Dossier d’œuvre architecture IA53004480 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Bonenfant Anaïs (Rédacteur)
Bonenfant Anaïs

En stage au Département de la Mayenne en mars-avril 2022.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Manoir
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Laval Sud-Est
  • Commune Laval
  • Lieu-dit le Bois-Gamats
  • Cadastre 1808 B1 190  ; 2022 BS 149
  • Dénominations
    manoir
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle

Le manoir du Bois-Gamats apparaît dans les textes dès le XIIIe siècle, mais les documents font défaut pour connaître précisément son histoire. A défaut, l'étude d'inventaire a été complétée par une campagne de relevés afin d'essayer de mieux comprendre l'évolution du bâti.

L'enveloppe du bâtiment actuel conserve des maçonneries qui pourraient remonter aux origines de la seigneurie (vers le XIIIe siècle ?), sans toutefois pouvoir avancer de datation précise. Il parait vraisemblable que sur un rez-de-chaussée bas prenait place une grande salle sous charpente. Cette salle était garnie, au moins sur le mur sud alors en pignon, d'une cheminée dont il subsiste seulement l'empreinte visible dans le comble. L'entrée principale s'effectuait par une porte cintrée aujourd'hui murée, visible au-dessus de la porte principale actuelle et perceptible à l'intérieur : elle était sans doute desservie par un escalier extérieur en bois dont on semble pouvoir discerner l'accroche sur la façade principale. Cette porte pourrait être contemporaine de la porte cintrée de la partie nord du bâtiment, dont le dessin est comparable.

Dans un second temps, vraisemblablement de la 2e moitié du XVe siècle, la chapelle Saint-Maur est construite et le logis manorial est considérablement modifié. De nouveaux planchers sont aménagés à des niveaux différents notamment pour ménager une grande salle au rez-de-chaussée, de nouvelles cheminées placées sur un mur de refend remplacent la (les ?) cheminée(s) sur pignons. Une nouvelle porte et des croisées sont créées, dont une pour bénéficier de l'agrément de la vue sur la Mayenne. Enfin, une nouvelle charpente vient coiffer le logis. L'insertion maladroite de l'escalier intérieur dans le plancher suggère qu'il est ajouté dans un second temps, peut-être à l'époque moderne. L'aménagement de la cave pourrait également être postérieur, bien qu'aucun élément ne permette véritablement d'avancer une datation. La toiture est à son tour remaniée et pourvue de croupes à une date inconnue.

Malgré l'édification d'un château à proximité dès la fin du XVIe siècle ou le début du XVIIe siècle, le manoir est conservé, à titre symbolique et pratique, pour le logement du fermier. Dans la 2e moitié du XIXe siècle, il fait probablement office de fabrique de jardin, tout comme les ruines romantiques de la chapelle. La grande fenêtre du rez-de-chaussée du logis présente quelques anomalies laissant penser, malgré son décor médiéval, qu'il s'agit d'un remontage tardif : ses dimensions sont sans rapport avec celles de la porte, son contour s'accorde mal avec la maçonnerie du mur, l'appui est un remploi. L'hypothèse du percement d'une grande fenêtre pourrait indiquer une utilisation de cette pièce comme orangerie, tout en conservant un cachet médiéval par le remploi d'éléments anciens. Les fonctions utilitaires du reste de l'édifice sont d'ailleurs encore visibles : stockage de charbon, fruitier.

L'édifice est occupé comme le château par les Allemands pendant la Seconde guerre mondiale. Les cheminées sont alors repeintes et peut-être rabotées au niveau des corbeaux. On trouve également des restes de journaux de l'époque collés sur une porte de l'étage.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle, 2e moitié 15e siècle, 17e siècle, 2e moitié 19e siècle , (incertitude)

Le logis

Le manoir du Bois-Gamats, dirigé vers l'est, est installé sur le rebord du promontoire qui domine la rivière, une place stratégique qui lui permet de contrôler le passage et la navigation sur la Mayenne et de bénéficier d'une vue pittoresque sur la vallée, Avesnières et Laval. Situé dans le parc du château moderne du Bois-Gamats. Il occupe un terrain en léger dénivelé.

Le logis est construit en moellons enduits ; la pierre de taille de grès est utilisée pour les encadrements de portes et de fenêtres. De plan rectangulaire, il se compose de deux volumes approximativement carrés accolés l'un à l'autre signalés à l'extérieur par une césure dans la maçonnerie. Bien que situés sous une même toit à longs pans et à croupes couvert d'ardoises, chacun de ces deux volumes possède sa propre division verticale et d'importantes différences de niveaux en lien avec la pente du terrain. Cette disposition, avec pièces à feu croisées, est caractéristique de nombreux manoirs mayennais et se retrouve notamment au Grand-Coudray à La Roche-Neuville.

