Dossier d’aire d’étude IA49011008 | Réalisé par ;
Vozza Mathilde (Contributeur)
Vozza Mathilde

Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2018-2022)

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Cavaca Marie-Charlotte (Contributeur)
Cavaca Marie-Charlotte

Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2023-2026)

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  • inventaire topographique, Mauges-sur-Loire
Saint-Laurent-du-Mottay : présentation de la commune
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Mauges-sur-Loire
  • Adresse
    • Commune : Saint-Laurent-du-Mottay

Le territoire de Saint-Laurent-du-Mottay est concerné par le périmètre de protection au titre des abords Monuments historiques du logis de la Prévôté. Il est par ailleurs considéré, comme l'ensemble de la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire, comme une zone de présomption de prescriptions archéologiques (ZPPA).

Le territoire de Saint-Laurent-du-Mottay conserve de faibles vestiges connus d'occupation ancienne. L'inventaire des collections publiques et privées engagé par Jean Mornand, ainsi que l'appel à participation de la population, proposé par le C.P.I.E. Loire Anjou, ont permis d'inventorier au total seulement 2 haches polies sur la commune, dont une en métadolérite. L'Atlas des patrimoines pointe un seul enclos d'âge indéterminé (Limousinière). En 1849, Tristan Martin dans Nouvelles archéologiques et diverses signale une mosaïque romaine au Grand-Châtelier, dit aussi Camp-des-Châteliers, découverte quelques années auparavant. Une pièce de monnaie en bronze à l'effigie de Mac Aurèle y est également signalée par Martin en 1861.

La paroisse de Saint-Laurent-du-Mottay semble s'être constituée dès le XIe siècle, apparue sous le toponyme de Sanctus Laurentius de Moteio. L'ancienne église Saint-Laurent-Martyr, Ecclesia Sancti Laurentii, fut consacrée en 1041 par l'évêque de Nantes, Monseigneur Gauthier II, au retour de la dédicace de l'église de Saint-Hilaire-Saint-Florent. Il semblerait que la formation du nom de la commune résulte d'un assemblage entre son vocable, Sanctus Laurentius, et la terre principale de la paroisse : le fief et seigneurie du Mottay. Un parchemin de 1187 atteste de cet usage "Guionot, Guionocus, prévôt de Saint-Laurent-du-Mottay, de Moteio". Comme l'indique ce document, la paroisse dépendait du territoire exempt de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil, et formait le siège de la Prévôté dès le XIIe siècle "dont le titulaire avait en charge l'administration des fiefs" relevant de l'abbaye. L'orthographe tel quel du nom de la commune se fixe à partir du XVIe siècle : Saint-Laurent-du-Motail (1539), Saint-Laurent-du-Mottay ou Motay (XVIe - XVIIIe siècle).

Les principaux fiefs de la paroisse étaient ceux du Mottay et de la Houssaye. Le Mottay, dit aussi Mothay, est une ancienne seigneurie située à l'extrême ouest du bourg, en limite de Saint-Florent-le-Vieil. Le fief dépendait de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil (en foi lige), et appartenait à Jean Fleurie, époux de Jeanne Gabory, en 1530, à Mathurin Rousseau, époux d'Anne Florye, en 1545, puis à René Rousseau en 1637, et Paul de la Brunetière en 1670. Le toponyme du site, "Mottay", qui est dérivé du gaulois muta, tertre, et du latin mote, levée de terre, suggère la présence d'un château à motte à l'époque médiévale. Un enclos est d'ailleurs pointé par l'Atlas des patrimoines au nord de la propriété. La Houssaye, dit également Houssaie, est une ancienne seigneurie avec maison noble, située à proximité du bourg, en sortie ouest. Elle appartenait en 1412 à Jean Fleurie, en 1547 à René Fleurie, en 1583 à Jeanne de Gabory, en 1600 à René Rousseau, puis à Alexandre Rousseau en 1659 et Thomas de la Rousselière en 1700. Elle possédait 3 étangs s'écoulant l'un dans l'autre, ainsi que les fermes du Vau, de la Roholière, de la Hardière, des Châtelliers, de la Salle, de la Landonnière, et de la Vinçonnière. La maison noble (château) était entourée de fossés, de jardins, de taillis et futaies au XVe siècle.

