Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.
- inventaire topographique, Mauges-sur-Loire
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Maugin ArmelleMaugin Armelle
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Mauges-sur-Loire - La Pommeraye
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Commune
Botz-en-Mauges
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Adresse
1 rue de la Croix-de-Pierre
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Cadastre
2019
C
1161
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Précisions
nouvelle commune Mauges-sur-Loire
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Dénominationsusine de matériel agricole, usine de construction métallique, usine d'éléments préfabriqués
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Précision dénominationusine de tarares
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Appellationsusine de tarares Jean Ménard, établissements de Montergon-Lebouvier
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Parties constituantes non étudiéeschaufferie, hangar industriel, atelier de fabrication
1. Jean Ménard (1848-1871) : le fondateur de l'usine de tarares
En 1848, Jean Ménard (1824-1871), menuisier de profession, installé à Botz, se lance dans la fabrication d'un moulin à vanner le grain, le tarare. Probablement apparu aux Pays-Bas au XVIIe siècle, le tarare, aussi appelé "diable volant", "vanneuse", "traquinet", "vannoir", "ventoir" ou encore "crible à vent" est utilisé en France dès le XVIIIe siècle. L'agronome Henri Louis Duhamel du Monceau (1700-1782) en décrit précisément le principe, avec dessin à l'appui, dans son Traité de la conservation des grains, et en particulier du froment, publié en 1754. Ingénieux, celui-ci consiste à trier les pailles et la criblure du blé du bon grain au moyen de grilles et d'un ventilateur actionné à la main. L'érudit angevin René Onillon (1854-1931) auteur, avec Anatole-Joseph Verrier (1841-1920), du Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou, en signale un exemplaire datant de 1778 chez son père Étienne, exploitant agricole à la ferme du Croissement à Montjean-sur-Loire : "Jusque vers 1870, ce moulin servit à lui-même et à tout le voisinage", écrit-il, "puis les jeunes générations de tarares pénétrèrent jusque dans ce recoin et mon père eut recours aux moulins des voisins, comme les voisins avaient eu recours au sien [...]. Mon père l'avait ramené de l'île Meslet, où, pendant longtemps, il avait tenu une ferme en parsonnerie avec sa mère, veuve, et son frère ; et, maintes fois, je lui ai entendu dire que ce moulin avait été acheté (sans doute à l'époque de la Révolution) par son grand-père à lui, René Onillon, alors fermier à l'île Ménard, lors de la vente des biens de Mme Gohin, une vieille dame noble, dont on voit encore le logis au bourg de Montjean, à l'entrée de la route de la Pommeraye".
Contrairement à ce qu'affirme une tradition locale, Jean Ménard n'est donc pas l'inventeur du "moulin à venter". Mais il est très probable, que dès les années 1840, il en a étudié le mécanisme et le fonctionnement, ce qui lui permit de le reproduire en série. Deuxième fils de l'instituteur du village, Jean Ménard suit un apprentissage de menuisier à l'âge de douze ans chez son oncle Buisson, à Angers. Il travaille ensuite à Beaupréau puis à Lyon où il intègre une société de jeunes ouvriers. De retour à Botz en 1844, il installe son atelier de menuiserie avant de se mettre à la fabrication de tarare avec un ouvrier, Auguste Chasseloup, et deux apprentis. Pendant 6 ans le travail est fait à la main, puis en 1854, il acquiert un manège à cheval qui lui permet de faire tourner les machines pour la préparation des pièces ensuite assemblées à la main. L'atelier compte alors 20 ouvriers, pour la plupart originaires des communes voisines.
En 1864, Jean Ménard entreprend des démarches pour s'équiper d'une machine à vapeur qu'il installe dans de nouveaux bâtiments construits au carrefour des rues des actuelles rues de la Croix-de-Pierre, Jean Papin et de la Croix-Baron. Les bâtiments se composent d'un hangar abritant la machine, d'ateliers et de bureaux. La machine à vapeur qui fait fonctionner une mortaiseuse, un rabot et des machines à travailler le fer, vient augmenter la force productrice de l’usine. Vers 1869, Jean Ménard entreprend la construction d'un nouveau hangar. À cette époque, l'usine emploie entre 30 et 40 ouvriers et fabrique environs 2500 tarares par an exportés en France et à l'étranger.
