Dossier d’œuvre architecture IA49011189 | Réalisé par ;
Cussonneau Christian (Contributeur)
Cussonneau Christian

Ingénieur d'études au service régional de l'Inventaire.

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Vivier Clotilde (Rédacteur)
Vivier Clotilde

Stagiaire à la Conservation départementale du patrimoine (septembre 2022).

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Cavaca Marie-Charlotte (Rédacteur)
Cavaca Marie-Charlotte

Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2023-2026)

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  • inventaire topographique, Mauges-sur-Loire
Four à chaux, Maison Blanche
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mauges-sur-Loire
  • Commune Montjean-sur-Loire
  • Lieu-dit Maison Blanche
  • Cadastre 1966 AT 89, 90, 94, 115, 156
  • Précisions nouvelle commune Mauges-sur-Loire

La chaufournerie de Maison-Blanche semble avoir été en activité dès la deuxième moitié du XVIIe siècle ; un plan du 18 février 1845 porte la mention : "Dépôt de résidus calcaire fait par le Sr Lefevre, commencé en 1666, date du fourneau (au dire du propriétaire)". Le four est attesté avec certitude un siècle plus tard, en 1751 date à laquelle Eustache Faugé, demeurant à Angers, vend à Jacques Clémenceau, demeurant à Saint-Florent : "La Maison-Blanche, rues, issues, fourneau, terres, bois, vignes, pré et perrière, le tout sis à Châteaupanne" (Insinuation d'un contrat de vente passé devant Maître Chiron, notaire à Saint-Florent-le-Vieil, du 28 décembre 1751. Insinué le 23 mars 1752). En 1775, Nicolas Josset achète la propriété à Louis Cresteau de la Motte et Marie Clémenceau de La Lande, sœur de Jacques décédé en 1766 (Insinuation du 19 février 1775, du contrat de vente passé devant Maître Moron, notaire à Angers, le 3 février 1775).

Au début du XIXe siècle, le four appartient à la famille Lefebvre. Maison-Blanche est revendue à la famille Clémenceau de la Lande en 1868, pour une somme de 100 000 Francs (acte de vente du 7 mai 1868 entre Edouard Lefebvre et Edouard Clémenceau de La Lande). Le four de Maison-Blanche et ceux de Châteaupanne forment à partir de cette époque une seule Chaufournerie. De 1903 à 1916, ils sont réunis dans la "Société des fours à chaux de Châteaupanne", créée par les frères Clémenceau de La Lande (acte notarié du 7 décembre 1903, passé devant Maître Louis Georges Presteau, notaire à Montjean). La chaufournerie est rachetée en 1916 par la Société J.J. Carnaud et Forges de la Basse-Indre qui la revend en 1943. L'activité du four semble être arrêtée dans l'entre-deux guerres.

La comparaison du cadastre de 1829 et du plan du 2 novembre 1845 (cf. Doc.1) montre que la masse du four n'a subi aucune modification entre ces deux dates ; par contre, on note la construction d'une charbonnière et d'un magasin à chaux, à l'est et au nord du four, ainsi que celle d'un petit bâtiment à hauteur de la plate-forme. Le four était alimenté par la carrière de Châteaupanne. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les charrois s'effectuaient par un chemin et par la rampe postérieure. Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, un tunnel fut percé au flanc de la paroi nord de la carrière, pour la relier directement à la rampe. L'emplacement, comblé, du débouché du nord du tunnel, n'a pas été localisé.

La production du four pour la période antérieure à la Révolution devait avoisiner environ 3 000 tonnes par an (cf. Les fours à chaux de Montjean-sur-Loire, chapitre IV, 3). Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, le volume de la chambre de combustion ayant été augmenté, il produisait 5 à 6 tonnes annuellement (cf. tableau de la production annuelle en tonnes du four de Maison-Blanche en annexe).

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Principale : 2e moitié 17e siècle, 18e siècle, 1er quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 19e siècle, 3e quart 19e siècle , daté par travaux historiques

Situé sur la rive gauche du bras de la Loire, dit Bras de Chalonnes, le four est implanté au pied du coteau de Maison-Blanche, à l'entrée d'un petit vallon perpendiculaire à la vallée.

