Dossier d’aire d’étude IA49010816 | Réalisé par
Durandière Ronan (Contributeur)
Durandière Ronan

Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

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Le Corre Chloé (Rédacteur)
Le Corre Chloé

Stagiaire Conservation départementale du patrimoine (1/03/2022 à 29/07/2022).

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  • enquête thématique départementale, Confluence Maine-Loire
Denée : présentation de la commune
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Confluence Maine-Loire
  • Adresse
    • Commune : Denée

Le territoire communal

Assise sur le bord d'un coteau longeant la rive gauche du Louet et de l'Aubance, la commune de Denée s'étend sur près de 16 km² et compte 1398 habitant (2013). La commune se divise en deux terroirs nettement différenciés, celui des coteaux, au sud-est, terres traditionnelles de polyculture et de vigne, et celui de la vallée, au nord-ouest, où furent jadis cultivés le lin et le chanvre.

La paroisse est attestée dès le XIe siècle. Les seigneurs laïcs du lieu y possédaient vraisemblablement un château, relevant de Brissac, ainsi que le patronage de l'église dédiée à Notre-Dame. Dès la fin du XIe siècle, ces derniers léguèrent leurs droits sur celle-ci aux moines de l'abbaye de Saint-Maur-de-Glandfeuil qui y fondèrent, non loin, un prieuré. À la mort de Louis XI, la cessation faite par Charles VIII des revenus du chapitre de Béhuard à Denée en fit l'une des paroisses les plus riches du diocèse. La paroisse de Béhuard en devint une annexe qui ne fut détachée qu'en 1757. Dix ans plus tard, le revenu de la paroisse était encore élevé à plus de 10 000 livres.

Le nombre de châteaux et de manoirs conservés sur le territoire (Mantelon, Souvigné, la Chabotière, la Noue, la Blairie, le Pinier, le Portineau, le Petit-Bois) témoignent de la prospérité de la paroisse qui se prolongera jusqu'à la fin de l'Ancien régime. Ces riches demeures, parfois de fondation ancienne, et les nombreuses métairies qui en dépendaient, souvent rebâties aux XVIIIe et XIXe siècles, forment encore aujourd'hui l'essentiel du maillage agricole de la commune. Entre ces exploitations isolées et sur les anciennes îles d'entre Loire et Louet, s'observent plus ponctuellement un habitat groupé sous forme d'écarts ou de hameaux (Les Jubeaux , La Jarretière, Mantelon, les Lombardières, Port-Godart). Les maisons, la plupart du temps en rez-de-chaussée ou en rez-de-chaussée surélevé, sous un niveau de comble, s'y regroupent le long de la route, sous la forme de rangées d'habitations. En zone inondable, plusieurs fermes isolées sont construites sur un tertre ou un "montil", artificiel ou non, afin de les prémunir des eaux.

Château de Souvigné. Carte postale. 1er quart 20e siècle.Château de Souvigné. Carte postale. 1er quart 20e siècle.

En bordure de Loire, comme dans l'arrière-pays, le schiste est le principal matériau employé pour le gros-œuvre. Le tuffeau est réservé pour l'encadrement des baies et des chaînes d'angle, mais il n'est pas rare de le retrouver en partie haute des pignons, parfois associé au schiste dans un appareil en damier. Aux Lombardières (en partie sur la commune) et à Port-Godard, certaines maisons aux balcons de fer forgé ou aux lucarnes ornés d'une ancre rappellent le passé marinier de ces anciennes îles de Loire.

Denée. Port-Godard. Détail d'un balcon en fer forgé orné d'une ancre.Denée. Port-Godard. Détail d'un balcon en fer forgé orné d'une ancre.

Les moulins à vent sont encore nombreux sur la commune (6 repérés). Attestés pour certains dès le Moyen Âge, ils forment par leur typologie (moulin-cavier, moulin-tour, moulin à eau) un échantillon représentatif de la meunerie en Anjou. Avec l'habitat rural, les chapelles des Jubeaux et de Saint-Joseph, les croix de chemin ou encore le lavoir du chemin de la Fontaine, ils constituent un intéressant patrimoine vernaculaire, protégé en 2003 dans le cadre d'une ZPPAUP, actuellement en cours de transformation en SPR.