À la fin du Moyen Âge, le territoire est parcouru par nombre de métairies (la Coulommière, la Réholière...) et closeries (l'Alleu, le Bois de Vallée, la Coudre, le Petit Loquet...) dont certaines sont la propriété du Prévôt (closerie de la Salmonière (1458), du Pressoir) ou dépendent de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil (métairies de la Grissonnière (1592), de Marcheboire (1480), de la Picaudière (1521), de la Boulaisière (1492)), voir notice fermes et maisons. L'agriculture dans les Mauges à cette période est presque qualifiée de "monoculture" du seigle par Michel Le Mené, historien médiéviste. Cette analyse est corroborée sur la commune par l' "état des domaines nationaux situés dans la communauté de Saint-Laurent-du-Mottay" de la fin du XVIIIe siècle qui recense les rentes foncières que devaient verser les exploitations agricoles : les rentes sont toujours en grains de seigle, accompagnées ponctuellement de boisseaux d'avoine (voir document en annexe). L'exploitation du froment, à moindre échelle, devait aussi coexister, comme l'illustre le moulin de "Fromentier ou Frémentière" dont le toponyme suggère le travail du froment. En effet, le paysage ligérien des bords de Loire, de la vallée de la Thau, et du ruisseau du Veillon sur le territoire propose un sol plus riche, propice à la culture du froment et de l'avoine, qui représentent toutefois en moyenne moins d'un quart de la production globale. L'usage qui prévalait était une agriculture extensive, avec une rotation des parcelles exploitées et la mise en jachère de ces terres en végétation spontanée, dites "terres landaises", durant une période de cinq à sept ans. Ces exploitations sont qualifiées "d'agro-pastoral", où l'élevage est subordonné à la production céréalière, ayant pour principale finalité de "garantir en priorité la survie de l’exploitation par la régénération nécessaires des bêtes indispensables pour tracter les instruments de labour et nécessaires pour se procurer le précieux fumier".

Au XVIIIe siècle, Saint-Laurent-du-Mottay dépendait de l'élection et de la sénéchaussée d'Angers et, en 1788, du district de Beaupréau avant d'être rattaché en 1790 à celui de Saint-Florent. En 1720-26, la population de la paroisse s'élevait à 518 habitants, puis à 969 habitants en 1790. Saint-Laurent-du-Mottay est une des seules communes de Mauges-sur-Loire à avoir échappé aux incendies de la Révolution.

Au XIXe siècle, l'économie de Saint-Laurent-du-Mottay reste majoritairement tournée vers l'agriculture. En 1886, sur 1 064 habitants, 777 vivent directement ou indirectement de l'agriculture (73 %), 156 des transports et du commerce (15 %), 73 de l'industrie (7 %). 24 habitants vivent de leurs rentes, 27 de professions diverses ou libérales, et 7 sont sans professions ou non catégorisés (voir annexe). À cette période, l'essor de l'industrie engendre des innovations techniques et organisationnelles des exploitations agricoles : des comités d'agriculture se forment, portés par de grands propriétaires fonciers progressistes, qui encouragent le défrichement, la sélection du bétail, l'utilisation d'engrais, et la stabulation des bêtes. Sur la commune, Joachim Leguey, propriétaire du château de la Houssaye, et maire de la commune de 1846 à 1857, est l’un des fondateurs du comice agricole de Saint-Florent-le-Vieil. Par la suite, Jules-Émile Bordier, banquier fortuné et propriétaire de la Houssaye, modernise également à son tour de nombreuses fermes de son domaine (le Petit Chatelier) et bâti la ferme des Coteaux qui arbore une unicité dans son plan et sa conception. Aussi, Florence Richard-Longerye, riche veuve et fondatrice de l'hospice Notre-Dame des Anges sur la commune, impulse la modernisation des fermes de la Pellouère et de la Couldre dont les plans d'architecture nous sont parvenus (voir notice IA49011400).

Dès l'aube du XXe siècle, l'élevage prend une place prépondérante dans l'agriculture qui d'ailleurs se diversifie avec de l'arboriculture (vergers de pommes). Au bourg, la commune voit notamment s'installer deux pôles industriels qui marquent le paysage : les usines préfabriqués de béton Chapron-Leroy (1er moitié du XXe siècle, aujourd'hui Stradal) et S.O.C.A.P (1964). Voir notice IA49011342.

Saint-Laurent-du-Mottay fait partie de la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire depuis 2016, et de l'arrondissement de Cholet. Les communes limitrophes sont à l'est : Le Mesnil-en-Vallée, au sud : Beausse, à l'ouest : Saint-Florent-le-Vieil. Le nord de la commune est bordé par la Loire.

