L'ancien presbytère

En 1765, le nouveau curé de la paroisse, Louis René Courgeon de la Saulaie demande l'autorisation de démolir le presbytère et ses communs auprès du lieutenant général de la Sénéchaussée d'Anjou. Ce dernier est jugé malsain et incommode, d'une superficie trop conséquente pour son entretien et trop éloigné de l'église, situé sur des terres infertiles "jaunes et médiocres". En contrepartie de sa démolition, le curé s'engage à en construire un nouveau, à environ "35 loire de l'ancien presbytère". Les anciens bâtiments sont très bien décrits lors de la visite du lieutenant de la Sénéchaussée, l'ancien presbytère se composait d'un logis comprenant une salle principale, une cuisine, trois petits cabinets, trois chambres de domestique, trois autres chambres, un petit office, deux celliers ainsi qu'une buanderie, un grand pressoir, une écurie avec une chambre de domestique au grenier, une étable à vache et à cochon, et deux granges. L'ensemble était clos par un mur. Les bâtiments sont caractérisés "d'anciennes constructions", faits d'une charpente en bois, de murs de terre et pierres rondes et d'une couverture en tuiles (voir transcription complète en annexe). Le curé obtient l'autorisation de les démolir en décembre 1765. Certains des matériaux issus sont réutilisés, les autres sont vendus afin de participer aux frais.

Presbytère actuel

Les travaux de construction du presbytère actuel débutent entre la fin de 1765 et janvier 1766. Le logis porte la date de 1760 sur son fronton principal : elle ne correspond pas à la date de construction de l'édifice mais à l'année de prise de fonction du curé Louis René Courgeon à l'initiative de la construction. Un devis d'une somme de 3 700 livres est mentionné pour exécuter les travaux. Cette nouvelle cure est décrite précisément dans le cadre d’une expertise foncière de 1786, par l’architecte Étienne Chantrier : le corps principal est situé ente cour et verger, il se compose au rez-de-chaussée d’une salle à manger avec cheminée, d’un vestibule contenant un escalier en pierre, d'un office, et d'un salon de compagnie à cheminée. Une cave est présente sous la salle à manger. Au premier étage se trouve deux chambres à cheminée ayant chacune un cabinet, et un troisième au-dessus de l’office. Un autre bâtiment collé au nord du principal accueille une cuisine à four et cheminée avec un petit escalier en bois conduisant à une chambre haute pour les domestiques au grenier. Un troisième bâtiment complète la cour au sud avec une grange à pressoir et une écurie. Enfin, un quatrième bâtiment en retour d’équerre sur la cour adossée au mur de clôture, abrite un bucher et une petite chambre de domestique. Pour le tout, la maçonnerie est enduite. Les cheminées sont réalisées en tuffeau.

Après la Révolution, le presbytère et ses communs sont achetés par François Arsandeau, taillandier et futur maire de la commune (1808-1815), pour 2 680 francs. En avril 1801, il cède les bâtiments à la commune contre des terres : l'échange est validé par décret de l'empereur en mars 1807. En 1827, une extension de la cuisine, au nord, est construite, ajoutant une boulangerie et une buanderie supplémentaires. Les deux fours de la cuisine sont alors démolis pour être déplacés au bout de la nouvelle buanderie. Au début du XXe siècle, une portion du mur de clôture et de la grange au sud sont détruits pour être déplacés en retrait de la voirie selon le plan d'alignement en vigueur (rue de la Mare). En 1946, une seconde extension est construite pour accueillir des rassemblements de patronage et un théâtre, elle est actuellement transformée en salle des fêtes. À partir de 1979, il n’y a plus de prêtre résidant à Saint-Laurent-du-Mottay et les bâtiments sont aménagés en salles de réunion pour les associations et salle des fêtes.