Dossier d’œuvre architecture IA44004527 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, ligne ferroviaire Nantes-Châteaubriant
Gare de Châteaubriant
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Voie ferrée Nantes-Châteaubriant - Châteaubriant
  • Commune Châteaubriant
  • Adresse rue de la Gare

La gare de Châteaubriant est construite par la Compagnie de l'Ouest, responsable de la ligne Sablé-Châteaubriant, après acceptation du ministre des Travaux publics le 17 juin 1875. Le gros œuvre est achevé à la fin de juin 1877. Elle est inaugurée le 23 décembre 1877 avec faste : jeux, feux d'artifice, retraite aux flambeaux, grand banquet dans la halle aux marchandises, concert de la fanfare du marais de Paris, bénédiction de la gare et des locomotives par Monseigneur Le Coq, évêque de Nantes. L'exploitation de la gare est régie par une convention signée le 1er août 1877 entre la Compagnie de l'Ouest et la Compagnie d'Orléans, gestionnaire de la ligne Nantes-Châteaubriant : la Compagnie de l'Ouest administre la gare des voyageurs et la gare des marchandises et la Compagnie d'Orléans paye un loyer. Chaque compagnie possède son dépôt des machines. En quelques années, la gare de Châteaubriant devient un nœud ferroviaire important : ligne vers Redon (1881), ligne vers Rennes et Vitré (1881), ligne vers Saint-Nazaire (1885), ligne vers Ploërmel (1896), ligne vers Ancenis (1913). Elle dessert 7 479 habitants en 1911. Elle est réaménagée dès 1881 pour l'ouverture des lignes vers Rennes, Vitré et Redon et considérablement agrandie en 1885-1889 pour l'ouverture de ligne vers Saint-Nazaire : agrandissement des ailes du bâtiment des voyageurs de 10 m. Pour répondre à la croissance du trafic et aux exigences de confort des voyageurs, des travaux sont entrepris en 1898 et 1901 : extension des annexes et des quais, remplacement du 1er bâtiment du buffet construit au début des années 1880 et situé à droite de la gare par un nouveau buffet plus grand placé à gauche. Les quais et les bâtiments dédiés aux marchandises connaissent à la même période de profonds remaniements : en 1885, la compagnie de l'Ouest étend sa halle aux marchandises, construit un nouveau dépôt pouvant accueillir 9 machines et convertit son ancien dépôt en dortoir et chauffoir pour les conducteurs et en atelier de réparation. Le trafic de marchandises est centré autour du transport des minerais provenant de Segré et se dirigeant vers Saint-Nazaire. Aussi le 28 mars 1912, le ministère des Travaux publics autorise le doublement des voies entre Montoir, Châteaubriant et Segré. Mais en 1927, le projet de création d'une gare de triage initialement prévue en 1914 est repoussé, car l'activité des ardoisières et des mines de fer stagne et ne justifie plus les travaux. La commune de Châteaubriant espérait notamment ces travaux pour "réduire le chômage de la région". En 1936, la gare se place au 2e rang pour le transport d'expédition de bovins de la région. D'après certains témoins, elle se situerait même au 3e rang national dans les années 1950-60 avec 1500 à 2000 bestiaux transportés. Les bêtes d'élevage partaient vers le Nord (Abville, Lille) et les bêtes à viande vers le Sud-Ouest (notamment avec les frères Spanghero pour le cassoulet). Les fonderies utilisaient aussi la gare tant pour l'importation des matières premières (sable provenant d'Etampes, charbon) que pour les exportations de charrues. Ainsi, l'entreprise Huard possédait une desserte menant directement à la gare et l'utilisait 2 fois par jour pour acheminer les matériaux. Dans les années 1990, le trafic est surtout marqué par le transport de wagons démantelés de l'usine ABRF. La station des voyageurs du tramway de la ligne Châteaubriant - Erbay - Ancenis était initialement placée dans un café. Afin de faciliter les correspondances, un bâtiment en ossature bois et remplissage brique est construit en 1912 sur la place de la gare ferroviaire des voyageurs. Il comprend un bureau et une salle d'attente avec des banquettes en bois. En 1952, l'aubette est déménagée pour devenir la maison du concierge de l'Entreprise Huard.Trois halles sont élevées pour abriter les locomotives, les voitures des voyageurs et les marchandises. Pour la manutention des chaux et castines, un quai spécial est construit en hauteur, permettant d'un côté le transbordement vers les wagons des compagnies et de l'autre vers les carrioles puis les camions des particuliers.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1876, daté par source

