À la fin du XIXe siècle, Léon Griffon (1865-1921) est le principal fournisseur de la "Société Anonyme les conserves choletaises", créée en 1895, dont l'abattoir et l'usine sont installés à proximité de Cholet. Griffon reprend l'entreprise en 1906 et développe un second site à Torfou qui, l'année suivante, comprend un bâtiment de production (de quatre travées), un appentis et une chaufferie. Tournée à l'origine vers la fabrication de conserves de viande pour l'armée, la société (Griffon-Papillon et Cie puis L. Griffon et Cie) ajoute à sa production les conserves de poissons, de légumes et la fabrication de boîtes métalliques destinées aux différentes usines de la société implantées hors du département (Les Sables-d'Olonne en Vendée, Vannes et Lomener dans le Morbihan, Saint-Guénolé dans le Finistère). En 1920 et 1921, le développement de l'entreprise entraîne l'agrandissement du bâtiment de production de sept travées supplémentaires ; on construit également un long vaisseau transversal (appelé communément la chapelle) destiné à abriter une imprimerie, et un nouveau bâtiment de stockage.
La société arrête la production de conserves en 1953, avant d'être rachetée en 1966 par l'entreprise nantaise Carnaud. De cette date à 1980, l'usine se diversifie dans sa production de boîtes et comptera jusqu'à 150 salariés. En décembre 1966, la cheminée de la chaufferie est détruite et le bâtiment sera ensuite transformé en bureaux. En 1982, les vaisseaux nord-est sont agrandis. En 1989, Carnaud fusionne avec Metal Box avant d'être intégré au géant américain Crown Cork qui fermera l'usine de Torfou en décembre 1997.
L'ensemble industriel abrite aujourd'hui plusieurs entreprises qui réoccupent les différents bâtiments.
Parallèlement à l'implantation de l'usine, huit maisons ouvrières sont construites rue Griffon. Au cours de l'année 1906 sont construites trois habitations au n° 13 et la conciergerie au n° 21. Au n° 23 et 25, deux habitations étaient incluses dans le bâtiment de stockage, comme en témoignent les ouvertures aujourd'hui murées. Si à l'intérieur du bâtiment aucune trace de cloisonnements et d'aménagements ne subsiste, une vue aérienne de l'usine Griffon (avant 1966) permet de visualiser deux cheminées sur les sheds. Aucune source ne permet de savoir à quelle date ces habitations ont été construites et s'il s'agit d'un aménagement prévu dès l'origine. Entre 1909 et 1910, une maison double, aux n° 27 et 29, est construite dans le prolongement des bâtiments de stockage. Une autre maison ouvrière, détruite dans les années 1960, se trouvait à l'intérieur de l'enceinte de l'usine. Elle était divisée en plusieurs logements. Ces maisons possédaient des jardins ouvriers, situés le long de l'usine et sur des terrains situés de l'autre côté de la rue (occupés aujourd'hui par un lotissement).
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.