Au centre du territoire de Mauges-sur-Loire, Saint-Laurent-du-Mottay présente une dualité de paysages entre la fin du bocage maugeois au sud et le paysage ligérien au nord. La commune s'étend sur une superficie de 1462 hectares, dont 875 ha de terres, 325 ha de prés, 25 ha de jardins, 62 ha de bois et 13 ha d'étangs (chiffres de 2004). Elle est parcourue par plusieurs ruisseaux dont deux forment ses limites communales : le Veillon et son affluant l'Épinay, à l'est, et la Fontaine (dit aussi l'Ariette) à l'ouest. Au nord, le ru de la Thau longe la Loire sur 2 km, derrière la levée de Saint-Florent-le-Vieil à Montjean-sur-Loire, et inonde la vallée de l'automne au printemps. À cet endroit, l'habitat est dispersé et construit en élévation (sur tertre) comme en témoigne l'île Bigeard, et la ferme de la Motte, qui porte dans son nom cette particularité. Quant au ru de la Houssaie, il traverse la commune du sud au nord, à l'ouest du bourg, se déversant dans la Thau. Le bourg se situe sur un haut plateau dominant les paysages, quasiment au centre de la commune, vers l'est. Il est traversé par deux voies principales venant du nord, la route départementale 250 menant à Beausse et la route départementale 222 menant à Botz-en-Mauges. Au sud, une vaste zone boisée forme la limite avec le bourg de Beausse, près de la Besnardière.

Plusieurs espaces naturels remarquables sur la commune font l'objet de protections réglementaires telles que la vallée de la Loire de Nantes aux Ponts de Cé (ZSC) ou la vallée de la Thau (ZNIEFF I). Le sous-sol du territoire est constitué de schistes phyliteux. Quatre carrières (à l'abandon) sont recensées sur la commune par le Bureau de recherches géologiques et minières.

La commune comptait en 2013, 761 habitants. En 1886, la population totale était de 1064 habitants répartis dans 229 maisons dont 318 habitants dans le bourg et 744 habitants de façon éparse (écarts, lieu-dit). L'écart le plus important était celui de la Binaudière qui regroupait huit ménages comptant trente habitants dont quatre journaliers, deux cantonniers, et des cultivateurs.

15 exploitations agricoles sont encore présentes aujourd’hui sur le territoire. Elles vivent en grande majorité d'élevage (bovins, porcins), mais aussi de productions maraichères. 

Documents d'archives

  • Archives municipales de Saint-Laurent-du-Mottay ; 1 Fi 1 /1. Recensement de la population : dénombrement : états récapitulatifs (1831-2013).

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 1 Q 205. Département de Maine-et-Loire, district de Saint-Florent : état des domaines nationaux situés dans la communauté de Saint-Laurent-du-Mottay, XVIIIe siècle.

Bibliographie

  • BELSER, Christophe. Petite histoire du pays des Mauges, la Crèche : Geste éditions, 2002, 86 p.

  • BORE, Henri. Histoire de Saint-Laurent-du-Mottay : de l'antiquité au 3ème millénaire. Angers : Anjou enveloppes, 2000. 102 p.

  • COMMUNE DE MAUGES-SUR-LOIRE. Plan local d'urbanisme : rapport de présentation, tome 1, Mauges-sur-Loire : 2019.

  • LE MENÉ, Michel. Les campagnes angevines à la fin du Moyen-Âge, Nantes : Cid éditions, 1982, 534 p.

  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 vol., Paris-Angers, 1874-1878 ; réédition, mise à jour et augmentée (coll.), 4 vol., Angers : 1965-1989 ; supplément (Sarazin, André), 2 vol. Angers : 2004.

  • PROVOST, Michel. Le Maine-et-Loire. Carte archéologique de la Gaule. Paris : Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1988.

Périodiques

  • GROUPE D'HISTOIRE LOCALE DE SAINT-LAURENT-DU-MOTTAY. Le patrimoine bâti de Saint-Laurent-du-Mottay. Les Cahiers d'histoire locale de Saint-Laurent-du-Mottay, n° 1, décembre 2011, 39 p.

Documents figurés

  • Extrait de la carte de Cassini en couleur (feuilles gravées et aquarellées), issue de l'exemplaire dit de "Marie-Antoinette", XVIIIe siècle. (Bibliothèque nationale de France).

  • Carte géologique, éch. 1/50 000e. (Bureau de Recherches Géologiques et Minières).

  • Carte IGN, éch. 1/25 000e. (Institut national de l'information géographique et forestière).

  • Photographies aériennes de la France de 1950 à 1965. (Institut national de l'Information Géographique et Forestière).

  • Carte de l’état-major (1820-1866). (Institut national de l'information géographique et forestière).

Annexes

  • Extrait du recensement de la population éparse de Saint-Laurent-du-Mottay de 1886
  • Etat des domaines nationaux situés dans la communauté de Saint-Laurent-du-Mottay, XVIIIe siècle (AD Maine-et-Loire ; 1 Q 205).
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 1972, 2021, 2024
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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