Dossier d’œuvre architecture IA53004272 | Réalisé par
Burgaud Philippine (Contributeur)
Burgaud Philippine

Stagiaire au service de l'Inventaire en janvier 2019 sous la direction de Marion Seure

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Seure Marion (Contributeur)
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
Couvent de bénédictines Notre-Dame-de-Grâce de Montaigu, actuellement école, médiathèque et maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Lassay-les-Châteaux
  • Adresse 5 rue du Couvent
  • Cadastre 1811 A4
  • Précisions
  • Dénominations
    couvent
  • Genre
    de bénédictines
  • Destinations
    école, maison

La venue des bénédictines à Lassay émanerait d'une volonté des habitants du village qui voyaient en elles de bonnes professeures selon l'Abbé Gillard, auteur d'un ouvrage sur l'édifice. Quelques années plus tôt s'établit à Laval le couvent Sainte-Scholastique lié, tout comme celui de Lassay, à l'Abbaye de la Sainte-Trinité de Poitiers. En 1631, Ambroise du Béart, l'abbesse du monastère poitevin, donne son accord pour l'installation d'un couvent à Lassay ; Mgr Charles de Beaumanoir de Lavardin, évêque du Mans, l'autorise à son tour.

L'année suivante, les bénédictines, par le biais de leur prieure, Jeanne de la Crossonnière, acquièrent de Jean Thoumin la propriété de Montaigu sur la seigneurie de Glansemé où elles font construire leur couvent. Au XVIIe siècle, cette propriété, qui dépendait de la seigneurie de Bois-Thibault appartenant à Charlotte du Tillet se trouvait alors en dehors du village de Lassay séparée de celui-ci par la rivière du Lassay. Les sœurs achètent la même année une maison se trouvant à proximité immédiate de leur couvent, dite "pavillon de l'Horloge", ainsi que des terres attenantes à la propriété de Montaigu. La construction des bâtiments conventuels intervient donc probablement dans les mois suivants même si aucun document ne permet jusqu'à présent de la dater précisément. Un aveu de Marie de la Crossonnière, nouvelle prieure du couvent de Lassay et sœur de la précédente prieure, nous apprend néanmoins qu'en 1651 la construction est aboutie et que l'ensemble comprend une maison conventuelle consistant en un corps de logis en longueur avec cave, salles, offices, parloirs internes et externes, infirmeries, deux dortoirs, chambres et greniers. Dans l'enceinte du couvent se trouvaient également un cloître, un préau et une chapelle. Notons aussi la présence dans les aveux du XVIIe siècle d'un "grand pavillon au bout desdits dortoirs, composé d'une sale (sic) basse, chambre et greniers, avec les offices, le tout couvent d'ardoise et joignant l'un l'autre par accompagnements". Dans la mesure où ce grand pavillon serait celui qui jouxte encore aujourd'hui la façade ouest du couvent, il n'est pas inenvisageable d'imaginer que ces deux édifices étaient liés.

Le plan du couvent évolue entre la fin du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle. Un aveu de 1743 décrit l'édifice comme étant composé "d'un corps de logis en longueur avec cave, salles en trois ailles (sic)". Le couvent n'a donc acquis le plan en U que lors d'une seconde phase de construction qui peut être liée à l'accroissement de la communauté de bénédictines à Lassay. L'Abbé Angot indique cependant dans son Dictionnaire de la Mayenne que les sœurs étaient 26 en 1640, 42 en 1675 et seulement 19 en 1736.

Après la Révolution française, le couvent perd sa destination d'origine. En 1807, la mairie acquiert pour 7150 francs les bâtiments du couvent devenus biens nationaux. Il devient alors le siège de la justice de paix, accueille un hospice, une caserne de gendarmerie ainsi qu'une école. Un collège mixte y prend également place en 1820 mais est remplacé en 1832 par une école primaire tenue par les sœurs d'Evron. A la même époque, l'ancien couvent sert aussi d'asile et de mairie et conserve ses fonctions de caserne et de justice de paix. En 1833, la municipalité organise la vente de trois bâtiments liés au couvent dont le "Pavillon de l'Horloge" qui passe alors en mains privées. En 1859, la chapelle, construite en 1749 et située à l'est, est démolie à l'exception du chœur des sœurs devenu classes de filles. Ce bâtiment est détruit en 1859, au moment de la construction du presbytère lié à l'église paroissiale nouvellement édifiée.

