Dossier d’œuvre architecture IA49010761 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Abattoirs ou Boucherie de l'abbaye de Fontevraud, actuellement maison, 24, rue Saint-Mainbœuf, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Hydrographies l' Arceau
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 24 rue Saint-Mainboeuf
  • Cadastre 1813 E 1019 à 1022 ; 2011 F 136
  • Dénominations
    abattoir
  • Appellations
    abattoirs ou Boucherie de l'abbaye de Fontevraud
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, grange, carrière, puits, pressoir, abri troglodytique, vanne

Cet édifice, situé autrefois parmi les dépendances de la clôture monastique de l'abbaye de Fontevraud, conserve de notables éléments architecturaux des XVIe-XVIIIe siècles. Il est l'un des rares témoins de bâtiments de cette époque à usage d'abattoirs conservés de nos jours.

Ce bâtiment, que tous les documents de l'époque abbatiale désignent comme la boucherie de l'abbaye semble dater du XVIe siècle. Il correspond très vraisemblablement à la mention d'un acte résumé en 1649 par dom Jean Lardier dans l'un des volumes de son "Thrésor de l'ordre de Font-Evraud", lorsqu'il indique qu'en 1565 l'abbesse Louise de Bourbon "ordonne sur la remonstrance à elle faicte de faire bastir [...] une boucherie".

Construit, de ce fait, sans doute en 1565 ou peu de temps après, cet édifice qui relève des dépendances de l'ensemble monastique reste affecté à la fonction de boucherie de l'abbaye jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Dans la première moitié du XVIIIe siècle surviennent des modifications d'accès et un agrandissement du bâtiment principal.

Saisi comme bien national, il fait partie des bâtiments estimés en novembre 1790 pour être mis en vente en enchères publiques en 1791 (acquis par Pierre Pouillé et Martin Babin pour 600 livres).

Le bâtiment, désaffecté, devient une habitation et diverses modifications sont réalisées à la fin du XVIIIe, puis au cours des XIXe et XXe siècles.

Le corps principal est en cours de restauration (depuis 2011) et les espaces intérieurs ont été fortement remaniés.

Cet édifice était construit dans l'emprise de l'ensemble monastique, mais à son extrémité nord, certainement afin de rejeter en aval du site, dans les eaux de l'Arceau, les effluents produits par l'activité de boucherie. Il semble qu'il y ait eu un franchissement de l'Arceau à proximité immédiate de la maison, au nord, dans les premiers siècles du fonctionnement de cette boucherie, voire que le cours de ce ruisseau ait été modifié ou réaménagé dans ce secteur au cours de la première moitié du XVIIIe siècle.

L'organisation générale du bâti semble la même depuis le XVIe siècle, avec un corps principal et une grange attenante dans l'angle sud-est, mais ces deux bâtiments ont connu des transformations.

Construite en moellons de tuffeau, la maison actuelle accueillait le logement du boucher et ses espaces de travail. C'est un édifice en rez-de-chaussée légèrement surélevé, sur sous-sol et soubassement, avec comble couvert d'un toit d'ardoises à longs pans. Ce long bâtiment comporte plusieurs travées.

La maison originelle, construite semble-t-il en 1565, correspond aux travées centrale et occidentale, dont les murs, plus épais, sont bâtis en moellons et par endroits couverts d'un enduit. Elle ouvrait essentiellement au sud, sur cour. Le soubassement est accessible depuis la cour et accueille deux salles ; à l'est, la maison disposait d'un sous-sol aujourd'hui comblé. Au rez-de-chaussée, la maison comptait à l'origine plusieurs pièces dont une seule à cheminée, placée sur le gouttereau nord. En façade nord de cette pièce qui devait abriter le logement du boucher, on peut noter les vestiges d'une baie étroite soulignée d'une mouluration en accolade fleurdelisée (baie aujourd'hui remaniée : obstruée en partie basse et élargie en partie haute). Au-dessus de ces salles, le comble est doté d'une charpente à pannes sur faux-entraits et sous chevrons porteurs.

