Établissement vinicole de négociant, établissements Métaireau puis Caves de la Maine - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Le négoce est fondé en 1906 par Auguste Pierre Marie Métaireau, tonnelier et cafetier à Aigrefeuille, place de l'Église. Il fait construire les bâtiments à partir de 1911.

L'entreprise est familiale : ce sont quatre générations qui se succèdent à la tête du négoce, avant sa reconversion en cave. Si la zone d'activité du négoce est assez locale dans un premier temps, le développement du tourisme balnéaire durant l'entre-deux-guerres crée de nouveaux débouchés sur la côte. Des extensions au bâti voient le jour durant cette période : en particulier le quai ainsi que bâti secondaire abritant les cuves sur deux niveaux. Ces cuves sont l'œuvre d'une entreprise bordelaise. Il s'agit probablement d'un ensemble plus ancien que les cuves qu'abritent les chais principaux. Celles-ci bénéficient d'une mise en œuvre plus moderne, avec des trappes ovales et l'absence d'armature externe visible. La maison familiale est également construite durant l'entre-deux-guerres.

Après-guerre, une activité de viticulture voit le jour, avec l'acquisition de plusieurs hectares par la famille Métaireau. Cette production vient compléter les vins achetés par ailleurs auprès de la viticulture locale (via courtage), mais également ceux en provenance d'Algérie, puis du Midi après la décolonisation. Le stockage des vins se diversifie avec l'acquisition de cuves de bois de 26 hectolitres, construites par le tonnelier Jean Dabin, de Saint-Fiacre-sur-Maine. Équipée d'un camion-citerne de 51 hectolitres et de quelques milliers d'hectolitres de cuverie, le négoce Métaireau est d'une taille modeste. Il se classe comme un négoce-distributeur, assurant des livraisons dans l'ouest (notamment auprès des cafés nantais et des restaurateurs de la côte atlantique) ainsi qu'à l'export, vers l'Allemagne et le Canada.

L'activité viticole cesse au tournant du XXIe siècle, tandis que celle de négoce se poursuit jusqu'à la fin des années 2010 avant de définitivement s'interrompre.

Le négoce de vins de la famille Métaireau est constitué d'un ensemble de deux bâtiments principaux, auxquels on accède par une cour accessible depuis la rue de Vieillevigne.

Le bâti au nord est de petite taille (environ 50 m²) : il contient dix cuves construites sur deux niveaux. Ce choix se traduit en façade par deux séries de cinq jauges superposées verticalement, ainsi que deux séries de cinq trappes en plein cintre. Ces cuves, numérotées de 9 à 18, semblent avoir été construites selon un procédé élémentaire de béton armé : une première armature (peinte en rouge) entre les montants de laquelle ont été coulées des parois de bétons – une armature interne existe probablement mais n'a pas pu être mise en évidence. À l'exception du couloir y donnant accès ces cuves occupent la totalité du bâtiment et peuvent stocker environ 1200 hectolitres.

Le deuxième bâtiment est bien plus vaste (environ 460 m²) et se compose d'un rez-de-chaussée et d'un étage en surcroît. Il est couvert par deux toits à longs pans, dont les pignons sont ouverts par des baies aux montants de briques. Il contient les principaux espaces de productions : mise en bouteille et lavage, quais de réception, cuverie, zones de stockage pour les bouteilles et les matières sèches. L'accès à la cuverie se fait par une pièce où prenait place le lavage et la mise en bouteille : une laveuse de la marque "Girondine" est encore en place, reliée au toit pour l'évacuation de la vapeur d'eau. Une porte encadrée de brique donne accès aux chais : ses pieds-droits légèrement entaillés témoignent du passage de barriques, que l'on faisait entrer en les roulants au sol. Les cuves aériennes, d'une technique plus moderne que celles du premier bâtiment, sont en béton décoré de mosaïque sur leur partie haute. Elles sont jouxtées d'une porte à vendange qui témoigne de l'usage du bâtiment comme lieux de pressurage. Le béton est également mis en œuvre pour les piliers, les poutres et les murs formant les cellules de stockage des bouteilles.

Une section en appentis, perpendiculaire au reste du bâti, abrite le quai. Elle est éclairée par plusieurs sections de verrières. Enfin, une maison construite sur pieux de béton armé, à l'architecture évoquant la villégiature pornicaise, est accolée en partie ouest de l'ensemble.