Dossier d’œuvre architecture IA49008745 | Réalisé par ;
Durandière Ronan (Contributeur)
Durandière Ronan

Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • pré-inventaire
  • enquête thématique départementale, Confluence Maine-Loire
Manoir, puis ferme de la Coulée-de-Serrant
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Confluence Maine-Loire
  • Commune Savennières
  • Lieu-dit la Coulée-de-Serrant
  • Cadastre 2023 OB 1221-1223
  • Dénominations
    manoir, ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    mur de clôture, fournil, oratoire, grange, cellier, remise, étable, écurie, porcherie

Les origines du domaine de la Coulée-de-Serrant sont mal connues. À la fin du xve siècle, le site appartient à la puissante famille de Brie, détentrice de la seigneurie et du château de Serrant à Saint-Georges-sur-Loire. Avec le château de la Roche-aux-Ducs, rebaptisé la Roche-Serrant en 1481, ils formaient une enclave au centre du vaste fief de la Roche-aux-Moines, exploité depuis le XIe siècle par les moines de l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers. On doit peut-être à Ponthus de Brie, chambellan du roi Louis XI, ou à Péan, son fils, la commande du corps de logis à l’extrémité duquel un oratoire a été ajouté dans le dernier tiers du XVe siècle. De cette époque datent probablement aussi la grange, avec cellier et pressoir en retour au nord, ainsi qu’une partie des communs au sud.

Le domaine, composé de "maisons, jardins, pressoir" auxquels étaient annexés "soixante quartiers de vigne", est racheté en 1561 par Jean Ledevin, docteur en droit, conseiller ordinaire des grands jours d’Anjou. Repassé un temps dans le giron des Brie, il revient en 1636 au diplomate et poète Guillaume Bautru, comte de Serrant. Des contrats d’achats de vin passés avec Jean Stalpaert, un négociant originaire d’Ostende installé à Nantes, attestent alors que sa réputation a dépassé les frontières du royaume. Mais selon la tradition, c’est Louise de Vaudreuil, comtesse de Serrant et dame de compagnie de Joséphine de Beauharnais qui, en introduisant le vin de la Coulée sur la table de l’Empereur, en fit la renommée. La Coulée-de-Serrant fait aujourd’hui l’objet d’une Appellation d’origine contrôlée de 7 hectares mondialement connue.

Le logis de la Coulée-de-Serrant est un ensemble relativement complexe, fruit de plusieurs campagnes de construction s'étalant du XVe siècle à l’Époque moderne. La partie la plus ancienne est peut-être l'aile nord composée d'une vaste grange avec pressoir prolongée par un cellier avec chambres au-dessus. Le tout forme un long bâtiment d'environ 30 m de longueur sur 9 m de large, pourvu de cinq contreforts sur le mur gouttereau nord.

Le corps de logis attenant au sud-est se composait primitivement d’une salle basse et d'une chambre à l'étage auquel fut annexé un oratoire à salle basse sous charpente. Celui-ci semble avoir été surélevé d'un étage carré et d'un étage de comble à la fin du XVe siècle, puis raccroché à l'aile nord par un porche d'entrée flanqué d'une tourelle carrée. L'aile sud, plus tardive, abritait également une partie habitable dans la continuité de laquelle se trouvaient une remise, une étable, une écurie et une porcherie. L'ensemble est actuellement fermé à l'est par un mur de clôture au centre duquel prend place un fournil.

La présence de l'oratoire atteste du statut noble de ce petit manoir, sans doute rapidement déclassé en une simple closerie. Dès au moins le XVIIe siècle, celle-ci était baillée à un vigneron ou "closier" en charge de l'exploitation du domaine comptant parmi les meilleurs vignobles angevins. A cette époque, la closerie de la Coulée-de-Serrant comprenait, outre les bâtiment : l’ile nommé le Buret, la pièce du Petit-Commun, la pièce de la Longère, un petit verger clos joignant la maison, le jardin de la cour, la pièce du clos des Plantes de la Coulée, une pièce de terre au sud, un petit clos au-dessus de l'aire à battre, un petit jardin associé, le pré long de la Coulée, un coteau joignant le clos du Château et un autre coteau nommé le clos de l'Aire. La fameuse Coulée-de-Serrant (Appellation d'origine contrôlée de 7 ha) est actuellement formée par trois clos : le Grand clos, le clos du Château et celui des Plantes.

  • Murs
    • schiste moellon
    • grès moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • toit en pavillon noue
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site classé, site patrimonial remarquable
  • Protections
    inscrit MH, 1968/09/20
  • Précisions sur la protection

    Façades et toitures de l'ensemble des bâtiments du logis (cad. B 705) : inscription par arrêté du 20 septembre 1968 ; Angers, Béhuard, Bouchemaine, Denée, Mûrs-Erigné, Possonnière (la), Rochefort-sur-Loire, Sainte-Gemmes-sur-Loire, Saint-Jean-de-la-Croix, Savennières : "Site formé par la Confluence et les coteaux Angevins" (site classé par arrêté du 23 février 2010) ; L’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) sur les communes de Béhuard, Bouchemaine et Savennières a été approuvée le 10 avril 2017 et est devenue un Site Patrimonial Remarquable (SPR) de pleindroit en application de la loi LCAP (loi relative à la Liberté de la Création, de l’Architecture et du Patrimoine) du 7 Juillet 2016.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire, 5 E 121/1183 (acte du 26 mars 1561).

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 3 P 5 / 347. Matrices cadastrales. Savennières.

  • Archives du château de Serrant. Chartrier de Serrant, 682. XVIIe-XVIIIe s. La Coulée de Serrant.

Bibliographie

  • DURANDIÈRE, Ronan. La confluence Maine-Loire. Territoire de villégiature. Images Patrimoines en région, Nantes, Éditions 303, 2021, 136 p.

  • GALLARD, Jean-Paul. La châtellenie de la Roche-de-Serrant en Anjou au XVe siècle : étude économique, mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Rennes, 1968, 93 p.

  • MARCOT, Jean. La Roche aux Moines, essai de restitution archéologique, Histoire des Coteaux de Loire et de Maine, 1998, 30 p.

  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 vol., Paris-Angers, 1874-1878 ; réédition, mise à jour et augmentée (coll.), 4 vol., Angers : 1965-1989 ; supplément (Sarazin, André), 2 vol. Angers : 2004.

Périodiques

  • DURANDIÈRE, Ronan. Permanences et expériences de la vigne en Anjou. La Roche aux Moines et la Coulée de Serrant. De la vigne au vin, 303, hors série, n° 139, 2015.

Documents figurés

  • Plan géométrique du fief de la seigneurie de La Roche-aux-Moines en la paroisse d'Épiré. 1763. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; H 503).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Durandière Ronan
Durandière Ronan

Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.