La gare est implantée entre la butte de Saint-Michel-des-Monts et la Vannerie. Sa construction va nécessiter des travaux de nivellement et la construction d'un viaduc sur la Chère. La gare appartient aux gares de seconde classe de la Compagnie de l'Ouest. Initialement, elle comprenait : - un bâtiment des voyageurs - une halle des marchandises et un quai découvert pour les marchandises, les bestiaux, etc. - un dépôt à machines avec quai à coke - plaque tournante de 14 m Le bâtiment des voyageurs Le bâtiment est composé d'un corps central sur deux niveaux encadré par deux ailes d'un niveau. Les façades côté cour et côté quais sont percées de 3 ouvertures pour le corps central (portes et fenêtre) et de 5 pour chaque aile (portes transformées en fenêtres). Les linteaux des baies sont en arc segmentaire. Les murs sont en moellons recouverts d'un enduit ciment couleur rosé, les chaînes d'angle et les encadrements des baies sont en tuffeau peint. Un bandeau en tuffeau peint définit un soubassement en tuffeau peint. Les portes et les fenêtres côté quais sont peintes en blanc et rouge. Le quai est abrité par une marquise en charpente métallique adossée à la façade du bâtiment et soutenue par des poteaux gouttières en fonte. Le RDC se scinde en deux espaces : un espace consacré à la vente et à l'attente des voyageurs et un espace consacré aux tâches administratives et techniques. L'étage non utilisé aujourd'hui était le logement de fonction du chef de gare. Le corps central était surmonté d'une lucarne à pignon découvert abritant une horloge. La halle aux marchandises La halle aux marchandises est un bâtiment de plan rectangulaire coiffé d'une toiture en matériau synthétique à longs pans se terminant par des auvents des deux côtés. Les murs, bardés de bois, sont percés de chaque côté, de 7 grandes portes à deux vantaux coulissants surélevés pour permettre le chargement et le déchargement des marchandises. Le buffet de la gare L'ancien buffet de la gare, converti aujourd'hui en logements, est un bâtiment de plan rectangulaire avec 2 niveaux, dont un sous-comble, coiffé d'un toit brisé en pavillon en zinc. La façade côté quais est percée de 7 fenêtres dont une est en partie condamnée. 4 lucarnes à croupe débordante éclairent les combles. Les linteaux des baies sont en arc segmentaire. Les murs sont en moellons recouverts d'un enduit ciment couleur orange, les chaînes d'angle et les encadrements des baies sont en tuffeau peint. Un bandeau en tuffeau définit un soubassement dans le même matériau. Les inscriptions "salle à manger" et "buvette" sont encore lisibles sur les linteaux des 2e et 7e fenêtres. Les logements de fonction Il existe encore deux logements de fonction sur le site de la gare dont un conserve toujours sa fonction d'origine puisqu'il sert de dortoir pour les contrôleurs et conducteurs de train. Les deux bâtiments sont construits selon le même modèle : bâtiment de plan rectangulaire sur deux niveaux avec pour l'un 3 travées (portes/fenêtre) et l'autre 6 travées. Les murs sont en moellons recouverts d'un enduit ciment, les chaînes d'angle et les encadrements des baies sont en brique et en tuffeau. Les linteaux des baies sont en arc segmentaire.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant
  • Typologies
    Gare de classe 2.
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat

De part leur intérêt historique, toutes les gares situées sur la ligne Nantes-Châteaubriant ont été étudiées.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; Série S ; 1004 S 1. Exploitation.

Bibliographie

  • BOUVET, Christian. Route et rail, Trains et automobiles au Pays de Châteaubriant. 2009.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général