L'élévation antérieure présente, à gauche, une porte d'entrée en plein cintre qui présente un arc en accolade surmonté d'un motif en forme de flamme. Les décors des chapiteaux et des bases des colonnettes sont trop abîmés pour être interprétés. Au-dessus de la porte des pierres légèrement saillantes sont alignées et soulignent le seuil d'une ancienne porte en plein cintre dont on devine le contour. Celle-ci devait être initialement accessible par un escalier ou une galerie en bois. Une grande fenêtre à linteau en accolades, à meneau et traverse, est encadrée de colonnettes ornées à leur sommet de trois visages sculptés. A droite de la façade se trouve une porte cintrée sans décor.

La façade postérieure est masquée en grande partie par l'installation récente d'une chaudière. On observe l'accès à la cave enterrée, voûtée en arc segmentaire accessible par un escalier, ainsi qu'une ancienne porte murée à l'étage, qui pouvait donner sur un escalier en bois, un autre bâtiment ou encore une galerie.

Le mur-pignon sud ne présente aucune ouverture hormis deux lucarnes récentes. Il semble rubéfié. Le mur-pignon nord est percé, à l'étage, d'une baie à coussièges, à travées et meneaux, s'ouvrant sur la Mayenne et le bourg d'Avesnières.

A l'intérieur, la grande salle du rez-de-chaussée conserve une imposante cheminée engagée, appuyée sur le mur de refend, dont le linteau est orné d'un écu. Un arc de décharge cintré est ménagé dans la hotte. Les corbeaux qui la supportent, peut-être rabotés, ont une forme triangulaire avec un ressaut. La base des angles de la cheminée est chanfreinée et ornée de visages sculptés. Contre le mur opposé, les poutres maîtresses parallèles aux murs gouttereaux sont supportées par deux massifs de maçonnerie. Le mur du fond présente un important renflement à sa base. L'escalier est placé dans l'angle de la pièce à droite de la cheminée. En vis sans jour, il est construit en bois et possède un noyau circulaire. Aucune cloison ne le sépare du reste de la pièce mais le mur est légèrement creusé pour l'accueillir.

L'escalier donne accès à une chambre à l'étage, située au-dessus d'une pièce dont la fonction initiale reste à définir. La cheminée, également appuyée contre le mur de refend et faisant face à la fenêtre vers la Mayenne, présente des piédroits plats et des corbeaux similaires à celle de la grande salle du volume sud.

Le comble est établi sur deux niveaux, l'un au-dessus de la salle, l'autre au-dessus de la chambre. Le plancher coupe actuellement l'encadrement de l'ancienne porte murée observée sur la façade antérieure, ainsi que l'arrachement d'une cheminée sur le mur pignon sud. Sur le mur de refend se trouve une cheminée dont il ne reste que les piédroits en forme de colonnettes et les corbeaux chantournés. L'ensemble du comble est couvert d'une même charpente à chevrons porteurs qui enjambe le mur de refend. Les chevrons sont étayés par des jambes de force et des aisseliers supportent de faux entraits sur lesquels reposent le contreventement, en partie à croix de Saint-André. Les poinçons se terminent en fourche pour supporter la panne faîtière. Les assemblages des chevrons, des jambes de force et des aisseliers portent des marques d'assemblage partiellement cohérentes ; certaines pièces ont été remployées et proviennent de cloisons en pan-de-bois.

La chapelle

Le manoir dispose de sa chapelle de plan rectangulaire, approximativement orientée, dont il ne reste que des pans de murs. Elle est construite en moellons enduits et des pierres de taille en granite sont utilisées pour l'encadrement de la porte et aux angles des murs. La porte se trouve sur le mur gouttereau nord. En arc brisé, elle est décorée d'un fleuron et de choux frisés. Il subsiste une sculpture d'un animal ressemblant à un loup et celle d'un visage. Le centre du tympan est orné d'un écu avec un heaume soutenu de deux aigles. Les armoiries ne sont plus lisibles. Le mur pignon ouest est soutenu par deux contreforts et laisse apparaître des trous (trous de boulins ?). Le reste des murs est obstrué par la végétation. A l'intérieur, il ne reste que le lavabo, du côté droit du chœur, décoré avec une accolade et un encadrement en pierre de taille.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier en vis sans jour en charpente
  • État de conservation
    état moyen
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement figuré, tête humaine
    • ornement animal, loup, aigle
    • ornement végétal, fleuron, chou
    • armoiries
    • ornement en forme d'objet, heaume, écu
  • Précision représentations

    La porte d'entrée du manoir est surmontée d'un motif en forme de flamme. La fenêtre de la grande salle présente trois visages sculptés. La cheminée de la grande salle est ornée d'un écu.

    La porte de la chapelle est décorée d'un fleuron, de choux frisés, d'un loup et d'un visage. Le tympan présente un écu avec un heaume soutenu deux aigles.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

  • Plans cadastraux de Laval, 1808. (Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 2725 et CN 95).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Bonenfant Anaïs
Bonenfant Anaïs

En stage au Département de la Mayenne en mars-avril 2022.

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Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble