• enquête thématique régionale, patrimoine de la villégiature
Maisons dites villas balnéaires et immeubles à logements de la commune de La Baule-Escoublac
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, immeuble à logements
  • Aires d'études
    Patrimoine balnéaire
  • Adresse
    • Commune : La Baule-Escoublac

Le repérage (quasi exhaustif jusqu'en 1939) porte au total sur 2306 villas construites (2108 repérées, 198 sélectionnées) entre 1860 et 1960. Parmi elles, plus d'une centaine ont fait l'objet d'une publication dans une revue d'architecture entre 1903 et 1960 (voir annexe 2). La phase de construction la plus importante du repérage se situe entre les deux Guerres (plus de 50 %). Le nombre pour l'année 1930 est important car, lors de l'enquête, les villas sans source ont été datées sur des critères stylistiques. L'année 1930 est donc générique pour certaines villas construites entre 1925 et 1935. Plus du quart sont datées entre 1880 et 1910 ce qui est peu, mais à cette époque beaucoup se dressaient sur le front de mer. Or, durant les années 1970 à 2000, nombre d'entre elles ont été éradiquées pour une architecture collective dite architecture financière. La villa la plus marquante et la plus ancienne de la station balnéaire de la Baule a été dessinée par l'architecte de la station, Georges Lafont. Exerçant à Nantes, il est présenté par les concessionnaires des Dunes d'Escoublac, Yves Berthault, au comte Hennecart qui l'embauche pour dessiner un petit village paisible. La ligne de chemin de fer passant au niveau de la Poste actuelle, Lafont construit devant la gare une villa avec de nombreuses références médiévales et gothiques et la nomme "Symbole". Les deux pignons couverts par des demie-croupes ornées d'épis de faîtage en céramique (entreprises normandes Filmont ou Bavent), l'escalier hors-œuvre (typique du Moyen Age) est protégé par un hourd (bardage vertical en bois avec fenestrons pour repousser l'attaquant). Architecture ludique et romantique, elle ne reprend pas les critères traditionnels du monde urbain (symétrie quasi obligatoire, référence classique, mitoyenneté). La situation du bâti est entourée de végétal, ce qui est primordial pour une villa. Ses baies sont plus vastes qu'en milieu urbain. Lafont forme une cohorte d'architectes qui reprendront son style et cette villa servira de référence imaginaire pour les autres réalisations. Sur le front de mer, dominent jusqu'à la Grande Guerre les villas de style "castel moyenâgeux" en granite taillé. L'élégance (éclectique pour autant) du décor est empreinte d'une bonne dose de fantaisie. Le travail du bois (lambrequins, ferme, débordante, garde corps, structure de véranda) est très important. Hormis cette facture médiévale si importante avant 1914, toute une collection de styles va enivrer les villégiateurs et leurs architectes (médiéval, gothique, ottoman, mauresque, art nouveau, art déco, classique) puis après la reconquête de 1918 les couleurs régionalistes françaises sont hissées avec quelques autres plus lointaines : Breton, basque, provençal, anglo-normand, hollandais, italien et même très lointaines : paquebot, colonial, international. Le style marquant de l'Entre-deux-guerres, c'est l'anglo-normand (1/3) puis le basque (22 %) et le breton (15 %). Les parisiens ne juraient que par Deauville si proche de Paris, mais si la facture bretonne arrive en troisième position, c'est parce qu'il est cher de tailler du granite et l'ensemble esthétique est assez lourd. Le modèle basque, quant à lui, est tout compte fait plus économique (toit à deux pentes et pan de bois comme à la campagne). Après la Seconde Guerre mondiale, le rêve américain si proche par son amour de la nature et des grands espaces se traduira par une facture californienne, mais le soleil espagnol aura ses aficionados tout comme la cabane briéronne (par le même architecte).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle

Alors que 60 % des hôtels et près de 70 % des bâtiments publics sont élevés en symétrie, les villas sont à plus des 3/4 élevées en dissymétrie. Il s'agit généralement d'un bâtiment avec rez-de-chaussée et un étage plus combles éventuellement, le tout est monté sur un sous-sol. L'avant corps avec pignon couvert orné d'épi de faîtage et de pan-de-bois est précédé au rez-de-chaussée d'un bow-window (salon) couvert par un balcon sur lequel ouvre une large porte-fenêtre (chambre parents). En retour (droite ou gauche, peu importe) et en retrait une aile est précédée d'une véranda se calant dans l'angle ainsi formé. Elle abrite ainsi le séjour des ardeurs du soleil car la villa est souvent tournée vers le sud (vue sur mer). Cette véranda est parfois surmontée d'un balcon sur lequel ouvre une autre porte-fenêtre (chambre) protégée soit par un auvent soit par un pignon couvert en forme de lucarne. Les grandes villas ont leurs combles éclairés par une à trois lucarnes (chambre domestique). Le nec plus ultra avant la Grande Guerre c'est de posséder une tourelle d'angle avec toit en pavillon à l'opposé du pignon couvert. Les amis et la famille pénètrent généralement dans la villa à travers la véranda grande ouverte la plupart du temps. Les étrangers quant à eux viennent sonner sur le côté où un porche est ménagé pour les abriter. La façade arrière est généralement pas ou peu décorée. Il faut noter la grande utilisation des différents éléments du vocabulaire architectural employés par les architectes pour rendre le séjour dans ces demeures estivales le plus agréable possible. Voir fiche annexe. Toutes périodes confondues, balcon et perron sont très courants (+ de 40 %) puis auvent, véranda et terrasse (25 à 30 %) viennent ensuite porche, bow-window et loggia (9 à 11 %) et enfin pergola (5 %) et galerie (1,5 %). Grâce au climat tempéré rafraîchi par la brise de l'océan (mais réchauffé par le Gulf Stream) la vie estivale est agréable car jamais très chaude. Les villas sont très ouvertes sur les jardins et le vocabulaire architectural participe à la détente des villégiateurs en les protégeant du soleil ou de la pluie. Il est à noter que le mode de vie balnéaire consiste à vivre le plus possible à l'extérieur sur la plage ou dans le jardin. Ces derniers, proches de la villa sont de véritables "salles de séjour à ciel ouvert".

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 19 957
    • repérées 2 108
    • étudiées 198
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Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 164 J.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; Fonds Datessen, 169 J.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire. Fonds Jamard.

  • Archives municipales de La Baule-Escoublac. Autorisation de construire, n° 336, 28 août 1933.

  • Collection particulière Audureau.

  • Collection particulière Robert Cado. Villa Paré à virer, La Baule-Escoublac.

  • Collection particulière chaîne Lucien Barrière.

  • Collection particulière de la société "La construction moderne de la Baule-les-Pins", 1er septembre 1928.

  • Collection particulière de la Société Générale Foncière.

  • Collection particulière Droz.

  • Collection particulière Jules Durupt.

  • Collection particulière Philippe Durupt. 1885.

  • Collection particulière Falconnet.

  • Collection particulière Henri Godivier.

  • Collection particulière Le Gouic.

  • Collection particulière Loiselet.

  • Collection particulière Phillipe Louis.

  • Collection particulière Albert Lucas.

  • Collection particulière Paul Minot.

  • Collection particulière Nordheim. Immeuble à logements dit Ker Cérès.

  • Collection particulière R. Perrey. Villa Marie Stella, La Baule-Escoublac.

  • Collection particulière Jean-Marie Pierre.

  • Collection particulière Scialelli.

  • Collection particulière Suser.

  • Collection particulière Georges Vachon.

  • Collection particulière Antonin Viale.

Bibliographie

  • ARNAUD, Le guide du constructeur, album de 100 modèles pratiques et économiques (castels, villas, maisons de campagne, cottages, communs, serres, détails d'architecture : façades, coupes, plans avec devis). Paris : Arnaud, 1907.

