Sur les bords de la Mayenne sont visibles certains des plus anciens témoignages du développement du christianisme, tels l’église de Moulay, dont les maçonneries les plus anciennes remontent au VIe ou au VIIe siècle, le mur réputé mérovingien attribué à l’ancien monastère Saint-Trèche à Saint-Jean-sur-Mayenne, ou l’église de Pritz (hors étude), future paroisse de Laval, datée pour partie du VIIIe siècle. Les principales églises romanes des bourgs étudiés (XIe ou XIIe siècle) se trouvent dans la partie sud du territoire étudié : Azé, Daon et Ménil en fournissent les exemples les plus éloquants. On lit notamment à Ménil l’influence de Saint-Jean-Baptiste de Château-Gontier. Plusieurs prieurés mis en place à la même période sont également à signaler, comme celui de Changé, transformé en château par la famille d’Elva au XIXe siècle, ou encore le célèbre Port-Rhingeard ou Port-du-Salut à Entrammes : celui-ci est fondé au début du XIIIe siècle par la famille de Mathefelon. Il est restauré à partir de 1807 par les moines trappistes et suscite de nombreuses vocations, qui génèrent des agrandissements conséquents des bâtiments. Le XVIIIe siècle apparaît comme le siècle de rénovation des presbytères : à Azé, Contest, Daon ou Ménil, ils sont reconstruits avec la recherche évidente d’une vue agréable sur la rivière Mayenne, à l’instar de maisons de plaisance. Le cours de la rivière est également jalonné de nombreuses chapelles et oratoires dont les origines sont très diverses ; la plupart sont construites, reconstruites ou remaniées au cours du XIXe siècle, notamment sous l’influence des propriétaires de châteaux, lesquels aménagent également des calvaires et croix de chemin pour signaler l’entrée de leur domaine. Le nord Mayenne possède également des lieux de dévotion populaire aménagés le long de la rivière : on trouve ainsi plusieurs grottes de Lourdes ou la grotte de saint Fraimbault aménagées dans des sites pittoresques par des curés entreprenants au XIXe siècle.