Dossier collectif IA53004531 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Rédacteur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Les parcs et jardins de l'aire d'étude "rivière Mayenne"
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    parc, jardin
  • Aires d'études
    Mayenne

Au sein du périmètre étudié, il ne reste guère de jardin d’Ancien Régime, à l’exception très remarquable du jardin régulier du château de la Rongère à Loigné-sur-Mayenne, classé Monument Historique en 1991. C’est l’exemple le plus significatif dans le département de jardin à la française conservé presque en l’état depuis sans doute la fin du XVIIe siècle. Rares sont les témoignages faisant état d’aménagements comparables sur les bords de la rivière Mayenne. Avant sa reconstruction au début du XVIIIe siècle, le château de Magnanne à Ménil était doté de jardins, allées et avenues, comme le rappelle un aveu de 1692. L'actuel parterre de broderies et quatre carrés devant la façade ouest sont signalés par l’atlas de Trudaine, mais peut-être qu'un jardin plus en rapport avec les proportions du château fut envisagé sans être réalisé. Les rares documents iconographiques de l'époque, notamment l’atlas de Trudaine, ne permettent pas de repérer d’autres jardins de cette période. Tout au plus signale-t-on des potagers joignant sans doute l’agrément à l’utilitaire. Au XIXe siècle, quelques rares jardins reprennent la mode à la française, comme sans doute celui de la Merveille à Saint-Jean-sur-Mayenne, aménagé en terrasses vers 1820 mais détruit quelques décennies plus tard, et surtout celui du manoir de Beaubigné à Fromentières, créé de toutes pièces dans les années 1880.

En revanche, le jardin paysager à l’anglaise a connu une large diffusion tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle pour servir d’écrin aux demeures et châteaux. Dès le début du XIXe siècle, dans les documents cadastraux et certaines archives, il est fait mention de "jardins anglais", probablement aménagés à partir de la fin du XVIIIe siècle. En rupture avec le jardin à la française ordonné de façon géométrique, le jardin à l’anglaise se caractérise par une volonté de recréer une nature idéalisée, un espace ouvert avec des reliefs, des chemins courbes, des étangs, des rochers et des bosquets. Les éléments du jardin, comme semés au hasard, sont en réalité imaginés pour créer des ambiances, des espaces intimes et des échappées visuelles sur la demeure et sur le paysage. On y trouve souvent des fabriques, petites architectures de type kiosque ou pavillon, pour beaucoup disparues aujourd’hui du fait de leur fragilité. Désormais placés à l'écart, les potagers seuls conservent une forme géométrique et des murs destinés à les protéger des animaux.

La documentation relative aux concepteurs de ces jardins est rare et peu de noms de paysagistes ont pu être associés aux parcs des châteaux des bords de Mayenne. Paul de Lavenne de Choulot aurait fourni le projet de parc du second château de la Houssaye à L’Huisserie, non réalisé. Paul Lebreton, horticulteur-paysagiste avranchais, signe le plan du parc de Louiseval à Ambrières-les-Vallées dans les années 1880. Ernest Lemée, basé à Alençon, est quant à lui l’auteur d’un plan pour le parc de la Marie à Alexain daté de 1901. Quelques noms d’horticulteurs locaux surgissent également de quelques factures, comme Louis Levazeux au château de Torcé à Cigné, ou Théodore-Charles Gendron à Haute-Roche à Azé. Du reste, il est vraisemblable que nombre de propriétaires de châteaux, férus d’agronomie et d’horticulture, aient eux-mêmes conçu leur domaine idéal et inventé leur jardin. La correspondance de Christian Le Tessier de Coulonge pour les travaux de Mirvault à Azé le prouve. A Orange à Saint-Jean-sur-Mayenne ou à Rochefeuille à Mayenne également, des châtelains-jardiniers semblent être les auteurs de leurs propres parcs paysagers.

