Habituellement dénommée "le vieux logis" et considérée comme un manoir, dont elle revêt l'aspect par sa tour d'escalier et son décor, la demeure de Bignon n'a semble-t-il néanmoins jamais possédé le statut noble. Cela est confirmé par le fait que sur la carte de Cassini (fin du XVIIe-début du XVIIIe siècle), le Bignon est qualifié de hameau et gentilhommière.

L'architecture de la partie habitation revêt une apparence homogène. Sa tour d'escalier à pans coupés, les colonnes soutenant les corbeaux de la cheminée de la salle basse ainsi que la lucarne de la façade sud permettent de la dater du XVIe siècle. Par ailleurs, le motif du congé de la fenêtre sud est exactement le même que celui d'une maison du même village datée par dendrochronologie de 1537-1555. L'édifice d'origine n'était composé que de la tour d'escalier et de la travée située à l'est de celle-ci : le corps de bâtiment situé dans le prolongement à l'ouest, plus bas, n'apparaît pas sur le cadastre de 1812. La demeure du XVIe était donc de dimensions réduites : une grande salle à l'étage, accessible par la tour d'escalier ; au rez-de-chaussée, une salle basse, occupant les deux tiers de la superficie globale et par laquelle on accède à l'escalier, et une pièce froide, à l'ouest de celle-ci, sans doute un cellier.

L'état de section du cadastre de 1812 permet d'associer au logis les parcelles qui en dépendaient : elles formaient un important ensemble au sud de la demeure (A1 271, 272, 345, 346). L'édifice tournait le dos au village ; sa vue était dirigée en direction de ses jardins et de ses terres. La scission entre les deux parties du hameau était matérialisée par un mur, partiellement conservé. L'ensemble, nommé "logis" sur l'état de section du cadastre ancien et qualifié de métairie, alors que le reste du village est dit "closerie" ou "bordage", appartenait à Demand, qui vivait alors à Mayenne.

En 1841, un corps de logis, accompagné de ses dépendances, est construit à l'est de la parcelle.