  • Art et décoration. Revue mensuelle d'art moderne, Paris, 1906.

  • CHARLES, Alain. La Baule et ses villas, le concept balnéaire. Paris : Massin Editeur, 2002.

  • CHARLES, Alain. Précurseurs et fondateurs de la villégiature. Cahier du Pays de Guérande, 1994, n° 35.

  • Encyclopédie de l'architecture. Constructions modernes. Paris : éditions Albert Morancé, 1931, tome 3.

  • Encyclopédie de l'architecture. Constructions modernes. Paris : éditions Albert Morancé, 1931, tome 4.

  • Encyclopédie de l'architecture. Constructions modernes. Paris : éditions Albert Morancé, 1932, tome 5.

  • Encyclopédie de l'architecture. Constructions modernes. Paris : éditions Albert Morancé, s. d., tome 7.

  • GAUTHIER, Joseph. Villas modernes de la Côte d'Amour (La Baule-Océan). Paris : C. Massin, 1930.

  • GRAVE, Adrien. Adrien Grave, quelques réalisations. Strasbourg : Imprimerie Istra, 1936.

  • Jardin. Architecture d'aujourd'hui, avril 1937, n° 4.

  • La Baule Illustrée, printemps 1929.

  • La construction moderne, Paris, 28 juin 1931, vol. 39, n° 30.

  • La construction moderne, Paris, 18 février 1934, vol. 49, n° 21.

  • La construction moderne, Paris, 22 avril 1934, vol. 49, n° 30.

  • La vie à la campagne, 1909.

  • L'architecture aux salons, salon de 1906. Paris : A. Guérinet, 1906.

  • L'architecture aux salons, salon de 1907. Paris : A. Guérinet, 1907.

  • L'Architecture usuelle. Dourdan, 1905.

  • L'Architecture usuelle. Dourdan, 1911-1912.

  • Les Echos de La Baule, 16 juillet 1932, n° 14.

  • Les Echos de La Baule, 23 juillet 1932, n° 15.

  • Les Echos de La Baule, 7 août 1932, n° 16.

  • Les Echos de La Baule, 14 août 1932, n° 17.

  • Les Echos de La Baule, 21 août 1932, n° 18.

  • Les Echos de La Baule, 28 août 1932, n° 19.

  • Les Echos de La Baule, 4 septembre 1932, n° 20.

  • Les Echos de La Baule, 11 septembre 1932, n° 21.

  • Les Echos de La Baule, 1er octobre 1932, n° 22.

  • Les Echos de La Baule, 1er juillet 1932, n° 13.

  • Les terrasses-jardins, oasis des cités. La Vie à la campagne, 15 Avril 1931, vol. 68.

  • L'Illustration, 30 mars 1929, n° 4491.

  • L'Illustration, 23 mars 1929, n° 4490.

  • L'Illustration, 6 juillet 1929, n° 4505.

  • L'Illustration, 28 mai 1932, n° 4656.

  • L'Illustration, 20 mai 1939, n° 5020.

  • Maisons à La Baule. La Vie à la campagne, septembre 1911.

  • Petites maisons et villas d'aujourd'hui. Paris : Charles Moreau, 1960.

  • Plaisir de France. Paris : Baschet, 1950, n° 151.

  • Propriété à La Baule, architecte M. P., L'Habitation Moderne, juillet 1928.

  • RAGUENET, A. Monographies de bâtiments modernes. Paris : Librairie d'architecture E. Ducher, s. d., Tome V, Livre 253.

  • Salons d'architecture. 1907.

  • Villas à La Baule. L'Architecture, 1925.

  • Villas. Paris : Vincent et Fréal, 1931.

Périodiques

  • La construction moderne, Paris, 24 avril 1934, n° 30, vol. 49.

Documents figurés

  • Villas et cottages des bords de l'océan, Paris, Massin, 1911, pl. 26.

Annexes

  • Typologie
  • Historiographie
Date(s) d'enquête : 1990; Date(s) de rédaction : 1998
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général