L'ensemble des bâtiments figure sur le plan cadastral napoléonien de 1811. Le prieuré-cure de Daon est cité dès le début du XIIe siècle. Il dépendait de l'abbaye augustinienne Notre-Dame de la Roë, comme les deux autres prieurés de Daon (Bréon et la Madeleine). Un déclaration de 1607 rendue au fief de Daon (qui reprend apparemment une formule surannée) par le prieur-curé Joseph de Salles fait état du "presbytère ainsy qu'il se poursuit et comporte tant maisons granges et autres hébergements despendances de mondit presbytère, une court close à murailles, jardrins avecq une enclose de pré nommé la Trille qui autrefois fut en vigne et un petit jardrin au dessoubz le tout tenant l'un l'autre". L'architecture des bâtiments permet de conclure à une reconstruction au XVIIIe siècle, tout comme les presbytères et prieurés voisins de Ménil ou d'Azé.

Le domaine de la cure et la métairie du prieuré sont aliénés en 1791. Le logis presbytéral, conservé par la commune, sert temporairement de mairie pendant la Révolution avant d'être à nouveau affecté au logement du desservant ; on y trouve également une pièce où se tient l'école de garçons. Au début des années 1830, la commune demande à réparer une chambre pour servir de mairie et à installer l'école de garçons dans les dépendances, où elle restera jusqu'en 1876. Un état des lieux dressé en 1833 décrit la distribution intérieure, avec au rez-de-chaussée cuisine, laverie, chambre, cabinets, vestibule, escalier, salon, salle, à l'étage quatre chambres, cabinet, greniers, caves ; les dépendances comptent une grange ou pressoir, une étable et écurie, une volaillerie, des latrines et une orangerie. Les jardins en terrasses sont garnis de pêchers, vignes, poiriers en espaliers, charmilles ; la partie basse est occupée par un grand verger avec pommiers, cerisiers, poiriers, vigne. Le bâtiment est entièrement affecté à la mairie depuis 1983.