2. Le développement de l'usine par les successeurs (1871-1940)
À la mort de Jean Ménard en 1871, son ancien apprenti puis contremaître Jean Papin, futur maire de Botz (1892-1908), reprend la direction de l'établissement. Vers 1887, un nouveau bâtiment est réalisé, augmentant l'emprise déjà importante de l'usine à l'entrée du bourg, puis celle-ci est de nouveau agrandie en 1903. Au recensement de 1907, 15 hommes de la commune y travaillent et 38 femmes, "les grillageuses", payées à la tâche, confectionnent à domicile des tamis en grillage, sur des cadres standardisés. Au recensement de 1926, 86 habitants de Botz sont employés à la fabrique. L'expédition des tarares se fait alors via la gare de Varades (44), transportés sur des plateaux à quatre roues, tirés par deux chevaux. À la cessation de Jean Papin, la famille de Montergon-Lebouvier, est à la tête de l'établissement jusqu’en 1940.
Mais après la Première Guerre mondiale, la généralisation des batteuses a réduit le besoin de tarares en France. La production est en partie réorientée à destination des colonies et les pays méditerranéens. Une série de tarares adaptée au nettoyage des cacahuètes est produite un temps à destination de l'Afrique. De 1930 à 1936, la production diminue encore et beaucoup d'ouvriers se reconvertissent dans l'industrie de chaussures, en plein essor dans les Mauges. En 1932, le directeur de l'établissement, Hippolyte Rousseau, tente une diversification de l'activité et créé une unité de fabrication de talons en bois pour les chaussures. Cet atelier qui occupera jusqu'à une vingtaine d'ouvriers cessera son activité définitivement en 1939.
3. Les entreprises Quesson puis SIFASEP (1940-1975)
En 1940, René Quesson reprend l'usine et diversifie la production en l'orientant vers la fabrication de clapiers à lapins et de petit poulailler en fer et fibrociment, puis des serres maraîchères à structure en bois et en métal. Dans les années 1960, l'usine Quesson-Grimault produit aussi de petites maisons à ossatures métalliques avec parois extérieures en fibrociment.
En liquidation judiciaire, l’usine cesse son activité en 1968 et est reprise en 1969 par la société SIFASEP (Société industrielle de fabrication de serres et préfabriqués). Mais seuls l'atelier bois pour la fabrication des serres et des bâtiments d'élevage et l'atelier fibrociment pour les petits poulaillers restent à Botz-en-Mauges. Les autres activités sont transférées à Saint-Georges-sur-Loire. Après un dépôt de bilan en 1972, l'entreprise est reprise par le groupe Barbot jusqu’en 1975.
4. De la COBATEL aux réflexions autour de l'avenir du site
En 1981, la commune de Botz-en-Mauges rachète les locaux industriels et la rétrocède à la COBATEL, nouvelle entreprise créée par d'anciens employés, spécialisée dans la fabrication et l'exportation de panneaux isolés préfabriqués et de plancher pour pavillons, notamment en Irak ou en Algérie. Dans les années 1980-1990, l'usine construit aussi des maisons à ossature bois et des bungalows pour les campings.
L’entreprise est finalement liquidée en 2006 malgré un effort important de diversification des activités. La commune se porte acquéreur de l'ensemble des bâtiments en 2007. En 2009, avec l'appui du CAUE de Maine-et-Loire, elle établit un programme d'aménagement de deux nouveaux quartiers : La Rabionnière et l'ancienne usine. La commune s'inscrit dans un concours départemental d'urbanisme durable. Trois cabinets d'étude proposent des projets et le projet lauréat est celui des associés Labatut Architectes, De Long en Large (paysagiste) et Pragma Ingénierie. Malheureusement, les premiers sondages sur le terrain révèlent un taux important de polluants dans les sols, bloquant tout projet sur le site. En 2015, les bâtiments récents qui occupent le sud de la parcelle sont détruits et la dépollution est engagée. Après un projet de parc photovoltaïque qui n'a pas abouti, le site est aujourd'hui désaffecté et dans l'attente d'une nouvelle impulsion.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
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Dates
- 1866, daté par travaux historiques
- 1869, daté par travaux historiques
- 1887, daté par travaux historiques
Les premiers bâtiments de Jean Ménard furent installés à l’angle des actuelles rues de la Croix-Baron et Jean Papin. Ils se composaient d’abord d’un atelier dédié à la fabrication des tarares, installé à l’arrière de sa maison d’habitation, auquel fut ajouté en 1865 une machine à vapeur. Une représentation idéalisée de l’usine, figurant sur un catalogue promotionnel des années 1930, en montre encore la façade, rue de la Croix-Baron, et les toits de tuile surmontés d’une haute cheminée en brique. À l’arrière, un portail ouvrait sur un vaste jardin avec bassin et fontaine.