Le centre-bourg

Le bourg de Denée est mentionné vers 1066 dans le cartulaire de Saint-Maur-de-Glandfeuil. Le chemin "de dessous les murs" rappelle la présence d'une ancienne enceinte, attestée dès 1140, dont le tracé est encore bien visible dans le parcellaire. Quelques vestiges subsistent peut-être encore, au nord, le long du coteau. Deux des principales portes du bourg se situaient vraisemblablement au milieu de la rue Haute-Halopeau, à l'ouest, et au bout de la rue de la Cure, à l'est. Partant du sud, l'ancienne Grand-Rue, débouchant au nord sur le cimetière entourant l'église, formait le second axe principal. Les vestiges de bâti les plus anciens observés se concentrent principalement autour de ces deux axes : autour de l'église paroissiale Notre-Dame, dont l'élévation présente des vestiges romans, dans les rues Basse et Haute-Halopeau, et dans l'îlot au nord de la rue Bourgeoise. À l'est, la périphérie du bourg est marquée par la présence de plusieurs logis nobles, sièges des seigneuries vassales de Denée : Le Pinier, la Chabotière, la Blairie et Le Portineau.

L'une des constructions les plus remarquables du bourg est le presbytère, construit en 1766 par l'abbé Rousseau de Pantigny à qui l'on doit aussi la plus grande partie des ornements de l'église. Avec le logis Maret de la Faye et celui de Bon Accueil, il témoigne du dynamisme encore patent de Denée à veille de la Révolution. La seconde moitié du XIXe siècle, voit les percements des rues du 8-Mai et de la Reine-Fabiola et l'aménagement de la place Müller. Au sud-ouest, est construite en 1866 sur les plans de l'architecte Auguste Bibard, la nouvelle mairie-école. Cette période et les premières décennies du XXe siècle sont marquées par de nombreuses restaurations du bâti ancien mais aussi par la construction de maisons nouvelles, aux façades symétriques richement ornées. Avec la construction des lotissements communaux des Ruelles (1981) et du Clos de la Noue (1983), le bourg tend aujourd'hui à s'accroître en direction d'Angers.

La villégiature à Denée

Bien que le territoire de Denée ait possédé de nombreuses maisons de campagne sous l'Ancien régime, peu d'entre elles, de part la situation géographique de la commune, en rive gauche, n'entretiennent un lien direct avec la Loire ou le Louet. A l'instar de la commune voisine de Saint-Jean-de-la-Croix, Denée est restée une commune essentiellement tournée vers l'agriculture dont une grande partie des terres se trouvent en zone inondable et sont donc peu propices à l'installation de maisons de villégiature. Dans le bourg, la situation du presbytère, en haut d'un coteau, offrant une vue panoramique remarquable sur la vallée, témoigne pourtant du goût de certains commanditaires pour la nature et le paysage dès le milieu du XVIIIe siècle. Mais cet édifice reste une exception.

Bourg. L'église et le presbytère vus depuis le bas du coteau.Bourg. L'église et le presbytère vus depuis le bas du coteau.

De même, quelques cartes postales du début du XXe siècle montrent l'occupation des rives de Denée par des barques de plaisanciers. Mais il s'agissait le plus souvent de prendre du recul pour admirer les villages de Chantourteau et de la Pointe, situés sur la rive opposée.

La villégiature à Denée n'est pourtant pas totalement absente. Quelques maisons présentant un décor inspiré des chalets ou des villas de la rive droite se retrouvent à Beau-Soleil et à Port-Thibault, à l'est de la commune. Anciens villages de mariniers, les écarts de Port-Godard et des Lombardières (village situé en partie sur la commune), ont ponctuellement aussi hébergé quelques villégiateurs. L'écart de Mantelon, en bordure du Louet, avec son château de la fin du XVIIIe siècle et la villa Le Rocher, construite au début du XXe siècle, ont pour leur part été sélectionnés dans le cadre de l'étude.

Angers, Béhuard, Bouchemaine, Denée, Mûrs-Erigné, Possonnière (la), Rochefort-sur-Loire, Sainte-Gemmes-sur-Loire, Saint-Jean-de-la-Croix, Savennières : "Site formé par la Confluence et les coteaux Angevins" (site classé par arrêté du 23 février 2010).

  • Sites de protection
    site classé

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 6 Fi, cartes postales, Denée.

Bibliographie

  • DURANDIÈRE, Ronan. Confluence Maine-Loire. Diagnostic du patrimoine. Département de Maine-et-Loire, 2016, 65 p.

  • DURANDIÈRE, Ronan. La confluence Maine-Loire. Territoire de villégiature. Images Patrimoines en région, Nantes, Éditions 303, 2021, 136 p.

  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 vol., Paris-Angers, 1874-1878 ; réédition, mise à jour et augmentée (coll.), 4 vol., Angers : 1965-1989 ; supplément (Sarazin, André), 2 vol. Angers : 2004.

  • SARAZIN, André. Denée ou La vie campagnarde aux temps anciens. Angers : Praizelin, 1961, 83 p.

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Durandière Ronan
Durandière Ronan

Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

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Le Corre Chloé
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Stagiaire Conservation départementale du patrimoine (1/03/2022 à 29/07/2022).

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