La tour, tronconique en moellons de grès et schiste, d'une hauteur de 14 mètres, mesure 18 mètres à la base, dans sa plus grande largeur. Elle est épaulée par cinq contreforts, deux d'entre eux étant traversés par de petits tunnels voûtés en plein-cintre (cf. P1. II). La chambre de combustion est d'une capacité de 1200 hectolitres (Carnet de patente des établissements industriels, commune de Montjean-sur-Loire). La robe qui n'était pas observable en 1986, aurait été refaite en pierres réfractaires de Saint-Pierre-du-Chemin, en 1887 (Archives privées, M. Albert, Montjean-sur-Loire). Le fond des ébraisoirs s'ouvre sur la chambre de combustion par trois portes à arcs segmentaires et montants en granit. Le défournement était effectué par les trois ébraisoirs, de plans trapézoïdaux réguliers dans leurs premières parties (les ébraisoirs est et ouest s'appuient sur la roche du coteau). Les parties externes présentent des décrochements et des voûtes situés à des hauteurs différentes. L'ébraisoir axial est couvert d'une voûte en canonnière segmentaire, en tuffeau de taille, appareillée en panache. La première partie de l'ébraisoir est est couverte de la même manière (cf. Fig. 4), alors que l'ébraisoir ouest est couvert d'une voûte segmentaire en briques (cf. Fig. 3). Les parties externes des ébraisoirs est et ouest sont couvertes de voûtes en canonnières en plein-cintre, assisées au schiste (cf. Fig. 3). Dans l'ébraisoir ouest subsistent, sur la paroi sud, un butoir d'arrêt de claire-voie et sur la paroi nord, deux colonnes de petits trous percés dans un tuffeau de taille, destinées à recevoir une fiche en bois, que l'on déplaçait pour comptabiliser le nombre de défournements journaliers (cf. Fig. 5).

Le chargement du four s'effectuait par une rampe établie horizontalement sur le flanc ouest du vallon de Maison-Blanche (parcelle 94) et contenue par un parement de moellons schisto-grèseux du côté est (cf. Doc. 2). Elle se prolongeait, vers le sud, par un chemin (parcelle 95) qui rejoignait les carrières de Châteaupanne (cf. Doc. 1). À l'est du chemin rural de la Guesse, subsiste le gros-œuvre de la charbonnière (parcelle 115) ; elle forme un vaste entrepôt, rectangulaire, avec mur de refend central et était couverte d'un toit à deux versants (le pan sud est détruit). Ses murs de moellons sont flanqués, sur toute leur longueur, d'épais contreforts ; ceux qui encadrent les ouvertures de la face est, sont décorés d'un appareil mixte en damier, en tuffeau de taille et moellons schisto-grèseux (cf. Fig. 6). Le magasin à chaux (parcelle 156), situé entre le four et la Loire, de plan rectangulaire, présente le même système de contreforts continus, que la charbonnière (cf. Doc. 2 et Fig. 7).

Le cadastre de 1829 indique qu'à cette date, le four ne comportait que deux contreforts, situés de part et d'autre de l'ébraisoir axial. L'examen de ces deux contreforts montre qu'ils ne sont pas liés à la tour ; on peut donc supposer que dans un premier état, le four ne comprenait qu'une tour non contrefortée, de 10 mètres de diamètre environ (cf. Pl. III). À Montjean-sur-Loire, la hauteur des fours étant, en général, égale ou légèrement inférieure au diamètre à la base, on peut penser que la hauteur primitive de la tour était moindre que celle que nous lui connaissons actuellement. Sans doute faut-il la situer au niveau de l'assise de tuffeau de taille visible à l'avant du four ; niveau qui correspond d'ailleurs à la hauteur des deux contreforts antérieurs figurés sur le cadastre de 1829 (cf. Fig. 2). La partie interne des ébraisoirs est et nord correspond aussi à cette première campagne, comme l'indique leur stéréotomie classique (appareillage en panache). En l'absence de preuve formelle, nous ne pouvons affirmer que cette première campagne date véritablement de 1666, mais elle est à coup sûr antérieure à 1751. Après la pose des deux contreforts antérieurs (avant 1829), la troisième campagne de construction, qui peut être fixée entre 1845 et 1861 (date à laquelle la capacité du four est de 1 200 hectolitres, c'est-à-dire, sa capacité actuelle) la tour fut rehaussée de quatre à cinq mètres ; le contrefort antérieur est fut épaissi et les contreforts latéraux furent construits de manière à soutenir la partie haute de la tour (cf. Pl. III).

Le fourneau de Maison-Blanche, du type continu à courte flamme, a fonctionné au charbon dès au moins le début de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, comme les autres de Montjean-sur-Loire (cf. Les fours à chaux de Montjean-sur-Loire, chapitre III, B, 2). Son activité est une des plus longues parmi les chaufourneries Montjeannaises puisqu'elle peut être estimée entre 200 et 270 ans environ.

  • Murs
    • schiste moellon
    • grès moellon
    • brique
    • tuffeau pierre de taille
  • État de conservation
    état moyen
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Dossier ouvert en 1986 par Jean-Louis Kerouanton et Christian Cussonneau et complété en 2023 par Marie-Charlotte Cavaca.