En partie ouest, le bâtiment franchit le lit de l'Arceau et le soubassement est ici porté par une petite arche ; le gouttereau nord de cette arche a été refait en moyen appareil de tuffeau à la fin du XIXe siècle (1889 selon la tradition orale) et devait être flanqué d'éléments en charpente. La configuration de cette extrémité ouest du bâtiment et ces remaniements sont à l'origine d'interrogations sur la nature de cet édifice et on crut parfois reconnaître là un moulin, ce que ni l'examen des structures, ni la documentation ancienne ne permettent de corroborer. Cet espace au voisinage du cours d'eau, semble bel et bien s'accorder avec des espaces liées à l'abattage des bêtes, au débitage des viandes ou au traitement des peaux.

Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la maison est augmentée, à l'est, d'une travée supplémentaire, en moellons équarris de tuffeau, sur sous-sol (effondré), qui vient greffer la maison à la grange.

À l'exception du logement du boucher, il n'est pas possible d'estimer, à la lecture du procès-verbal d'estimation, l'organisation des espaces de cet édifice, si ce n'est que les soubassements accueillaient sans doute une étable, voire l'atelier de boucherie et peut-être aussi la « tuerie ». Le grenier destiné au séchage des peaux prenait vraisemblablement place dans les combles. La grange, du XVIe siècle, est en moellons de tuffeau enduits. Elle ouvre sur cour, à l'ouest, par une porte couverte en plein-cintre. Les pignons est et ouest sont percés d'une porte haute. La porte du gouttereau nord fut percée au XXe siècle. Au sud de la grange était édifié un mur qui fermait la cour de la boucherie et l'accès à la cour devait se faire par l'espace qui séparait à l'origine la maison de la grange. C'est sans doute au début du XVIIIe siècle, lorsque le logis est agrandi vers l'est, qu'un nouvel accès à la cour est réalisé, après percement du mur de clôture, immédiatement au sud de la grange. Là, une porte charretière couverte d'un arc en anse de panier est élevée, dont le montant nord est formé par une reprise de maçonnerie de la chaîne d'angle de la grange. Un nouveau mur de clôture parallèle au gouttereau de la grange est alors édifié dans l'axe de cette porte charretière. Au cours du XIXe siècle, la grande porte et ce mur parallèle sont transformés pour former l'appentis qui flanque la grange au sud. D'autres aménagements sont associés à l'ancienne boucherie. Au sud de la cour se trouvent un puits (attesté au XVIIIe siècle) et un appentis (érigé entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, puis agrandi vers l'est courant XIXe). À l'est du site, le relief est barré par un petit coteau rocheux dans lequel sont percées des cavités : on y trouve le départ d'une ancienne carrière, ainsi que des abris troglodytiques : au XIXe siècle, l'un accueillait un pressoir casse-cou, un autre (aujourd'hui effondré) un four à pain. Plus au sud, sur le cours de l'Arceau, se trouvent les vestiges en pierre de taille de tuffeau d'une ancienne vanne (visible sur le plan de 1740 ?) qui permettait, en période de faible débit, de détourner de leur lit naturel les eaux du ruisseau afin d'alimenter le bief du moulin de la Courvoiserie, par le biais d'un petit canal dont l'embranchement était situé quelques mètres en amont.

  • Murs
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon découvert
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1998/03/06
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire, Angers. 101 H 160. Abbaye de Fontevraud. LARDIER, Jean (dom). Thrésor de l'ordre de Font-Evraud disposé en 3 volumes. Volume 1. Contenant l'inventaire des registres et extraits de conseil des abbesses pour les affaires qui regardent l'abbesse & le temporel de ladite abbaye par ordre alphabétique du temps de M. Jeanne Baptiste de Bourbon, XXXII. Abbesse, chef & générale dudit ordre, manuscrit, Fontevraud, 1649.

    Voir f°28r°
  • AD Maine-et-Loire. 1 Q 210. Biens nationaux. District de Saumur : biens de la 1ère origine, procès-verbaux d'estimation des biens classés par ordre alphabétique des communes : D à J (1790-1791).

Bibliographie

  • CHARISSOUS, Raymond. Chroniques du village de Fontevraud. Tapuscrit multigraphié. Fontevraud-l'Abbaye : 1993.

    p. 10-11.

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine