Le moulin de l'Épinay, dépendant du fief du même nom, est attesté dès 1575 dans les archives de l'abbaye de Saint-Florent. Il appartenait à cette époque à Lucas Collineau qui en céda la sixième partie à Jean Belou. En 1639, Jacques Bizot, sieur de la Challière et de l'Épinay, en rend aveu à l'abbé de Saint-Florent de Saumur : "Item de mon moulin, terre et appartenances de l'Épinay que souloint tenir de moy les herittiers de feu Jean Collombeau à deux septiers de seigle, duquel moulin j'ay depuis reuny et reconsolidé à mon dommaine la moittié qui me vault de revenu annuel trois septiers de bled, seigle, et retenu debvoir sur l'autre moittié de douze deniers de farine. Contenant ledict moulin en maisons, jardins, vergers, terre arrable et non arrable deux septiers de terre et deux quartiers de pré sises lesdictes choses en la paroisse de Beausse [...]".

Le moulin figure sur la carte de Cassini et le cadastre de 1827. En 1861, les carnets de patente en décrivent précisément l'emplacement et le fonctionnement. Situé sur le ruisseau de Trans, à 2500 m au nord du bourg de Beausse, celui-ci ne pouvait tourner que 2 heures par jour du 1er avril au 1er novembre et chômait pendant plus de quatre mois par an. Durant le reste de l'année, il fonctionnait au moyen d'une chute d'eau de 4,22 m mettant en action une roue à augets de 3,20 m de diamètre sur 60 cm de large, prenant l'eau au-dessus. Cette roue mettait en mouvement deux paires de meules pouvant tourner simultanément et une bluterie de moyenne dimension avec un crible. La force motrice déployée était de 6 chevaux-vapeur. La cage de l'usine était construite en pierre et occupait une superficie de 35 m2. Elle renfermait, au rez-de-chaussée, la roue motrice, les engrenages et un petit espace pour stocker le grain. Au premier étage, prenaient place les deux paires de meules, la bluterie et un autre espace de stockage.

En 1850, Pierre Bodet, son meunier, se fit bâtir une maison d'habitation au sud que vinrent compléter plusieurs parties agricoles par la suite (hangar agricole, toit à porcs). En 1886, la ferme et le moulin, exploités par Jules Dupont, accueillaient un ménage de six personnes. Probablement arrêté durant l'Entre-deux-guerres, le moulin fut détruit après les années 1950. Seules la maison et les parties agricoles sont actuellement conservées.