L'inadaptation du couvent à ses nouveaux usages et la vétusté des bâtiments entraînent, entre 1880 et 1883 la réalisation de travaux d'ampleur. Ceux-ci sont attestés par de nombreux documents (plans, devis estimatif, attestations des ouvrages exécutés) conservés aux archives départementales de la Mayenne. A cette occasion, un pavillon, relié à l'aile orientale et figurant sur les plans de la fin du XIXe siècle, et les deux ailes latérales sont démolis. Ces deux dernières sont rebâties (en 1982 pour l'aile ouest et en 1883 pour l'aile est, d'après les dates portées sur des lucarnes), cette fois-ci en granit gris, et aménagées en école de filles à l'est et de garçon à l'ouest. La distribution intérieure du corps principal est dans le même temps entièrement modifiée.

En 1988, le bâtiment nord du couvent ainsi que le Pavillon de l'Horloge (façades et toitures) sont inscrits au titre des Monuments Historiques.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle, 18e siècle, 4e quart 19e siècle

Le couvent de bénédictines Notre-Dame-de-Grâce de Montaigu est situé au sud du bourg de Lassay. Placé en hauteur, il surplombe l'actuelle jardin de la Roseraie. L'église paroissiale, construite au XIXe siècle, se tient à l'est du couvent.

Le corps principal, de plan rectangulaire, orienté est-ouest, est encadré par deux ailes en retour. A l'ouest, l'aile est prolongée par des constructions plus basses et plus récentes. La cour du couvent est séparée en deux par un mur en pierre et par une construction contenant les sanitaires. Un mur en pierre clôt la cour ouest en reliant l'aile ouest et les sanitaires.

L'ouest du corps principal est pourvu d'une cave voûtée d'une longueur d'une quinzaine de mètres environ. Les deux ailes latérales sont également pourvues de sous-sols. L'ensemble du couvent comprend un rez-de-chaussée, un étage ainsi qu'un niveau de combles. Il est couvert d'une toiture à deux versants en ardoise.

L'ancien couvent est principalement construit en granite. Le bâtiment nord, corps principal de la construction, présente sur chacune des façades un parement de moellons irréguliers de taille moyenne et de petite taille. Les façades intérieure et extérieures du bâtiment est et la façade intérieure du bâtiment ouest présentent un parement de moellons de moyen appareil réglé et assisé tandis que la façade extérieure de l'aile ouest présente un parement de petits moellons non équarris, sans doute par soucis d'économie, celle-ci n'étant que peu visible. La diversité des appareils témoigne des différentes phases de construction auxquelles a été soumis l'ancien couvent.

Le bâtiment nord est la seule partie datant de la première moitié du XVIIe siècle conservée. La façade nord est rythmée par dix-huit travées sur deux niveaux. Les ouvertures sont bordées de piédroits, linteaux et allèges en granite. A chaque travée correspond également une lucarne surmontée d'un fronton triangulaire mouluré en partie haute. Les dispositions actuelles de la façade ne sont cependant pas d'origine. L'observation d'un plan de 1880 (AD53 O550/3) montre notamment que l'emplacement des portes a été modifié entre cette date et aujourd'hui. Le porche, qui ménage un passage dans le bâtiment depuis la rue jusqu'à la cour intérieure (au niveau des neuvième et dixième travées), ne figure pas sur le relevé de façade de 1880. En effet, plusieurs modifications de la façade du corps principal ont été apportées lors de la campagne de travaux des années 1880. Trois souches de cheminées ont par exemple été supprimées. En outre, aucun document n'atteste que les dispositions antérieures à ces travaux (figurant sur les plans) étaient d'origine. La façade nord a pu être modifiée dès 1807, au moment où le couvent perd sa fonction première. La façade sud du corps principal est quant à elle composée de six travées entre lesquelles viennent se glisser portes et porche. Comme sur la façade donnant sur la rue, à chaque travée correspond une lucarne coiffée d'un fronton triangulaire. Certaines ouvertures sont surmontées d'arcs de décharge. Dans le prolongement direct des pignons, la partie du bâtiment contenant les escaliers, légèrement abaissée, se rattache au corps principal. Ces pavillons d'escaliers sont éclairés par des doubles baies à l'ouest et une travée de fenêtres à l'est, surmontée d'une lucarne.

La charpente du corps principal à chevrons-formant-fermes sur un comble à surcroît était autrefois lambrissée comme l'attestent les marques de clous sur les pièces de bois. Seule la partie occidentale de la charpente du corps de logis est aujourd'hui visible. Notons que les chevrons se trouvant devant les lucarnes ont été recoupés par la suite.

