Dossier d’œuvre architecture IA53004270 | Réalisé par
Azzi Amal (Contributeur)
Azzi Amal

Stagiaire à l'Inventaire du 25.02.2019 au 24.05.2019.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
Église paroissiale Saint-Martin de Thuboeuf
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Thubœuf
  • Adresse rue de Lassay

La fondation de l'église Saint-Martin de Thuboeuf remonte certainement à la seconde moitié du XIe siècle : en effet, l'appareil des murs de la nef en opus spicatum et la petite baie à linteau échancré sont caractéristiques des églises du Maine de cette époque. L'abbé Angot mentionne l'existence d'une décime "Decima de Tuebove, 1203 circa" au début du XIIIe siècle, ce qui confirme la présence d'une église à cette époque.

L'édifice actuel n'est pas issu d'une unique campagne. Les murs extérieurs des bras du transept et du chœur présentent un appareillage différent de la nef en opus spicatum, puisque faits de petits moellons de grès et de schiste. Leur construction est sans doute postérieure à celle de la nef romane. Le chœur présente une baie à trois lancettes, similaire à celle des fenêtres hautes de la nef de l'église d'Evron, datant du XIIIe siècle. La baie à motif tréflé du bras nord du transept est certainement de la même époque. L'abbé Angot précise que les chapelles qui forment les bras du transept datent du XVIIe siècle. Nous n'avons pu déterminer ses sources et cette affirmation entre en contradiction avec les observations architecturales qui ont été faites. Il est revanche possible que le terme chapelle désigne non pas la construction, mais les autels qui s'y trouvent, ainsi que les fondations qui y ont été effectuées.

Les ouvertures de ces différentes parties ont ensuite été reprises ou percées au fil du temps : la baie du bras sud du transept se distingue par l'emploi du granit gris pour ses piédroits. L'usage de ce matériau n'intervient pas avant la fin du XVIIIe siècle. De la même manière, une fenêtre a été percée ultérieurement, sur le mur nord de la nef, comme en témoigne la reprise des moellons qui l'entoure. Celle-ci est encadrée de gros moellons équarris de pierre d'Andaines, dont l'extraction débute aux alentours de la seconde moitié du XIXe siècle.

Contrairement au reste de l'histoire de l'édifice, la construction du clocher-porche est très bien documentée. Dans les années 1850, il est décidé de faire abattre la tour de clocher qui avait été bâtie au milieu de la nef et qui menaçait de s'effondrer. On décide alors de faire construire une tour contre le massif occidental de l'édifice. La maçonnerie, avec ses assises réglées et ses moellons de granit équarris, est typique des constructions du milieu du XIXe siècle. Les chaînages d'angles sont également très réguliers. C'est cette même technique qui est employée en sous-œuvre sur le mur sud de la nef. Au moment de la construction de la tour, il n'est pas invraisemblable que tout l'édifice ait été consolidé grâce à des reprises ponctuelles. C'est sûrement à ce même moment que les portes des transepts sont percées. Les linteaux en granit gris concourent à cette hypothèse.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 11e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 13e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle , porte la date, daté par source
  • Dates
    • 1852, porte la date

L'église Saint-Martin de Thuboeuf se situe au cœur du bourg de cette commune. L'actuelle clôture du parvis semble reprendre le tracé de l'ancien enclos cimetiérial. Le presbytère se situait au sud de l'église. Celle-ci est composée d'une nef simple, les bras de son transept forment des chapelles à chevet plat, le chœur est à chevet plat également et il est accosté par la sacristie au nord. L'édifice conserve la même allure qu'au début du XIXe siècle puisque le plan indiqué sur le cadastre napoléonien de 1811 est similaire, à l'exception de la tour clocher-porche.

En premier lieu, la nef est appareillée de petits moellons de granit et de grès non équarris, disposés de biais sur certains tronçons, en opus spicatum, dont les joints sont très épais. Une porte qui se trouvait sur le mur nord de la nef a été comblée. Ce même mur est percé de trois baies ; d'est en ouest : une baie dont les chaînages sont en gros moellon de granit ; une baie de petite taille à linteau échancré ; une baie rectangulaire dont l'encadrement est en granit. Sur le mur sud de la nef, on remarque, en partie basse, une assise en petits moellons équarris de granit et de grès, sur laquelle repose le même appareil en opus spicatum de grès et de granit que sur le mur nord. Le mur sud est percé de trois baies, disposées irrégulièrement. Les deux baies les plus proches du bras sud du transept sont similaires, il s'agit de fenêtres rectangulaires avec un encadrement en granit. La baie située sur la gauche du mur est surmontée d'un linteau à arc surbaissé. Le bras du transept sud présente un appareil composite, pourvu de moellons de grès, de taille moyenne à petite, et de lames de schiste ardoisier plus ou moins importantes. Les joints sont épais, mais pas autant que ceux de la nef. Une porte à degré rectangulaire, dont l'encadrement est en gros moellons de granit équarris, permet d'accéder au bras du transept. Le chaînage d'angle du bras du transept est en gros moellon de granit équarris. Le bras sud a sur sa façade une double baie à arc surbaissé en granit gris sous un arc de décharge en tiers-point, les deux étant surmontés d'un petit jour rectangulaire. Le bras nord possède un appareil similaire, mais la baie de sa façade est différente : l'encadrement est en gros moellons de granit et le linteau présente un motif tréflé. Le chœur dépourvu d'abside, est orné de trois lancettes ogivales accolées, celle du milieu étant plus haute.

Enfin, la tour-clocher-porche est de plan carré. Sa façade est divisée en trois registres, séparés d'une corniche. Sur le premier registre se dresse un portail unique en plein-cintre, avec une date portée sur sa voussure : 1853. Sur le deuxième registre, une niche comporte une statue représentant la charité de saint Martin, référence directe du vocable de l'église. Cette niche est surmontée par un grand oculus, fermé par un abat-son. Le dernier registre contient le clocher. Il est orné de deux baies en plein cintre, qui se répètent sur les quatre faces. Les baies sont surmontées d'une horloge. Un fronton orné d'une corniche couronnée d'une croix - motif extrêmement courant dans la région – surplombe le dernier registre. Sur cette tour se dresse une flèche couverte d'ardoise. A l'intérieur, la nef possède une voûte en berceau et une charpente à fermes et à pannes, dont l'entrait, le poinçon et les sablières sont apparents. L'ensemble des murs est recouvert d'un enduit. Dans le chœur, une baie a été bouchée pour être remployée en niche, sûrement lors de la construction de la sacristie. Dans le mur nord du chœur se trouve un placard et une piscine liturgique.

  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; O 1074/4. Eglise, écoles et cimetière. 1842-1912.

    Dossier église - 1842-1905.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1900.

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Azzi Amal
Azzi Amal

Stagiaire à l'Inventaire du 25.02.2019 au 24.05.2019.

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