Documents d'archives

  • Archives départementales d'Indre-et-Loire ; C 142. Raffineries et fours à chaux. Plainte contre les manoeuvres des fourneliers du canton de Chalonnes et Montjean, 13 octobre 1752 ; demande de concession de mine de houille du 10 janvier 1753 ; soumission pour la reconstruction de l'Académie d'exercice d'Angers, juin 1753 ; lettre de M. de la Guerche, subdélégué d'Angers, à la Généralité de Tours, du 4 février 1756 ; mémoire de R. Clémenceau de la Lande du 31 mai 1778 ; lettre de M. de la Marsaullaye, subdélégué d'Angers, à la Généralité de Tours, du 21 juillet 1778 ; état des fourneaux à chaux qui sont sur le bord de la rivière de la Loire, depuis la paroisse de Liré jusque et y compris ceux qui sont en la paroisse de Saint-Maurille-de-Chalonnes. Enquête du Bureau du Commerce, mai-juin 1788 ; les usines et bouches à feu qui se trouvent dans l'étendue de la subdélégation d'Angers, avril 1789.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; C 1485. Registre des insinuations du centième denier : Insinuation du 23 mars 1752, du contrat de vente de La Maison-Blanche et du four, par Eustache Faugé à Jacques Clémenceau pour la somme de 5 500 livres, le 28 décembre 1751, devant Maître Chiron, notaire à Saint-Florent-le-Vieil.

    folio 60 v.
  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; C 1495. Registre des Insinuations du centième denier : Insinuation du 19 février 1775 de l'acte de vente de la Maison-Blanche et du fourneau par Louis Cresteau de la Motte et Marie Clémenceau de La Lande, sa femme, à Nicolas Louis Piollay Josset, pour 16 600 livres, le 14 février 1775, devant Maître Moron notaire à Angers.

    folio 15 v.
  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 5 E 31-44. Acte de vente de la Maison-Blanche du 7 mai 1868, par Edouard Lefebvre à Edouard Clémenceau de La Lande, devant Maître Robert, notaire à Montjean.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 99 P 4. Versement des contributions directes de l'arrondissement de Cholet, carnet des établissements industriels pour la commune de Montjean. Situation et renseignements pour les droits de patente, pour la deuxième moitié du XIXème siècle.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; P 333. Matrices cadastrales de la commune de Montjean.

  • Archives privées ; Montjean-sur-Loire. Acte notarié du 7 décembre 1903, passé devant Maître Louis Georges Prestreau, notaire à Montjean, portant création de la Société des Fours à chaux de Châteaupanne.

  • Archives Privées de la famille Albert ; Montjean-sur-Loire. Carnets de M. Pierre Albert, contremaître des fours à chaux de Châteaupanne, à la fin du XIXème siècle.

Documents figurés

  • Département de Maine-et-Loire. Arrondissement de Beaupréau. Commune de Montjean. Fourneaux à chaux de Châteaupanne. Messieurs Clémenceau et Godard propriétaires. Plan comprenant une partie de l'île de la Guesse et les fourneaux de Châteaupanne, relatif à la construction d'un nouveau fourneau...pour être joint à notre pétition du 25 courant. Réalisé par Dussauzes, le 2 novembre 1845, échelle 1/ 1 000. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 50 M 19).

  • Service spécial de la Loire. Département de Maine-et-Loire. Plan dressé pour être joint au rapport de ce jour de l'ingénieur ordinaire, sur les moyens de défense des Sieurs Lefebvre fils, Clémenceau, Piou et Lebreton père, relatifs à trois procès-verbaux dressés contre eux et sur deux pétitions des mêmes propriétaires et autres riverains de la Loire, dite de Châteaupanne, en amont de Montjean. Réalisé par Cl. Michaud, le 18 février 1845, à l'échelle 1/1 000. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 121 S 71).

  • Montjean (Maine-et-Loire), Châteaupanne, vue générale., A.B., photographie de 1920, détail de la partie gauche du cliché. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; collection de carte postale).

Annexes

  • Tableau de la production annuelle en tonnes du four de Maison-Blanche (archives privées de M. Albert, Montjean-sur-Loire)
Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 1986, 2022, 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
(c) Commune de Mauges-sur-Loire
Cussonneau Christian
Cussonneau Christian

Ingénieur d'études au service régional de l'Inventaire.

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Vivier Clotilde
Vivier Clotilde

Stagiaire à la Conservation départementale du patrimoine (septembre 2022).

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Cavaca Marie-Charlotte
Cavaca Marie-Charlotte

Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2023-2026)

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