Construite sur un site de pente aménagée en terrasses, cette maison est composée d'un corps principal constitué par l'ancien logis médiéval, d'un flanquement nord, d'une aile biaise abritant l'escalier et d'une tourelle.
Le logis principal comprend un sous-sol, un étage de soubassement accessible par une cour basse à l'est, un niveau supérieur qui forme un rez-de-chaussée surélevé accessible de plain-pied depuis une cour haute à l'ouest et un comble à très léger surcroît couvert d'un toit d'ardoises à longs pans et pignons découverts. Ce corps est érigé en moellons de tuffeau. Le sous-sol (non vu) est décrit anciennement comme scindé en deux caves, dont l'une voûtée. Le soubassement mesure 9x13,5 mètres murs compris et n'abrite qu'une seule salle (intérieur : 6,5x11,5 mètres), sans cheminée, couverte d'un plafond en partie refait dans la seconde moitié du XXe siècle, mais qui conserve sa structure porteuse à poutres sur file de poteaux parallèle aux gouttereaux. Toutes les baies actuelles sont des remaniements de la seconde moitié du XXe siècle, le plus souvent décalés par rapport aux percements anciens. Des plans du XIXe siècle et une photographie de 1938 permettent toutefois de restituer, du nord au sud, une porte (?), une grande croisée à trumeau et croisillon chanfreinés, une baie étroite à larges chanfreins et vraisemblablement aussi une autre grande croisée à trumeau et croisillon chanfreinés. Les deux croisées, qui correspondaient à des types des XIVe-XVIe siècles, montraient des reprises de maçonnerie et sont des remaniements, mais la baie étroite semblait être d'origine. Cette grande salle de soubassement devait ainsi être à l'origine (XIIIe ou XIVe siècle ?) un grand espace de stockage, du type cellier, avec porte donnant sur la cour basse et ajouré au moins d'une baie à large chanfrein, très étroite, pour en empêcher l'accès tout en disposant d'une certaine lumière. Dans un second temps (XIVe-XVIe siècle ?), des croisées y furent établies et c'est peut-être dans le même temps que les accès intérieurs furent aussi modifiés : la porte du gouttereau ouest fut sans doute déplacée et le pignon nord fut percé d'une porte certainement liée à l'adjonction de l'appentis nord. Plus tard, un mur fut construit parallèlement au pignon nord, formant un étroit caveau, vraisemblablement pour étayer un cloisonnement réalisé dans la salle du rez-de-chaussée surélevé. C'est très probablement à cette occasion que le plus septentrional des poteaux de la file supportant les poutres fut supprimé. Ce mur intérieur fut vraisemblablement détruit lors des travaux de la seconde moitié du XXe siècle.
Le rez-de-chaussée surélevé formait initialement une seule grande salle sous charpente, probablement salle d'apparat. Il demeure de ce premier état un décor de peinture murale visible dans le comble, contre le pignon nord de l'ancien logis : deux bandes peintes, l'une rouge, l'autre jaune, qui délimitent l'emprise de l'ancien couvrement de la pièce (probable charpente lambrissée), servant de bordure supérieure à la partie du mur qui était peinte. Il semble que ce premier décor peint fut recouvert d'un second, probablement à la fin du XVe ou au XVIe siècle, composé d'un fond gris et où l'on distingue encore des vrilles végétales et des feuilles de vigne peintes en noir. Ce second décor, qui montre qu'à cette date il s'agit toujours d'une salle sous charpente, se développait aussi plus bas sur les murs où des motifs peints (fleurs rouge-brun et feuillages) étaient encore visibles au rez-de-chaussée actuel avant les travaux de la seconde moitié du XXe siècle. Ce corps principal fut nettement transformé lors des travaux menés entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle, lorsque la salle haute est divisée par un plancher (établi alors plus bas qu'il ne l'est aujourd'hui) pour former un rez-de-chaussée surélevé et un comble. Les baies de la façade orientale de la grande salle du corps furent toutes reprises, probablement dans ce même temps ou plus tard au cours du XVIIe siècle puisqu'elles sont déjà en place sur le dessin de 1699 (la plus septentrionale fut encore reprise au XIXe). Ces remaniements ne permettent pas de pouvoir restituer l'emplacement des baies médiévales. Il est à noter qu'aucune de ces baies du XVIIe n'était alignée sur celles qui préexistaient à l'étage de soubassement, même si, de nos jours, à la suite du remaniement de ces dernières, l'impression de travées alignées domine.
Attestés à la fin du XVIIIe siècle, les cloisonnements qui divisaient la salle en un salon et deux chambres, disparurent pour n'accueillir qu'une grande salle de classe à la création de l'école (courant des années 1820). Plus tard, la répartition des élèves en plusieurs classes rendit nécessaire de diviser une fois de plus la salle en deux. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les cloisonnements sont à nouveau supprimés pour former une seule pièce, entièrement repeinte (avec disparition des vestiges du décor mural peint) et où est érigée une ample cheminée de style XVIIIe siècle. En façade ouest, la grande porte à tympan avec corniche en mitre de la salle de classe du XIXe siècle, qui ouvrait sur la cour ouest, a été détruite pour former une grande baie vitrée.
La tourelle d'angle, au nord-ouest, a été construite lors des travaux de la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle, pour accueillir en rez-de-chaussée sur cour un petit vestibule et à l'étage-carré une petite chambre surmontée d'un grenier très réduit. Elle est dotée d'un toit élancé, en pavillon et à coyaux, couvert d'ardoises et dispose de deux lucarnes interrompant l'avant-toit, à oeil-de-boeuf et fronton-pignon. La petite aile oblique en appentis, au nord-ouest, fut érigée dans le même temps, selon un plan certainement contraint par le bâti voisin. Elle abrite l'escalier tournant qui desservait la petite salle haute de la tourelle et la partie supérieure du corps principal devenue comble à surcroît.
Tel qu'il se présente de nos jours, le flanquement nord succède à un bâtiment plus ancien et en appentis, visible sur le dessin de Gaignières de 1699, qui était venu flanquer le logis principal, peut-être au XVe siècle. De ce premier flanquement, seul subsiste le soubassement, aux épais murs en moellons de tuffeau, destiné au stockage (buanderie au XVIIIe et bûcher, puis cave au XIXe siècle), accessible par une porte en anse de panier chanfreinée percée dans le pignon du soubassement du logis ancien. Au-dessus de ce soubassement, un rez-de-chaussée surélevé (où se trouvaient la cuisine et une chambre) fut détruit en 1865-1868 afin d'édifier deux étages en moyen appareil de tuffeau pour servir de nouvel appartement à l'instituteur : un rez-de-chaussée avec une cuisine, une salle à manger et une chambre et un étage de comble à haut surcroît aujourd'hui divisé en trois chambres, dont l'une, principale, ouvre à l'est par une large lucarne interrompant l'avant-toit avec tympan à corniche en mitre ; cette fenêtre offre une très belle vue sur l'abbatiale et les anciens jardins monastiques. Ce flanquement nord, désormais plus haut que le logis principal, est couvert d'un toit d'ardoises à longs pans et pignons découverts.
À la suite de ces travaux des années 1865-1868, l'aile nord-ouest fut rehaussée d'un étage en appentis brisé pour assurer un accès plus commode à l'étage de comble du flanquement nord alors remanié ; c'est à cette date qu'est édifiée, sur le modèle de celles de la tourelle, la petite lucarne interrompant l'avant-toit qui la coiffe.
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.