Aucun bâtiment ne figure à cet emplacement sur le plan cadastral napoléonien de 1810. C'est dans un repli du parc du château de Briacé, édifié à la fin du XIXe siècle pour Aymar de Sainte-Marie, que la filleule de ce dernier, Henriette de Meaulne (1896-1973), et son époux Marc de Villoutreys de Brignac (1893-1934), pilote pendant la Grande guerre, font édifier une résidence qui, malgré ses airs de villégiature, devait être occupée à l'année. Original à plus d'un titre sur les rives de la Mayenne, le "cottage" de Briacé est imaginé par son commanditaire lui-même, dont les esquisses sont conservées. Elles sont sans doute ensuite reprises par un architecte dont il subsiste quelques calques, malheureusement non signés. Selon l'oralité, la maison est construite en 1926.

Anglophile et américanophile notamment par son épouse, Marc de Villoutreys puise son inspiration parmi les gravures d'un catalogue anglais de résidences rurales publié par l'architecte John B. Papworth en 1818. Pour son aspect extérieur uniquement, la maison correspond presque en tout point à l'un des cottages proposés dans l'ouvrage. Il s'agit d'un modèle inspiré d'une chaumière rustique, en vogue à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, teinté de diverses influences : coloniale pour le porche sur colonnes, néogothique pour les larmiers des ouvertures, renforcé dans les dessins de M. de Villoutreys par les motifs d'arcs brisés. Un toit de tuiles en écailles est substitué au chaume du modèle mais, trop lourd, il est ensuite remplacé par de l'ardoise. Les pittoresques souches de cheminées sont inspirées du dessin de 1818, mais le décor des toits est complété par des poteries animalières commandées à la fabrique du Mesnil de Bavent (Calvados). Le modèle du chat faisant le dos rond, best-seller de la fabrique, connait un certain succès dans la 1ère moitié du XXe siècle.

La composition de l'espace intérieur diffère en revanche totalement de la proposition du catalogue de 1818. La maison conserve en grande partie son ameublement d'origine, conçu sur mesure, comme les étagères de la petite bibliothèque. Le paysage champêtre peint sur la cuisine de la salle à manger renvoie à l'image rustique que les commanditaires ont voulu donner à leur cottage, isolé dans un paysage bucolique en bord de rivière. Marc de Villoutreys avait également dessiné un jardin avec une roseraie, mais il ne sera finalement pas réalisé. Néanmoins, une serre est élevée autour de 1950. Passionnée d'horticulture, Henriette de Meaulne s'adonne au jardinage toute sa vie durant. Conçue comme une maison de vacances, le cottage accueille également les amis britanniques de la famille lors de leurs séjours en France, comme en témoignent les albums de souvenirs photographiques.