biens de Balthazar de Robien et de Virginie Duplessis-d'Argentré apporte de nouvelles précisions et témoigne des aménagements réalisés par le couple à la Marie. On y décrit la cour d'honneur en terrasse, "soutenue par un fort mur", avec dans son angle l'ancienne chapelle. "A la suite de cette cour d'honneur et en face du château, un haut et bas jardin potager. Dans le premier est une serre avec bâtis vitré et fourneau […]. Il règne un berceau de tilleuls sur le côté des haut et bas jardins. A la suite du bas jardin et du berceau de tilleuls existe une douve […] Derrière le château, un grand jardin anglais avec salle verte et arbres verts ; en face de la cuisine du château une serre avec ses châssis vitrés, gradins, fourneaux et caveau. Dans un massif du jardin anglais existe une volaillerie en rond avec clôture en palissades ; au milieu est une retraite pour les volailles, avec pigeonnier au-dessus. Cette retraite est couverte en chaumes et est doublée en dehors par des écorces d'arbres. Dans un autre massif existe une cour ou enclos pour un chenil, clos en gaules debout. Au-devant de la cour d'honneur est une allée pour arriver au château, plantée d'ormeaux et de hêtres, partant du portail en fer et allant aboutir à une prairie bordant la rivière Mayenne ; cette allée est traversée par la route de Montgiroux à Mayenne". Cette description précise témoigne de l'existence d'un jardin à l'anglaise dès cette époque. Les massifs à proximité du château, notamment celui où se trouvent les ruines du chenil, sont toujours visibles. La serre en est également un témoignage, ainsi que la galerie souterraine qui court sous la terrasse.

La date d'aménagement du parc dans sa forme actuelle n'est pas connue ; les espaces sont alors complètement renversés, le jardin utilitaire étant relégué à l'arrière du château et hors de sa vue, avec la construction d'un nouveau potager rectangulaire, et le jardin d'agrément prenant la place de l'ancien potager sous les façades de la demeure. L'ancienne douve est transformé en étang. Il semble que Ernest de Robien lui-même ait pris une part active aux transformations. Sensible à la modernisation du monde agricole, comme en témoignent ses anciennes revues encore conservées sur place (Journal d'agriculture progressive), il s'est probablement adonné à la conception d'un parc agricole idéal sur son domaine. Les limites du parc sont repoussées vers le sud jusqu'à l'Anxure, où Ernest fait construire de toutes pièces, vers 1865, un moulin à farine avec système à l'anglaise, dont l'aménagement hydraulique étonnamment sophistiqué semble peu pragmatique. L'avenue vers la Mayenne est probablement raccourcie jusqu'à la route et le portail à piliers auparavant devant le château est déplacé à l'entrée de la propriété.

La grotte de Lourdes est aménagée en 1875 pour Marie-Berthe de Cossé-Brissac, qui fait également construire la chapelle et le jardin d'hiver en 1885 ; elle aurait reçu la visite de l'évêque en 1878. Son fils Thibault de Robien, neveu d'Ernest, commande en 1901 un plan du réaménagement du parc de la Marie au paysagiste et horticulteur alençonnais Ernest Lemée. Le relevé ne différencie toutefois pas les aménagements déjà réalisés et ceux à mener, si bien qu'il n'est pas possible de déterminer quelles furent les suites réservées à ce projet. On y relève néanmoins certaines anomalies. L'ancienne chapelle du château, toujours en place à cette date, n'est pas exactement à l'emplacement qu'elle occupait : erreur d'appréciation ou projet de la déplacer pour mieux la mettre en valeur ? L'étang tel qu'il est dessiné ne possède pas la forme qui est la sienne aujourd'hui, où se lit encore l'angle de l'ancienne douve : s'agissait-il d'en redessiner le contour ou bien fut-il aménagé seulement après cette date ? Enfin, le tracé foisonnant des allées sur le plan ne correspond qu'en partie à celui qui existe aujourd'hui, a-t-il été effacé ou n'a-t-il pas été réalisé dans son intégralité ? L'absence de documentation complémentaire ne permet pas de comprendre complètement la portée de ce plan, qui reste néanmoins un document tout à fait exceptionnel au vu de la rareté des archives relatives à l'intervention des paysagistes sur les parcs des châteaux mayennais.

Le château de la Marie s'inscrit dans un écrin arboré ouvert, où le parc se confond avec les champs cultivés des fermes environnantes. Il est accessible par une longue avenue rectiligne bordée d'arbres succédant à un portail à piliers, au-devant duquel est planté un calvaire. Le jardin utilitaire, seule partie close de murs pour le protéger des animaux, se trouve au nord, isolé du château par un bosquet. A proximité de la demeure et du potager se trouvent les vestiges de l'ancien chenil et un probable séchoir pour le gibier, édicule hexagonal en bois sur socle de pierre. On y trouve également la serre, qui présente un toit à un pan en verre entre deux murs-pignons à redents.

Le parc à l'anglaise se déploie au-devant du château. L'étang artificiel dans lequel se mire la façade est un vestige d'une ancienne douve. A proximité se trouve un alignement de vieux châtaigniers. Le parc ménage des espaces et des ambiances bien différents, passant de la prairie au sous-bois, puis à la clairière dans la pittoresque vallée de l'Anxure, où se trouve l'ancien moulin de la Marie et la reproduction de la grotte de Lourdes. Totalement artificielle, elle possédait un dispositif qui permettait de faire couler une petite fontaine. Un cheminement le long de l'Anxure permettait d'y accéder.

  • Jardins
    bois de jardin, arbre isolé, prairie ornementale
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 108 J 204. Papiers de la famille de Robien, succession de Balthazar de Robien, incluant le domaine de la Marie à Alexain, 1844.

  • Archives départementales de la Mayenne ; Q 127. Partage de pré-succession des héritages de la famille Duplessis-d'Argentré, 1796.

  • Archives privées. Revues "Journal d'agriculture progressive", 2e moitié XIXe siècle.

Bibliographie

  • CHAUSSIS, Gilbert. La Mayenne de village en village. Laval : Siloë, 1984-1988.

    t. 4, p. 6-7

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

  • Plan cadastral napoléonien d'Alexain, 1820. (Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 2600).

  • Plan géométrique du domaine de la Marie à Alexain, 1814. (Archives privées).

  • Plan d'un projet d'aménagement du parc du château de la Marie à Alexain par Ernest Lemée, 1901. (Archives privées).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Articulation des dossiers
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