Les parcs sont des espaces vivants et tous sans doute ont connu des modifications plus ou moins grandes au cours du XXe siècle et au-delà. De nouveaux cheminements ont pu être créés, de nouveaux arbres plantés, ou bien des espaces abandonnés à des cultures ou des pâturages. Les tempêtes comme celle de 1999 ont pu occasionner d’importants dégâts qu’il a fallu réparer. Faute de connaître le plan original, il est difficile d’apprécier l’authenticité d’un parc. Toutefois, un phénomène important est à souligner : la volonté de plus en plus importante, de la part des propriétaires, de préserver une certaine intimité et de s’isoler du chemin de halage de la Mayenne, fréquenté par les promeneurs, par des haies d’arbres. La perception de la demeure depuis la rivière, et inversement de la rivière depuis la demeure, est donc entièrement bouleversée et le parc y perd un des grands traits qui ont présidé à sa conception : assurer une transition visuelle agréable entre l’architecture et la nature, dont la rivière est ici le point focal. D'un autre côté, certains propriétaires recréent, créent ou complètent des jardins, à l'image de la Françoisière à La Roche-Neuville, du Rocher à Fromentières ou des Vaux à Ménil, écrivant une nouvelle page du patrimoine des jardins de la vallée de la Mayenne.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes, Epoque contemporaine

Le repérage systématique a porté sur un bandeau d'environ 500 mètres de part et d'autre de la rivière Mayenne, soit un kilomètre de large. Dans ce périmètre, près de 80 parcs et jardins ont été appréhendés. Ils datent pour beaucoup de la 2e moitié du XIXe siècle et sont de tailles très variables selon qu'ils dépendant d'un château, d'une villa ou encore d'un presbytère. Leurs états de conservation sont très différents, allant du peu transformé au détruit, en passant par les jardins de (re)création récente. Le type de jardin le plus représenté est le parc paysager à l'anglaise. Il se caractérise par une volonté de recréer une nature idéalisée, scandée de reliefs, de chemins courbes, d'étangs, de rochers et de bosquets. Les essences exogènes fréquemment utilisées, comme les pins parasols, les séquoias, les cèdres, les tulipiers ou les magnolias, sont mises en valeur par leur regroupement en îlots d'un ou de quelques sujets. Un bois d'ornement peut également contribuer à créer différentes atmosphères, tandis que des plates-bandes fleuries ajoutent des notes de couleurs le long des chemins. L'agencement des végétaux vise à ménager des vues, sur le paysage ou la demeure. Le parc peut posséder un certain nombre d'équipements, mais ceux-ci sont réservés généralement aux propriétés les plus importantes : certains sont de type décoratif (fabriques de jardin, belvédère, grotte etc.), d'autres de type utilitaire (aménagements hydrauliques, serre, orangerie, logements pour le jardinier). Une allée rectiligne bordée de chênes, de châtaigniers ou de tilleuls signale bien souvent l'entrée de la propriété. Il est rare que les parcs soient clos de murs, bien qu'un portail matérialise généralement l'accès principal depuis la route ; au contraire, l'espace d'agrément se confond avec les terres cultivées alentour dans un même paysage agricole. Au XIXe siècle, le parc du château est d'ailleurs bien souvent un lieu de promenade ouvert à tous et non au seul profil des châtelains et de leurs invités. Seul espace systématiquement clos de murs, le potager est placé dans un recoin du parc et le plus souvent dissimulé par des arbres.

A minima, tous les parcs et jardins repérés font l'objet d'une rapide analyse dans les dossiers concernant les demeures et châteaux dont ils dépendent et dont ils sont indissociables – à l'exception de certaines créations contemporaines ou de jardins disparus non documentés. 10 sous-dossiers ont été réalisés dans certains cas particuliers, notamment en présence de documentation relative au contexte de création des jardins : Louiseval à Ambrières-les-Vallées, la Marie à Alexain, la Motte-Serrant à Montflours, la Houssaye et la Morlière à L'Huisserie, la Rongère et la Pescherie à La Roche-Neuville, Magnanne à Ménil, la Valette à Villiers-Charlemagne, Beaubigné à Fromentières. 9 dossiers ou sous-dossiers concernent des fabriques de jardin, notamment lorsqu'elles ont disparu mais sont connues par des photographies ou des plans. Parmi les rares aménagements hydrauliques suffisamment documentés, l'éolienne du château de la Valette à Villiers-Charlemagne et le bélier hydraulique du château de Mirvault à Azé (détruit) ont également fait l'objet d'une notice.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repéré 79
    • étudié 10
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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