La construction d'un pont routier enjambant la Loire à Montjean-sur-Loire est déclarée d'utilité publique en 1840. Auparavant, la traversée des deux rives se faisait en bateau ; elles furent également reliées par un bac en 1890.

Un premier pont est construit par l'entrepreneur et architecte Louis-Isnel Escarraguel, inauguré le 30 juin 1850. Son accès était limité par un droit de péage, des barrières à l'entrée de celui-ci, côté rive gauche (commune de Montjean), forçait l'arrêt des utilisateurs. Une maison de pontonnier était construite à proximité des barrières afin de garantir le paiement du droit de passage. Moins de dix ans après sa construction, une limitation des charges à 6 000 kg fut promulguée afin de préserver le pont des dommages important causés par le passage de véhicules surchargés et de nombreux animaux. Trois hommes devaient travailler continuellement à entretenir le tablier en bois, et la structure. De nouvelles portions de route furent aménagées ainsi que ses abords (levées) afin de faciliter son accès. Le droit de péage est arrêté en mars 1895, et la circulation est ouverte. Au début du XXème siècle, il ne correspondait plus au standard des moyens de transport qui avaient bien évolués depuis sa construction et au poids qu'il devait supporter. Des travaux sont exécutés en 1927 par l'ingénieur Gaston Leinekugel Le Cocq pour le moderniser, inaugurant un nouveau système de suspension en arc à trois articulations. Le pont suspendu de Montjean fut le premier ouvrage à être construit avec ce type de fermes de suspension. Il s'effondra partiellement le 12 avril 1935. D'après le rapport des experts, l'effondrement serait dû à une infiltration d'eau dans les culées en béton, provoquant une rupture par oxydation des câbles entraînant la chute du tablier sur 250 m.

Par la suite, un troisième pont est reconstruit par l'entreprise Baudin Châteauneuf en 1938 mais il sera dynamité le 19 juin 1940 afin de ralentir l'avancée des troupes allemandes sur le territoire pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1940, un nouveau pont de bois sur pilotis est construit en amont des restes de l'ancien par les occupants (organisation Todt). Il est détruit en 1944, bombardé par l'aviation américaine.

Le pont actuel est achevé en 1949, il est le quatrième pont suspendu de la commune. Il est conçu par l'architecte angevin Frédéric Le Sénéchal et construit par l'entreprise Baudin Châteauneuf pour supporter une charge illimitée. Les cinq piles maçonnées sur lesquelles il repose sont le seul vestige du pont de 1850. Des travaux de restauration des blocs d'ancrage, des câbles de suspension et des têtes de pylônes ont été exécutés en 2002-2003 par Baudin Châteauneuf. Des travaux de réfection ont été exécutés par le Département de Maine-et-Loire en 2019.