La distribution du corps principal a été entièrement modifiée lors des travaux des années 1880. Il est par ailleurs possible qu'elle ait déjà été changée après le rachat du bâtiment en 1807 par la commune qui décide alors d'y aménager des logements destinés à la gendarmerie, la mairie, un hospice, une école et une pièce pour la justice de paix. Seuls subsistent de la phase primitive la cave voûtée et probablement l'escalier situé à l'extrémité ouest du bâtiment nord. Il s'agit d'un escalier rampe-sur-rampe en pierre composé de cinq volées surmontées d'arcs plein cintre. Notons aussi la présence de voûtes d'arêtes au niveau du palier du premier étage, signe d'une certaine ostentation. A l'extrémité est, un escalier rampe-sur-rampe en bois, plus modeste, s'étend aussi sur cinq volées. Il est difficile d'établir si cet élément date de la première phase de construction du couvent tant il semble avoir été remanié. La lecture des aveux du XVIIe siècle nous informe néanmoins sur la fonction des pièces que renfermait la "maison conventuelle". En 1651, s'y trouvaient "cave, sallon, office, parloirs interne et externe, infirmerie, deux dortoirs, chambre et grenier". Les aveux suivants mentionnent aussi ces mêmes pièces. La disposition des ouvertures laisse cependant penser que les cellules des moniales se trouvaient au premier étage et qu'un couloir courant le long du mur sud les desservait. Cette disposition figure par ailleurs sur un plan de 1880 illustrant l'état contemporain de la distribution.

Actuellement, le corps principal de l'ancien couvent contient la médiathèque municipale ainsi qu'un espace "jeunes" tandis que les ailes accueillent une école et un pôle enfance.

L'aile est a récemment été reprise et agrandie. Les ailes est et ouest ne sont pas contemporaines du corps principal. Reconstruites au XIXe siècle, elles reprennent néanmoins des dispositions semblables à la partie originale. Neuf travées divisent les façades du bâtiment est tandis que le bâtiment ouest n'en compte que huit.

Une maison, communément nommé "Pavillon de l'Horloge", située à l'ouest des bâtiments conventuels complète l'ensemble. Elle est jouxtée par un bâtiment plus bas, une ancienne ferme réaménagée construite postérieurement. Le pavillon présente un petit appareil de moellon assez irrégulier. Couvert en ardoise, il arbore également une très imposante souche de cheminée. Il est composé d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée surélevé, d'un étage et d'un niveau de combles. La distribution intérieure a été totalement reprise au XXe siècle. La charpente à chevrons-formant-fermes, très semblable à celle du corps principal du couvent laisse penser qu'elle pourrait dater du XVIIe siècle. La façade sud est dotée de trois travées de fenêtres ainsi que d'une lucarne à fronton légèrement désaxée. La façade nord compte seulement deux travées. Sur le pignon ouest une travée comprenant deux ouvertures occupe l'angle droit. Notons aussi la présence d'un évier à l'angle gauche du pignon dont la pierre monolithe dépasse sur la rue. Une baie bouchée de la taille d'une porte surmontée d'arcs de décharge laisse penser que ce pavillon a pu être relié au couvent à une époque antérieure. En effet, celle-ci semble coïncider avec une baie bouchée présente sur le pignon ouest du bâtiment nord de l'ancien couvent. Cette hypothèse pourrait être vérifiée par la mise au jour de trous d'empochements rendue impossible par la présence d'enduit.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble, sous-sol
  • Couvrements
  • Couvertures
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1988/06/20
  • Précisions sur la protection

    Façades et toitures du corps de logis principal et du pavillon subsistants.

Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 2 J 263. Aveux rendus par les bénédictines de Lassay, 1651 ; 1743.

  • Archives départementales de la Mayenne ; O 550/3, archives de la commune de Lassay (mairie, écoles).

Bibliographie

  • GILLARD, J. (abbé). Recherches historiques sur les bénédictines de Lassay, Mamers, imprimerie G. Fleury & A. Dangin,1886.

  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1900.

Périodiques

  • "La chapelle des bénédictines de Lassay". In : Bulletin de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne, 1907.

    t. 23, p. 498-503
  • HENRIOT, Yves. "Le couvent Notre-Dame-de-Grâce de Montaigu des religieuses bénédictines de Lassay". In : La Mayenne, archéologie, histoire, 1987.

    t. 10, p.63-68.

Documents figurés

  • Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 118/111. Carte postale, ancien couvent de Lassay.

Annexes

  • Transcription - Aveu de 1651 (Archives départementales de la Mayenne ; cote : 2J263)
  • Transcription - Aveu de 1743 (Archives départementales de la Mayenne ; cote : 2J263)
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Burgaud Philippine
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Stagiaire au service de l'Inventaire en janvier 2019 sous la direction de Marion Seure

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Seure Marion
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Articulation des dossiers
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