Dans les années 1870, furent probablement construits les trois grands hangars couverts d’ardoises de la rue de la Croix-de-Pierre. Destinés au stockage des tarares avant leur expédition, ils présentent, côté rue, de larges portes en brique surmontées de fenêtres couvertes en tiers-point très différentes du dessin du catalogue.
Dans le dernier quart du XIXe siècle, fut construit un nouveau bâtiment de l’autre côté de la rue de la Croix-Baron, qui devint bientôt l’atelier principal de fabrication. Un plan des années 1930 en figure de manière assez précise la distribution intérieur et l’implantation des machines. Composé comme une étable, d’une vaste nef sous charpente et d’un bas-côté, il abritait un grand atelier de fabrication avec dégauchisseuse, raboteuses, "raineuse", scies circulaires et à ruban…, un atelier de réparation et une pièce dédiée à la machine à vapeur et aux pièces de rechange. Le bas-côté accueillait quant à lui d’un dépôt et de plusieurs ateliers dont l’un dédié aux grillages.
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Murs
- schiste moellon enduit
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Toitsardoise, tôle galvanisée
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Plansplan régulier
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Étages1 vaisseau, étage de comble
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Couvrements
- charpente mixte apparente
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Couvertures
- toit à longs pans pignon découvert
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Escaliers
- escalier dans-œuvre : escalier droit en charpente
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État de conservationétablissement industriel désaffecté
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Statut de la propriétépropriété de la commune
- (c) Archives départementales de Maine-et-Loire
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives départementales de Maine-et-Loire
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives départementales de Maine-et-Loire
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- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives départementales de Maine-et-Loire
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- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives départementales de Maine-et-Loire
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives municipales de Botz-en-Mauges
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives municipales de Botz-en-Mauges
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives municipales de Botz-en-Mauges
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives municipales de Botz-en-Mauges
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives municipales de Botz-en-Mauges
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives municipales de Botz-en-Mauges
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Archives municipales de Botz-en-Mauges
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Collection particulière
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Collection particulière
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Collection particulière
- (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
- (c) Collection particulière
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- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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Documents d'archives
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Archives départementales de Maine-et-Loire ; 5 M 146. Santé publique et hygiène. Botz-en-Mauges. Demande d'autorisation pour l'installation d'une machine à vapeur par Jean Ménard, avec plans (1864).
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Archives municipales de Botz-en-Mauges. 5 J 13. Ancienne usine Cobatel : extraits des délibérations du conseil municipal, actes notariés, contrats, rapports, dossier de dépollution des sols, factures, plans, correspondance (1983-2014).
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Archives municipales de Botz-en-Mauges ; 2 F 6. Fabrique de tarares ou ventilateurs (Maison J. Ménard) : documentation, correspondance (1929-1934).
Bibliographie
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Groupe d'histoire locale de Botz-en-Mauges. Histoire du siècle. Botz-en-Mauges. [s. ed.] [s.l.] 2004. 3 vol.
-
DUHAMEL DU MONCEAU, Henri-Louis. Traité de la conservation des grains, et en particulier du froment, Paris, 1754
p. 108-119 ; planche II -
VERRIER, Anatole-Joseph, ONILLON, René, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou : comprenant le glossaire proprement dit, des dialogues, contes, récits et nouvelles en patois, le folklore de la province, Angers, 1908, 2 volumes
tome second, p. 454-455 -
Groupe d'histoire locale de Botz-en-Mauges. Histoire du siècle. Botz-en-Mauges. [s. ed.] [s.l.] 2004. 3 vol.
Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2018-2022)
Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.
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